Cheikh Ahmadou Bamba (1853- 1927) Mame Borom Touba !

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CHEIKH AHMADOU BAMBA (1853- 1927) 

CHEIKH AHMADOU BAMBA KHADIMOU RASSOUL naquit en 1853 à MBACKE – BAOL, fondation scolastique de son arrière grand – père MAME MAHARAM MBACKE, crée en 1780. Fils de MOUHAMAD MBACKE ( MAME MOR ANTA SALLY ) et de MARIAMA BOUSSO (DIARRIATOU-LAHI ) . Il passa sa tendre jeunesse à KOUR -MBACKE , village situé à 20 km à l’ouest de MBACKE . Il fut initié au CORAN par son oncle germain MOUHAMED BOUSSO ( SERIGNE MBOUSSOBE) . Puis fut confié à son grand oncle installé au DJOLOF , TAFSIR NDOUMBE MBACKE. Peu de temps avant qu’il ne termine le CORAN , disparut son maître . Ainsi c’est auprès de son auguste père qu’il termina le LIVRE SAINT.

En 1863 les troupes musulmanes du RIP sous la houlette de L’ALMAMY MALICK BA ( MABA DIAKHOU) , firent des expéditions punitives dans le BAOL . Au retour L’ALMAMY fit la proposition à MAME MOR ANTA SALLY de venir s’installer au RIP. Il accepta , et c’est ainsi qu’il fonda POROKHANE à quatre milles à l’ouest de la capitale du royaume musulman. NIORO à cette époque précise avec la constellation de fondations scolastiques qui s’y étaient greffées : -ABDOULAYE NIASSE, MAMADOU LAMINE DRAME, SAMBA TOUCOULEUR KA, MADIAKATE KALA , MOR ANTA SALLY MBACKE- symbolisait le pôle de la DJIAD triomphante de la SENEGAMBIE. Mais déjà le CHEIKH avait choisit sa voie ; cette voie qui devait le mener à la foi parfaite – DJHADOU NAFSI (GUERRE SAINTE CONTRE L’AME) où DJIHADOUL AKBAR ( LA GRANDE GUERRE ) . Cette voie qui devait aussi le mener à …..TOUBA LA SAINTE.

En 1866 disparut sa mère à POROKHANE où elle fut enterrée. En 1870 après la disparition de MABA à SOMB . le commandant en chef des troupes du RIP LAT DIOR DIOP le DAMEL DU CAYOR qui en conflit avec les FRANÇAIS avait trouvé l’asile auprès du souverain musulman , en 1864. Avait décidé de rentrer au CAYOR. C’est ainsi que MAME MOR ANTA SALLY qui s’était lié d’amitié avec le DAMEL devenu un fervent musulman ; accepta l’invite de ce dernier de devenir son futur CADI dans le cadre de son projet D’ISLAMISATION DU CAYOR.. MAME MOR ANTA s’installera à PATAR . Son fils prodigieux ne le rejoignit qu’après avoir terminé ses études auprès de son oncle SAMBA TOUCOULEUR KA. En 1880 , il parvint à convaincre son père à démissionner de ses fonctions de CADI ; en lui citant le verset du CORAN dans lequel il est signifié que :
– » LE JUGE , FUT IL LE PLUS JUSTE AURA DES COMPTES A RENDRE A DIEU « .
Il démissionna et fonda le village de MBACKE CAYOR . IL quitta ce bas monde en 1882 et fut enterré à DEKHELE , situé à 7km de MBACKE CAYOR sur les terres de MAME MODOU MAME suivant ses recommandations

Après les oraisons funèbres le maître de cérémonies MOUHAMAD SYLL lui dit en substance :
– AHMADOU , nous vous présentons nos condoléances . aussi nous demandons de vous joindre à nous pour aller présenter au DAMEL( Roi ) LAT – DIOR nos condoléances, car votre défunt père était son ami. Aussi, nous profiterons de l’occasion pour lui demander de vous prendre dans sa cour, en qualité de conseiller car, nous sommes tous conscients que vous en avez la peine dimension malgré votre jeune âge.-

LE CHEIKH, lui répondit en ces termes : —-Je vous remercie pour les condoléances que vous avez bien voulu me présenter. A mon tour, je vous présente les miennes ; car le défunt était votre ami de longue date. Je vous remercie également d’avoir pensé à mon avenir.
Seulement, j’ai honte que les ANGES me voient, entrain de solliciter les faveurs d’un souverain autre que DIEU.——IL ajouta à son propos :—-D’ailleurs comment vais-je confier mon sort à quelqu’un, qui n’est pas en mesure de régler son propre sort. Et il continua en leur disant : Qu’un MARABOUT(Celui qui enseigne le Coran) qui sollicite les grâces d’un ROI autre que DIEU est comparable à une mouche qui se pose sur des déchets pour y tirer sa substance.—- Ces propos firent tilt. Beaucoup d’entre eux le prirent pour un aliéné. En effet, ils ne pouvaient concevoir ; que quelqu’un et surtout un jeune d’une trentaine d’années ; à la porte de la vie, puisse laisser passer une telle occasion pour se faire une situation aussi enviable.

A partir de cette période. CHEIKH AHMAD affectionna les promenades solitaires dans les plaines de MBACKE -CAYOR ; il multiplia les retraites mystiques. Bientôt il rassembla les disciples dont il avait la charge, et leur tint ce langage :

——Que ceux qui sont venus pour acquérir une connaissance livresque aillent trouver un autre maître.
Mais ceux parmi vous qui accepte de me suivre inconditionnellement (pour Atteindre Dieu) viennent avec moi.——
Bientôt , l’atmosphère de MBACKE-CAYOR , situé au cœur du GUET en plein ébullition guerrière ne permettait plus son maintient dans cette zone. Ainsi, juste après l’acte d’allégeance de MAME CHEIKH IBRAHIMA FALL-quarantième TALIBE comme SEYDINA OMAR le fut pour le PROPHETE SEYIDINA MOUHAMED -PSL—-.Il décida de s’installer au BAOL . dans son village natal . LE CHEIKH AHMAD juste après son installation à MBACKE entreprit son premier voyage en MAURITANIE pour rendre visite à la famille de CHEIKH YADALI un MAURE de la tribut des BANU DEYMAN QUI lui apprit la RHETORIQUE et LA LOGIQUE à NDIAGNE prés de PATAR. Mais aussi visiter la ZAOUIA de CHEIKH SIDIA à TINDOUFF. C’était en 1884 .
A son retour son prestige, et sa réputation firent des jaloux . Ses TALIBES sont persécutés. IL prit la décision de fonder un autre village loin des rivalités. C’est ainsi qu’il fonde à plus cinq milles au nord DAROU-SALAM
.A partir de cette période, il commença à parcourir le N’DJATTY, cette brousse épineuse et assoiffée . IL disparaissait dés fois pendant des semaines entières dans ce bled infesté de bêtes sauvages . Pour réapparaître de plus en plus dévoré par son obsession de découvrir cet endroit , qui plus tard deviendra le sanctuaire béni du MOURIDISME : TOUBA. Mais les chemins qui mène à TOUBA, passent d’abord par : -DAROU- ALIME (1885) – DAROU- DAROU- MANANE( 1886 )- DAROU- MINAME (1888) . La même année ,il découvre TOUBA LA BENIE .

Le CHEIKH AHMAD ne resta que pendant sept ans à TOUBA . sept années pendant lesquelles, il communia intensément avec le SEIGNEUR. Ainsi, au bout de ses actes de dévotions sans précèdent , faites de prières , de jeûne , de lectures du livre saint ,de poèmes élogieux à l’intention du PROPHETE MOUHAMED PSL et glorifications du SEGNEUR DES DEUX MONDES et d’autres actes de dévotions jusque là ignorés
:CES CELEBRES LITS BIEN MOELLEUX , PARES DES PLUS BEAUX DRAPS. OÙ IL POSAIT DES EXEMPLAIRES MULTIPLES DU CORAN.
Alors que lui couchait à même le sol. Sans parler des exercices de mortifications pour complaire à DIEU .
Il n’avait, pas quarante ans – âge requis pour accéder au grade de KHOUTBOU- ZAMAN (POLE DES POLES ) .Le PROPHETE PSL , lui proposa néanmoins de le faire hisser à ce grade aussi prestigieux .Mais le CHEIKH, dans ses retraites parvint à savoir que les combattants de BADR sont dans la hiérarchie les plus cotés. Il demanda d’accéder à leur rang. DIEU lui fit savoir que pour accéder à cette demande; il y avait des conditions .Entre autre conditions : IL n’avait plus le droit de marcher en balançant les bras . IL ne lui était plus permis de préparer un sommeil . Sa vie durant , il n’avait plus le droit de regarder derrière lui .IL ne pouvait plus manger au delà du strict minimum vital . Aussi , DIEU lui fit savoir qu’il allait le confronter avec des ennemis puissants , aux moyens colossaux . QUI vont lui faire des supplices, des brimades , humiliations de toutes sortes ; même pires que ceux subis par les PROPHETES. LE CHEIKHOUL KHADIM accepta les conditions . En contre partie LE GENEREUX lui promis non seulement de le hisser au des gens de BADR – raison pour laquelle LE CHEIKH avait dit cette célèbre phrase :
-ILLA YAKHADA LAHOU MA LAMYAKOUNI WA LA YAKONOU ABADANE LI L MOUMKINI- qui veut dire : Dieu m’a gratifié de quelque chose qu’il n’a jamais donné à quelque. Le grade de SAUVEUR lui fut promis au bout de toutes ces épreuves. Après avoir accepté le pacte . DIEU lui fit savoir qu’il devait quitter TOUBA , car TOUBA était déjà un bastion protégé – LE CHEIKH dans son recueil intitulé :-MATLABOUL- FAWZEINI- avait demandé AU DONNEUR de protéger sa ville . Aussi , il lui fit savoir que tant que vivait son oncle germain (SERIGNE MBOUSSOBE). Aucun ennemi ne pouvait l’atteindre .
IL entreprit la création de MBACKE- BARRI dans le DJOLLOF 50km au nord de TOUBA . En AVRIL 1895. Dés son installation , le prince SAMBA LAOBE PENDA NDIAYE installé par les Français suite à l’exil d’ALBOURY son demi frère. Manifesta des velléités d’hostilités vite estompées. Le processus du conflit entre l’administration coloniale et le CHEIKH DES MOURIDES allait être déclenché quand, le résidant de la France à YAN-YAN FARA BIRAM LO pour régler ses comptes à SAMBA LAOBE déroba son cachet en réparation à SAINT-LOUIS pour l’ apposer sur un document rédigé sous forme d’accord militaire entre le  » BOURBA  » et le CHEIKH .
Automatiquement les Français qui pendant prés de trois siècle avaient patiemment entrepris la colonisation et qui à cette époque précise avaient fini d’anéantir toutes tentatives de résistances armées ; ne voulurent prendre aucun risque . En effet ils convoquèrent tous les MARABOUTS qui échappaient à leur contrôle . Ils furent ainsi répertoriés au SENEGAL et en MAURITANIE. Ainsi , le CHEIKH fut convoqué sans tarder . N’ayant pas reçu d’ordre de DIEU, il envoya son frère THIERNO IBRA FATHY MBACKE , à SAINT -LOUIS auprès du GOUVERNEUR pour savoir l’objet de la convocation . L’autorité coloniale qui déjà avait envoyé plusieurs convocations qui par le fait du même RESIDANT de la France en l’occurrence FARA BIARAM LO ; furent détournées sciemment pour soulever le courroux des Français et les pousser à lever leurs troupes contre le GUIDE DES MOURIDES.
THIERNO, devant cette situation confuse put néanmoins obtenir un délais pour éviter des hostilités inutiles dans la mesure où lui était convaincu que son maître n’avait rien n’a se reprocher. Les Français lui donnèrent un ultimatum . Malgré les tentatives rocambolesques du RESIDANT de faire perdre MAME THIERNO . Ce dernier parvint à son FRERE ET MAITRE au petit matin à MBACKE- BARRY. ce fut le 10 AOUT 1895. LE CHEIKH avant que ne parle MAME THIERNO lui fit savoir qu’au moment où il discutait avec les Français ; lui AHMADOU BAMBA entendait même ce que se disaient les fourmis , à leurs pieds.
Ainsi , chevaucha t-il en direction des infidèles sur l’ordre DU GENEREUX PROTECTEUR non sans lui avoir au préalable confié ses enfants MODOU MOUSTAPHA et SERIGNE FADILOU âgé respectivement de 8ans et 7ans. IL confia à son frère (THIERNO ) la direction des affaires et leur promit d’aller travailler pour l’ensemble de la communauté.
LE CHEIKH accompagné de trois TALIBES : MAME CHEIKH IBRA FALL SERIGNE MBAYE GUEYE SERIGNE MAMOUR FALL rencontra la colonne vers 14 heures sur la colline de DJEWOL dans le nord NDIAMBOUR . Avant de parler au comandant furieux et mal intentionné . IL se détourna pour réciter 50 BASMALA . Et aussitôt l’officier se calma. Celui qui avait manifesté un empressement sans commune mesure ; accepta de passer la nuit à DJEWOL. Le lendemain , 11 AOUT ils partirent pour COKI . ILS restèrent à COKI jusque tard dans la nuit pour regagner LOUGA à l’aube ;qu’ils quittèrent à bord du train . A SAINT- LOUIS le GOUERNEUR MOUTTET voulu lui faire ratifier un document du genre
:  » JE SOUSSIGNE MARABOUT TEL———- DE LA CONFRERIE TELLE——— NE RECONNAIT AUCUNE AUTORITE EN DEHORS DE L’AUTORITE COLONIALE Française. SIGNE MARABOUT TEL——-.
Ce que rejeta ferment le CHEIKH des MOURIDES QUI ne RECONNAISAIT AUCUNE AUTORITE EN DE L’AUTORITE DIVINE . Comme l’on se le rappelle il le signifia aux dignitaires du CAYOR Qui lui demandèrent de solliciter les faveurs du DAMEL à l’occasion des funérailles de son père C’ETAIT EN 1882 : Suffisant comme exemple pour montrer que le CHEIKHOUL KHADIM sa vie durant il a toujours été à cheval sur ses principes . * LE CONSEIL PRIVE , fut mobiliser pendant prés d’un mois pour statuer sur son * cas. Trois solutions furent proposées :
* – EXCUTER AHMADOU BAMBA
* -LE METTRE EN RESIDENCE A SAINT – LOUIS
* -LE METTRE EN RESIDENCE A SAINT – LOUIS
-L’EXILER DANS UN ENDROIT OÙ IL N’AVAIT AUCUNE CHANCE DE SURVIE.

Telles furent les tendances, qui se dégagèrent , de la réunion du conseil privé colonial. L’exécution fut d’emblée écartée pour la bonne et simple raison que les autorités coloniales ; conscients du statut du martyr dans L’ISLAM ne voulurent donner au CHEIKH le moyen de faire triompher ses idéaux dans le  » ici et le maintenant  » .
Quant à la seconde proposition , elle fut écartée car elle aurait été le meilleur moyen de faire au CHEIKH de la propagande gratuite et à bon marché dans leurs propres murs . Sans compter les risques de se faire envahir par les TALIBES du CHEIKH dont l’ardeur et le dévouement envers leur guide était indescriptible.
Enfin ils optèrent pour L’EXIL en misant sur les paramètres climatiques pour l’avoir à l’usure.
Le 21 septembre 1895 , après avoir subit des conditions de détentions des plus draconiennes à l’actuel camp DIAL- DIOP . Il fut embarqué dans le bateau  » VILLE DE PERNAMBOUC « .
Sept années durant il fut pratiquement livré à la nature dans des endroits inhabités à la merci des bêtes sauvages ; des intempéries des saisons dans cette partie de l’AFRIQUE équatoriale celle de la forêt dense où il pleut presque toute l’année , pour un homme de la savane sans abris ni nourriture . Il apparaît clairement que l’objectif visé était sa suppression pure et simple sans trop se compromettre afin de pouvoir justifier sa mort face à L’HISTOIRE sans coup férir.
Comme le dit si subtilement un adage bien de chez nous :  » laibaune, lipaune, amone na-fi amatou- fi  » .
Mais c’était sans compter sur les dons prodigieux à la dimension de ceux donnés aux prophètes auxquels bénéficiait le SERVITEUR DU PROPHETE MOUHAMAD P-S-L de la part DU PUISSANT DONNATEUR. Il fut comme un poisson dans l’eau . Tous les traquenards échouèrent à leur grandes surprise
Au début de la huitième année le MISERICORDIEUX mit un terme à l’exil . Les colons consentirent à le ramener au SENEGAL sans qu’il ne ait rien demander. C’est justement cela qui est extraordinaire. En effet, ce pouvoir fondé sur L’ORGUEIL-LA RAISON D’ETAT- Ce principe mythique et considéré à tort sacro – saint . Fut passé outre et les séquelles de ce dysfonctionnement va continuer à marquer leurs relations. LES FRANÇAIS vont continuer à traîner ce complexe au point de friser le ridicule allant de contradictions en contradictions – la plus haute distinction de leur pays qu’ils lui ont donné : la LEGION D’HONNEUR tout en s’entêtant à le garder en résidence surveillée. Ceci malgré la leçon d’humanisme qu’il leur administra en contribuant à relevé à coup de milliards la parité du francs français menacé de dévaluation . Le CHEILHOUL KHADIM débarqua à DAKAR le 11 novembre 1902 accueilli par des milliers de SENEGALAIS étonnés du retour de cet homme qui n’a jamais renoncé à ses principes et qui en rentrant dans son pays sans se compromettre en aucun moment triomphait à coup sûr de ses ennemis de tous bords. De mémoire de colonisé c’était la première fois qu’on voyait une pareille chose. Il fut conduit à SAINT -LOUIS .
Ainsi le 18 novembre , il se rendit à LOUGA où lui fut emmener son fils CHEIKH MOUHAMADOU BACHIR MBACKE qui vit le jour en août 1895 au moment où il était en partance pour le GABON ; depuis ce jour ils ne se quittèrent plus . Le CHEIKH partit pour SANOUSSA chez son TALIBE CIRE LO où il resta durant tout le mois de RAMADAN le 03 janvier il partit pour MBACKE -CAYOR voir son oncle CHEIKH IBRAHIMA MBACKE, puis se rendit à KEUR MOUKHTAR chez MASSAMBA KHARY DIOP.
. LE 06 02 1902 chez MOUKHTAR MARIEME SYLLA à NIAKHAL . le 21 janvier 1902 il rentra à DAROU SALAM où son frère et non moins TALIBE SERIGNE GAWANE MAME CHEIKH ANTA MBACKE lui réserva un accueil mémorable. Quelque temps après il s’installa à DAROU MANANE village crée par son frère et lieutenant MAME THIERNO BIRAHIM MBACKE NDAMAL DAROU.
Le MOURIDISME était en plein rayonnement de partout, à pieds, à dos d’animal de partout les foules convergeaient vers le SAUVEUR . Au point de susciter la méfiance des colons et surtout la jalousie d’une aristocratie locale en perte de vitesse doublement frustrée : – par leur pouvoir qu’ils avaient perdu du fait de l’occupation coloniale ; ne se contentant plus, que d’hypothétiques postes de chefs de cantons. Mais aussi par le fait de ce MARABOUT qui venait leur ravir la vedette, chose à laquelle ils tenaient .
MBAKHANE DIOP le fils du valeureux DAMEL LAT DIOR tombé à DEKHELE les armes, à la main. Formé à l’école des fils de chefs ; chef du canton du BAOL montra une hostilité sans commune mesure à l’endroit du SERVITEUR DU PROPHETE P- S -L . En effet il s’obstina à écrire des lettres au GOUVERNEUR de SAINT – LOUIS accusant l’apôtre de la guerre sainte contre L’AME ; ce PACIFISTE CONFIRME de détenir des armes en grandes quantités dans sa demeure de DAROU MARNANE dans l’objectif de déclencher une guerre sainte aux colons.
Ainsi malgré la vérification sur insistance du BOUR SINE COUMBA NDOFFENE qui montra la fausseté scandaleuse des allégations du chef TIEDDO(Non musulmam) les FRANÇAIS décidèrent d’envoyer le CHEIKH EN MAURITANIE sur la demande de CHEIKH SIDIA BABA de la tribut des BANI – DEYMAN
. En réalité TINDOUF était une colonie de déportation pour les MARABOUTS NEGRO- AFRICAINS récalcitrants ; dans l’optique d’atténuer leur ardeur au contact avec cette élite que constituaient les WALA- DEYMAN dans tous les domaines ésotériques . Le CHEIKH passa cinq années parmi cette tribut. N’empêche , ses disciples de plus en plus nombreux convergeaient de toutes parts vers leur MARABOUT ; bravant toutes sortes de difficultés .
Au bout de leurs efforts malintentionnés sans l’ombre d’un sucés – au contraire car le CHEIKH SIDIA à travers sa considération déférente envers le GUIDE DES MOURIDES , matérialisée par les nombreux poèmes était presque un disciple du CHEIKH.- Ainsi, au mois de mai 1907 il rentra au SENEGAL auréolé de prestige. Les FRANÇAIS persistèrent à le garder en résidence surveillée à THIEYENE , dans le DJIOLOF un endroit quasi désertique et enclavé. Mais bientôt THIEYENE devint une métropole ; au point que les colons eurent l’idée d’exploiter cette situation pour renflouer leur caisse : En effet face au déferlement humain vers LE MARABOUT ils exigèrent aux pèlerins de s’acquitter d’abord de leur impôts avant d’accéder au CHEIKH. L’opération connu un grand succès pour eux.
Le 12 janvier 1911 , il quitta le DJOLLOF pour le BAOL ……… Le 16 janvier 1911 il rentre à N’DIAREME. Au mois de février 1912 , il fut autorisé à crée sa célèbre résidence de MEDINATOUL MOUNAWARA- en souvenir à la ville sainte où repose le SCEAUX DES PROPHETES P-S-L- sur une colline, entre deux vallées il baptise sa demeure : AL BOUKHATAL MOUBARAK – ( LE COIN BENI )-
Le CHEIKH AHMAD , restera pendant 16 ans dans cette ville en résidence surveillée ceci malgré les marques d’estimes des colons – LA LEGION D’HONNEUR DECERNEE ( Le Cheick n’a jamais porte de Medaille ) – , n’empêche il fut contraint de rester à DIOURBEL il s’en remis à DIEU . Il donna l’ordre à ses enfants de promouvoir TOUBA .
Il fit construire la moquée de N’DIAREME EN 1925 .
Dans son testament il demanda à ses héritiers d’édifier la GRANDIOSE MOSQUEE DE TOUBA. Avant sa disparition il écrit une lettre à son fils aîné SERIGNE MODOU MOUSTAPHA MBACKE et lui demande de l’enterrer à TOUBA LA SAINTE
. Ce dernier s’acquittera avec brio de cette tache oh combien délicate ! lorsque le CHEIKHOUL KHADIM quitta ce bas monde en 1927

PAR MOUHAMADOU MOUSTAPHA GAYE

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