Pour venger leurs amis à Thiaroye -Sam: des gangsters armés agressent des policiers et se défoulent dans le quartier

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De violentes scènes d’agression, de pillage et d’affrontements entre des policiers et de redoutables brigands ont été signalées, hier, en plein jour, dans les ruelles du quartier Aïnoumady de Thiaroye Sam-Sam. Les malfaiteurs manifestaient pour venger la mort de leur compagnon S. S, alias Pape Laye Sarr, qui a rendu l’âme, suite à des brûlures sur tout le corps, durant son interrogatoire au commissariat de police de l’arrondissement de Thiaroye.

La mort tragique du supposé agresseur doublé de voleur de bétail nommé S. S, dit Pape Sarr ou Laye Sarr, a déclenché, hier, une véritable vendetta de la part de ses compagnons, armés jusqu’aux dents, contre des habitants ciblés du quartier Aïnoumady de Thiaroye Sam-Sam et contre les forces de sécurité publique des commissariats de police de la banlieue dakaroise, qui ont mutualisé leurs forces pour faire face aux assauts répétés des gangsters. Ces derniers jouaient au chat et à la souris avec les limiers, qui étaient en tenue de combat et munis de lance-fumigènes et de grenades lacrymogènes.
A notre arrivée, le dispositif de dissuasion et de répression de la police était visible par endroits dans les ruelles du quartier et attirait l’attention de tout passant. L’on pouvait apercevoir des fourgonnettes du commissariat de Guinaw-rails, de Pikine, de Sicap Mbao et du Groupement mobile d’intervention (Gmi), qui étaient postés à des points stratégiques de la zone. Il y avait également des éléments du Gmi, qui étaient venus aussi en renfort à leurs collègues des commissariats. Sans compter des limiers opérant en civil, qui s’activaient par infiltration dans les masses populaires et des groupes de malfrats. Mais, l’image la plus captivante est celle des agents de police de Sicap Mbao, qui avaient garé leur pick-up devant une maison, y montant la garde pour éviter que les brigands reviennent à la charge contre les occupants de la concession, qu’ils soupçonnaient d’avoir «vendu» leur défunt camarade de gang aux flics de commissariat.

Le coup de trop du gang du défunt brigand ; 10 moutons de race et 5 chèvres volés dans le quartier, ses compagnons, arrêtés, le balancent

Les occupants de la maison en question ont été pourtant victimes à deux reprises de vol de leurs têtes de bétail, dont une brebis de race presque à terme. Mais, ignorant le ou les auteurs des faits, rapporte un voisin de quartier, ils se gardent de porter des accusations gratuites et déposent une plainte contre X au commissariat de police de l’arrondissement de Thiaroye. Les malfaiteurs reviennent dans le secteur, s’introduisent dans une maison voisine et opèrent une véritable razzia sur un troupeau composé de dix moutons de race et cinq chèvres. Le propriétaire du cheptel dépose une plainte contre X et se constitue partie civile. Après des investigations rondement menées, les hommes du commissaire de police de Thiaroye, Khadiatou Sall, entrent en action la nuit du samedi dernier, démantèlent la bande de voleurs de bétail en série de la localité et environs et interpellent une dizaine d’individus. Qui ont été embarqués, conduits au commissariat et soumis à un interrogatoire. Ils passent à table, expliquent leur modus operandi et livrent leur compagnon S. S, alias Laye Sarr. Ce dernier a été appréhendé, à son tour, et acheminé au commissariat.

L’interrogatoire de l’agresseur fiché, la bouteille de produit cellulosique, la matraque électrique en recharge et les brûlures

Un fait pour le moins dramatique est survenu, cependant, lors de l’audition sur procès-verbal du malfrat, dans le bureau de l’enquêteur. Le quidam s’est retrouvé avec de graves brûlures sur presque tout le corps au cours de son face-à-face avec le flic. Nous ignorons ce qui s’est réellement passé. Si certains évoquent la thèse de tortures ou sévices corporels qui ont occasionné des brûlures et le décès du jeune délinquant, après son évacuation en catastrophe à l’hôpital Principal de Dakar. D’autres rament à contre-courant, chargent le gangster et plaident pour le suicide. Ils affirment que ce dernier, lors de son interrogatoire, a trompé la vigilance de l’enquêteur et s’est emparé d’une bouteille de produit cellulosique communément appelé diluant ou «guinz». Ensuite, le gus se serait aspergé tout le corps avec le liquide et a débranché une matraque électrique avant de retourner l’appareil à décharge électrique contre lui-même. Ses habits auraient pris feu suite au contact du diluant avec les décharges électriques. Il a été roulé sur un tapis herbacé par des secouristes qui tentaient d’éteindre les flammes. Après son évacuation à l’hôpital de Pikine au camp militaire de Thiaroye, puis à l’hôpital Principal de Dakar, il a rendu l’âme. Il est né en 1984, célibataire et sans enfant et sans profession fixe. Une enquête a été ouverte à cet effet pour tirer au clair l’affaire.
Vieux Père NDIAYE

EXPEDITION PUNITIVE CONTRE UN PRESUME INDICATEUR DE POLICE
Les compagnons du défunt brigand font une méprise et poignardent un flic à la tête

Informé du décès de leur ami, interpellé au commissariat de Thiaroye, les compagnons du défunt, armés de machettes, de gourdins, de couteaux et autres, ont fait irruption chez un supposé indicateur de la police, qu’ils soupçonnent d’avoir balancé leur pote. Mais, dans le feu de leur action, ils font une méprise sur la présumée taupe de la police et se rendent le frangin de celui-ci, qui se trouve être un agent de police. Pris de court, ce dernier déboule de sa chambre, tombe sur la foule en furie et tente de placer un mot. Mais, les intrus exhibent leurs armes blanches, profèrent des menaces et foncent sur le limier. Qui prend son arme de service et tire un coup de sommation en l’air. Mais, les malfaiteurs, en grand nombre, prennent de vitesse l’agent de police et le poignardent gravement à la tête avant de prendre la fuite. Le policier blessé a été évacué dans une structure sanitaire de la banlieue pour des soins. «Les malfaiteurs pensent que c’est le fils de notre voisine – qui a été pourtant victime de vol à deux reprises de son bétail – qui a dénoncé leur défunt ami à la police», déclare notre interlocuteur.

Les brigands poursuivent leur vendetta, débarquent chez un Asp et saccagent ses commodités

Après avoir soldé leurs comptes avec le policier-frangin du supposé indicateur, rapportent des habitants, les gangsters, surexcités, menaçants et dangereux, ont investi d’autres rues, où ils ont tenu en respect, durant leur passage, tous les habitants des quartiers environnants. Ils brandissaient leurs armes blanches, hurlaient et proféraient des injures. Ils s’emparaient des couteaux sur les étals des vendeuses de poissons et menaçaient de les attaquer à la moindre tentative de résistance. Mais, arrivés au quartier Thierno Ndiaye de Thiaroye Usine des Eaux, ils se rendent chez un agent de sécurité de proximité (Asp) – qui avait assisté à l’interpellation de leur défunt ami – et saccagent les commodités de sa chambre.

Le gang s’appelle «Mafia Yoolé (Dénonciation)», un rôtisseur arrêté pour recel, il achetait un mouton de race (Laadoum) à 30.000 F

Les malfaiteurs qui cassaient tout sur leur passage, évoluent dans un gang dénommé «Mafia Yoolé» (Dénonciation). Leur démarche consiste à traquer les mouchards ou indicateurs de police dans le quartier, pour ensuite les malmener. Un rôtisseur a été interpellé, puis mis aux arrêts. Il est suspecté d’être le principal collaborateur des voleurs de bétail, qui lui revendaient à 30.000 francs un mouton de race. En attendant que le rapport de l’autopsie révèle la nature du décès du jeune garçon, la tension est encore vive au quartier Aïnoumady Sam-Sam, où les populations vivent la peur au ventre à cause de la floraison de bandes d’agresseurs et de voleurs de bétail, qui menacent toujours de venger leur compagnon. Ceci, malgré le dispositif de sécurité de la police.
V. P. NDIAYE

jotaay.net

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