Les graves révélations de l’agresseur de Abdou Razak

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Deux individus ont été arrêtés puis déférés, hier, au parquet de Pikine/Guédiawaye par la police de Malika avant de bénéficier d’un retour de parquet, dans le cadre de l’enquête sur le meurtre crapuleux avec usage d’arme blanche (couteau) d’Abdou Razak Kane. Il s’agit de l’un des deux agresseurs du nom d’Ibrahima Mb, dit Ibou, et du présumé receleur Roger A. Gomis. Ils ont été débusqués grâce au concours précieux des sociétés de téléphonie mobile.

La géolocalisation à Wakhinane Nimzath du téléphone portable volé à l’enseignante Aïta Coly par les deux redoutables agresseurs et meurtriers de Abdou Razak Kane a permis à la police de Malika d’appréhender l’un de ces derniers et leur présumé receleur. L’opération a été menée de main de maître par les enquêteurs du commissariat de Malika, en collaboration avec leurs collègues de la Brigade de lutte contre la criminalité (Blc) de la Sûreté urbaine de Dakar. «Les Échos» déroule avec force détails le film de la traque aux deux brigands.

Le film de la traque aux deux gangsters par les flics de Malika et leurs collègues de la Blc de la Su

Après avoir lâchement tué à coups de couteau le sérigraphe-photographe Abdou Razak Kane (voir édition du 19 novembre), les deux gangsters ont pris la clé des champs sans laisser de traces derrière eux. Mais, dans leur fuite, ils ont commis l’imprudence d’emporter les deux téléphones portables de Abdou Razak Kane et de sa copine enseignante Aïta Coly. Ainsi, le commissaire de police de Malika Khady Diouf a décidé d’exploiter ce filon. Leurs collègues de la Brigade de lutte contre la criminalité (Blc) de la Sûreté urbaine (Su) de Dakar débarquent en renfort. Ils tentent de tracer le téléphone portable volé à la copine du sieur Kane par les deux agresseurs en fuite et découvrent, via le système de géolocalisation, que le cellulaire est avec un certain Roger A. Gomis. Celui-ci est domicilié à la cité Sofraco de Wakhinane-Nimzath.

Roger, le receleur, veut décoder le téléphone volé sur demande du brigand Ibou, y met sa puce et se fait localiser

Samedi 23 novembre dernier, vers 13h, les flics opérant en civil arrivent chez Roger A. Gomis et l’interrogent sur la provenance du téléphone qu’il détient. Gomis cafouille et affirme avoir reçu le cellulaire volé du nommé Ibou, sans autres détails. Il déclare avoir été sollicité par Ibou pour décoder le téléphone. Mais, n’ayant pu le faire, il a alors enlevé la puce de la jeune fille de l’appareil téléphonique avant d’y insérer la sienne. Il est vite suspecté, embarqué dans le panier à salade puis gardé à vue dans les locaux du commissariat d’arrondissement de Malika.

Ibou se victimise, dit avoir acheté à 7000 F le cellulaire qu’il a revendu à 5000 F et nie être à Malika la nuit du drame

Les policiers repartent à la pêche le même samedi, vers 23h, apprennent la présence de l’agresseur Ibrahima Mb, alias Ibou, se disant artiste dans une cérémonie dans son quartier à Wakhinane-Nimzath et lui mettent le grappin dessus. Interrogé, Ibou déclare avoir acheté le téléphone en question au marché de Thiaroye auprès d’un certain Boubacar à 7000 F le lundi 18 novembre vers 21h (jour de l’agression mortelle), avant de le revendre à 5000 F. Une version cousue de fil blanc aux yeux des enquêteurs, qui découvrent vite que Ibou cherche à se victimiser et troquer sa casquette d’agresseur contre celle de pauvre receleur. N’empêche, le malfrat continue son drôle de numéro et jure sur tous les saints être blanc comme neige. Mieux, il déclare que depuis quatre ou cinq mois il n’a pas mis les pieds à Malika.

La réquisition de la police sur le numéro du mis en cause enfonce celui-ci

Ces propos vont cependant vite le perdre. Car, aguerris dans les enquêtes criminelles, les limiers prennent le numéro de téléphone du gangster et adressent une réquisition à une société de téléphonie mobile, histoire de vérifier la véracité des allégations du délinquant. Ainsi, les conclusions de l’opérateur de téléphonie mobile sur la réquisition des flics enfoncent le mis en cause et font état de sa présence à la Vdn 3 de Malika plage la nuit de l’agression mortelle au couteau contre Abdou Razak Kane.

L’agresseur fond en larmes, dit avoir volé le téléphone et charge son ami «Biboy» d’être le meurtrier de Razak

Confondu par les résultats de la réquisition de la police, Ibou craque et fond en larmes devant les enquêteurs. Il passe aux aveux et dit s’être juste contenté de ramasser le téléphone de la copine de Razak. Il charge son recherché compagnon en fuite Babacar, alias «Biboy», et l’accuse d’être le principal auteur des coups de couteau mortels. Celui-ci est alors localisé à son domicile à Wakhinane-Nimzath. Mais, alerté du dispositif de planque de la police autour de sa maison, «Biboy» réussit à passer entre les mailles du filet et prend la fuite. Il sera toutefois localisé à nouveau à Thiaroye. Mais, n’étant pas un délinquant primaire, il éteint son téléphone portable et extirpe la puce de l’appareil pour éviter d’être tracé, localisé et arrêté.

«Biboy» échappe aux policiers, se fait localiser à Thiaroye, éteint son téléphone et enlève sa puce, pour éviter d’être tracé

En attendant que le second agresseur Babacar, dit «Biboy», passe à la trappe, Ibrahima Mb, alias Ibou, artiste, né en 1997, et Roger A. Gomis, né en 1982, ont été déférés hier devant le procureur de la République de Pikine/Guédiawaye pour respectivement meurtre avec usage d’arme blanche (couteau), vol en réunion commis la nuit, et complicité de recel. Cependant ils n’ont pas pu voir le procureur. Ainsi, ils ont bénéficié d’un retour de parquet.

jotaay.net

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