Les éléments de la Croix rouge étaient déployés sur le terrain pour porter secours aux victimes de l’accident survenu sur la route de Kaffrine dans la nuit de samedi à dimanche, faisant 39 morts et 100 blessés, d’après un bilan officiel. Pour mener à bien leur mission, ils ont été scindés en plusieurs équipes dont l’une positionnée à la morgue de l’hôpital de Kaffrine afin d’aider les familles à identifier les corps sans vie.
L’Obs du jour décrit une étape difficile : D’abord, lorsqu’elle reçoit un proche d’un accidenté, l’équipe en question lui donne avant tout la liste des blessés. Après l’avoir consultée sans y voir le nom de son parent, ce proche devine aisément que ce dernier fait partie des personnes décédées.
Ensuite, les responsables de la Croix rouge, avec le tact nécessaire, sensibilisent leur interlocuteur pour le faire supporter le choc de voir son proche les mains et les pieds liés et mis dans un tiroir de la morgue. Pour la circonstance, le ministre de la Santé a affrété 2 morgues mobiles.
Hier, seuls 20 corps ont pu être identifiés, renseigne le journal.
Dans le dispositif mis en place, Ndonga Baba Ndao, secrétaire général départemental de la Croix rouge, s’occupe des rétablissements des liens familiaux. « Mon rôle était d’identifier les corps sans vie. Donc, j’étais en contact avec les parents des victimes, explique-t-il. Je leur apportais une assistance psychologique. Ils en avaient besoin parce que complètement dévastés. Ils étaient inconsolables. Je pense toujours à cette veuve qui criait sans cesse. Quand je lui ai qu’elle est mieux lotie que les femmes qui ne se recueilleront jamais sur la tombe de leur mari, je faisais allusion aux victimes du bateau Le Joola. Finalement, elle est revenue à de meilleurs sentiments ».
L’identification faite, le parent éploré se rendra à la gendarmerie pour donner la filiation complète du défunt. Les hommes en bleu lui remettront à leur tour une réquisition pour que le médecin puisse lui délivrer un certificat de genre de mort. Document qui sera accompagné d’un certificat d’inhumation signé par le Procureur près le Tribunal de grande instance de Kaolack.
Ce dernier, pour mieux faciliter la tâche aux parents des défunts, a fait installer son quartier général à l’hôpital de Kaffrine. Où ces derniers se voyaient délivrer une autorisation signée par le Gouverneur de région pour entrer en possession du corps sans vie identifié.
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