Ndela Madior Diouf : « mane may fassé saamay dieukeur »

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Ndéla Madior Diouf véritable bûcheuse devant l’éternel est souvent décrite comme un va-t-en-guerre à cause de son tempérament de feu. Mais, détrompez-vous bien: celle qui aime fouiner souvent dans le passé pour mettre en lumière ses origines princières (elle est petite-fille du roi du Royaume du Sine, Bour Sine Coumba Ndoffène Diouf), a un joli coeur. Dans cet entretien exclusif, la compagnonne d’infortune de Me Madické Niang à l’élection présidentielle du 24 Février 2019, se penche sur quelques points saillants de l’actualité nationale sporadiquement marquée par la pandémie à coronavirus ou Covid-19. Et, sans mettre de gants, Ndéla qui vient de “divorcer” avec la mouvance présidentielle dit tout. Sans détours avec la Présidente Directrice Générale du Réseau des radios “Saphir”. Entretien !

Ndéla Madior Diouf, vous êtes l’une des rares femmes cheffes de parti au Sénégal. Vous êtes Présidente de la Réconciliation Nationale pour l’Unité Africaine (RNUA). Qu’est-ce qui motive votre engagement en politique?

J’ai été inspirée par Marieme Wane Ly. C’est de là que j’ai créé mon parti politique en 2005. J’ai eu énormément de difficultés pour avoir mon récépissé du fait d’un changement d’adresse. Quand je me suis rapprochée du ministère de l’intérieur, j’ai compris qu’ils ont tout fait pour me joindre mais en vain. Par la suite, j’ai été en contact avec le département qui s’occupait des récépissés et je l’ai finalement eu, je crois que c’est en 2018. La politique étant l’art de gérer la cité, j’ai très vite compris que je voulais intervenir dans l’organisation de la société sénégalaise, du développement du pays, des prises de décisions et pour cela, il fallait faire partie des acteurs politiques. Je fais partie des rares personnes qui ont compris que si l’on veut intervenir dans une société, il faut faire de la politique. On ne peut pas être un intellectuel, un fonctionnaire, un professionnel sénégalais et refuser de faire de la politique. Si nous refusons de faire de la politique nous serons dirigés par des analphabètes.

Vous êtes la fille du célèbre Professeur Madior Diouf. La politique est-elle inscrite dans l’ADN des Diouf. En d’autres termes, votre père vous-a-t-il inspiré ?

A la maison, chez le professeur Madior Diouf, nous ne parlons pas de politique en famille ! Mon père ne m’a jamais coachée côté politique. Il m’a par contre aidée à choisir le nom de mon parti politique Réconciliation Nationale pour l’Unité Africaine (RNUA). Parce que je voulais un nom qui symbolisait l’unité africaine et la réconciliation. Et c’est là qu’il m’a demandé de choisir ce nom. Ce qui m’a inspirée, c’est un parcours de vie qui a abouti logiquement vers une création de parti politique pour faire partie des acteurs politiques, pour apporter des changements. Dès l’âge de 19 ans, j’avais des projets de créations. Apres mes études de médecine, je me suis rendue compte qu’il y avait tellement de problèmes au Sénégal. Et pour apporter du changement, j’ai découvert qu’il fallait être du bon côté, c’est-à-dire du côté des décideurs et pour cela il faut faire de la politique.

L’on susurre votre déchirure avec la mouvance présidentielle. Qu’est ce qui s’est passé entre temps ?

Oui ! Tout simplement parce que l’on ne peut pas avoir une bombe intellectuelle comme Ndella Madior et ne pas l’utiliser. Les alliés, on s’en occupe ! Je ne suis pas du genre à me taire et ce qui m’intéresse c’est le développement du Sénégal, de l’Afrique. Je perds mon temps avec eux, c’est pourquoi j’ai repris ma liberté et en la reprenant, personne ne m’a retenue, tout comme quand je suis venue, personne ne m’a souhaité la bienvenue. Ils ne sont pas généreux, ils s’accaparent de tout. Quand on gère un pays, il faut être généreux. Je vais vous raconter une anecdote ! J’avais demandé à Mansour Faye mon mouton de Tabaski. A vrai dire c’était pour rire et devinez ce qu’il m’a répondu ; c’est au « Dioufène » de donner au « Fayene » son mouton de tabaski. Il n’est même pas conscient que c’est lui qui doit gérer la solidarité nationale. Ils ne sont pas généreux et c’est ce manque de générosité qui m’a fait partir.

Ndella Madior Diouf sera-t-elle candidate à la prochaine présidentielle ? Si oui, quelles sont vos chances ?

Mais oui ! Une grande chance ! J’ai eu un parcours de bientôt 15 ans de vie politique, la prochaine présidente du Sénégal en 2024 c’est Ndella Madior Diouf ! Les gens vont dire que je raconte des histoires, mais on verra. Cette nouvelle génération qui va me porter à la tête de ce pays, ceux sont les jeunes qui sont dans les réseaux sociaux, les jeunes qui sont dans les villes et les campagnes qui ont 18, 19, 20 ans, qui ne connaissent pas Macky Sall. Ce qu’ils savent de lui, c’est un problème de manque de générosité, les universités et les écoles ne marchent pas, le système de transports non plus…etc. Si le ministère de la santé se permet de ne pas apporter son soutien à mes structures de communication et préfère soutenir les autres médias, qu’est-ce que moi j’irai faire là-bas. Ils ont peur que je prenne leur place. Nous n’avons pas besoin de gens comme ça pour diriger un ministère et ce pays. Ce pays doit être dirigé dans la générosité. Nous sommes dirigés par des gens qui ne représentent rien du tout, ils ne font que subir. Je fais partie des gens qui disent stop. C’est pourquoi je dis au président à défaut de lui demander de démissionner ; je lui dis termine ton mandat. S’il démissionnait, ce serait mieux. Le président est extrêmement mal entouré et ça lui nuit. Il y a beaucoup de failles et cela dans tous les secteurs. Je ne suis ni un cas social, ni une suiviste, c’est pour cela que je dis stop.

Parlons de ce contexte si lourd marqué par la lutte contre la pandémie à Coronavirus ou Covid-19. Que diriez-vous sur la gestion de cette maladie par nos autorités ?

Je parlerai plutôt de gestion de corona-business ! Avec cette pandémie, ceux qui nous dirigent regardent plus l’argent mais pas le nombre de morts et je trouve cela triste. Le coronavirus a sorti toutes les failles de notre système fiscal. Les entreprises qui sont enregistrées correctement au niveau de l’APIX ne sont pas nombreuses, le coronavirus a permis de faire voir que le secteur informel dominait carrément le secteur formel. Et c’était l’occasion d’encourager le secteur informel à se formaliser moyennant un soutien financier. Ils n’ont même pas pensé à regrouper le secteur informel à l’APIX et je trouve ça nul ! Le coronavirus est extrêmement mal géré c’est pour cela qu’on assiste à cette catastrophe et le pire est à venir, il est devant nous. Actuellement c’est le sauve qui peut parce que les gens qui gère cette pandémie n’en ont rien à faire. Ils ne regardent que le côté financier, mais ni le coté prévention, encore moins le coté plateau médical. Les professeurs en médecine devraient crier leurs ras-le-bol, ils ne sont pas contents car ils sont dirigés par des gens qui ne savent rien de la médecine. Ils sont entourés par des gens qui ont peur d’eux et qui ne leur disent pas la vérité. Il faut laisser les gens travailler pour ne pas mourir de faim, sensibiliser au maximum sur le port de masque. Nous sommes dirigés par des gens pas du tout généreux et qui sont extrêmement avares. Il y a un manque de professionnalisme, un manque d’anticipation. Si nous sommes dirigés par des gens incompétents, c’est normal que l’on assiste à ce drame. Nous sommes en train d’assister à un drame qui aboutit à un sauve qui peut. Ils ne savent rien du coronavirus mais savent beaucoup de l’argent du coronavirus. Ils font ce qu’ils veulent et ce n’est pas normal. Je ne serai jamais du côté de ceux qui font semblant de bosser alors qu’en réalité ils ne foutent rien.

Ndella Madior Diouf est très suivie dans les réseaux sociaux. Quel est en moyenne votre nombre d’abonnés sur Facebook par jour ?

1000 abonnés par jour sur mon compte Facebook, pour ce qui est de YouTube je suis un peu en retard. Je me suis mise à utiliser YouTube cette année mais je suis plus Facebook. Je suis naturellement attirée par Facebook hors c’est YouTube qui paye le plus. Je n’ai jamais gouté à 1 franc de YouTube, je n’ai pas encore vu la couleur de l’argent de ces deux réseaux. Je pense que je peux mieux faire, mon objectif c’est d’avoir des millions d’abonnés sur ma page Facebook comme les grands artistes américains. C’est faisable, il suffit d’y croire et d’y travailler.

Ndella et ses divorces ? C’est quoi le problème ?

Je pars quand ça ne va pas, c’est comme pour les coalitions. Je ne suis pas du genre à rester quand ça ne va pas. J’étais tellement généreuse, tellement gentille. Je le suis avec les hommes. Je n’hésite pas à sortir mon argent, je ne fatigue pas un homme financièrement. Et je pense que cela peut créer un complexe qui peut aboutir à un manque d’accompagnement affectif et quand on me néglige, je pars. Peut-être que je dois changer de stratégie qui sait ? Vaut mieux être seule que mal accompagnée et ça je l’applique à la lettre. C’est moi qui divorce, c’est moi qui pars. Quand on aime une femme on la gère bien, on la cajole, on aime bien quand on s’occupe de nous. Et n’y a rien de mieux que de dormir seule dans son lit sans être dérangé par qui que ce soit ! Le célibat a aussi des avantages. Je n’envie pas les femmes mariées. Si je dois me remarier, j’aurais ma chambre comme je veux, il aura sa chambre comme il souhaite et nous nous retrouverons quand on en aura envie. Chacun aura son univers et je pense qu’avec ça il n’y aura pas de divorce. Quand il n’y a plus de mystère dans un mariage, il n’y a plus rien chacun doit avoir son coin secret. Cela augmente l’Esperance de vie d’un couple.

Ndella Madior respecte-t-elle les heures de prières ?

Les heures de prières je ne les respecte pas ! Je prie comme tout le monde, d’ailleurs j’ai été à la Mecque en 1998. Je prie (elle se répète), mais avec le travail j’ai du mal. Mon problème, c’est le respect des heures et ça j’y travaille. Si j’ai un mari pieux qui respecte ses heures de prières, je pourrai respecter mes heures de prières. Mais tant que je suis seule dans mon coin en train de travailler pratiquement toute la journée, j’aurai toujours ce problème. Dieu me le pardonnera ! J’ai ce problème et ce n’est pas une honte. La stratégie que j’ai trouvée pour y remédier c’est d’acheter des dizaines de nattes mais les gens me les demandent tout le temps, tellement ils les trouvent belles.

Que répondez-vous à ceux qui disent que Ndella est folle ?

Ça récemment on l’a dit à la première dame. Ceux qui disent ça, ce sont des gens qui sont méchants et jaloux. Restons dans la folie ! La folie c’est quand la personne perd la raison, qu’on diagnostique que c’est une folie vu qu’il y a plusieurs formes. Par contre au Sénégal quand tu es extrêmement dynamique, on dit « kid dof leu ». Les gens peuvent le dire par méchanceté, moi je n’ai aucun dossier en psychiatrie, je n’ai jamais fréquenté la psychiatrie à part y faire des cours en deuxième année de médecine. Ndella Madior est une femme médecin, saine d’esprit, extrêmement intelligente et qui se bat. Ça ne me gêne pas que l’on me traite de folle, ça me fait plutôt rire. Quand une personne est malade, on la soigne et c’est tout. Il n’y a pas de honte à être malade. Si j’étais malade j’allais me soigner.

Vous êtes médecin ? Des gens affirment que vous n’avez pas les diplômes requis et que vous êtes une infirmière ! Qu’en est-il réellement ?

Oui je suis médecin ! D’ailleurs j’ai été la première femme à avoir créé une école qui forme des infirmiers, des sages-femmes…entre autres. Ils n’ont qu’à demander au ministre de la santé, ils n’ont qu’à aller à la scolarité de la faculté de médecine pour savoir si j’y étais.

SANS LIMITE

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