L’acquittement d’une Malaisienne accusée du meurtre de sa domestique indonésienne après l’avoir torturée et forcée à dormir dehors avec un chien a provoqué l’indignation de militants des droits de l’homme lundi.
Adelina Sau est morte à l’hôpital en février 2018 peu après avoir été retrouvée devant le domicile de ses employeurs, de l’île malaisienne de Penang, blessée grièvement au visage et à la tête.
De nombreuses Indonésiennes travaillent comme domestiques en Malaisie voisine où les salaires sont plus élevés et les cas d’abus sont nombreux. Mais le sort d’Adelina Sau et les sévices qu’elle avait subis ont trouvé un grand écho dans les médias et avaient créé des tensions entre les deux pays.
La patronne de l’Indonésienne, S. Ambika, a été accusée de meurtre, un chef d’accusation assorti d’une peine de mort obligatoire en Malaisie.
Mais la Haute cour de Penang a acquitté l’accusée la semaine dernière, ont rapporté les médias locaux, sans avancer d’explication.
« Choquant et inacceptable »
Eric Paulsen, un avocat spécialiste des droits de l’homme, a qualifié l’affaire de « choquante et inacceptable ».
« Il s’agit de l’un des cas les plus graves et les plus célèbres d’abus et pourtant le parquet a cru bon d’abandonner l’accusation », s’est indigné l’avocat, membre de la commission intergouvernementale pour les droits de l’homme de l’ASEAN.
Un député de la circonscription où l’Indonésienne est morte, Steven Sim, a estimé pour sa part que le jugement était « aussi tragique que la mort d’Adelina ».
En Indonésie, Wahyu Susilo, directeur de l’ONG de défense des migrants Migrant Care, a condamné l’acquittement et a estimé que la justice n’avait pas été rendue.
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