Sidy Mouhamed Boughaleb est libre, selon les information de « Source A ». L’ancien policier, condamné à 10 ans de prison ferme par la Cours d’appel de Dakar pour le meurtre de Bassirou Faye, l’étudiant mort lors des manifestations du 15 août 2014, a recouvert la liberté hier mercredi.
Boughaleb a été reconnu coupable du meurtre de Bassirou Faye. Condamné en première instance à 20 ans de travaux forcés assortis d’une amende de 50 millions par la Chambre criminelle de Dakar, il avait interjeté appel. Et, la chambre criminelle de la cours d’appel a réduit sa peine et l’a condamné à 10 ans de prison.
Pour rappel, c’était au cours d’une manifestation à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), qui a dégénéré en un violent affrontement avec les forces de l’ordre. Bassirou Faye avait été alors atteint par balle. Et dans un premier temps, l’enquête avait mis en cause le policier Tombong Oualy, avant qu’il ne soit innocenté et Boughaleb mis en détention.
Cependant, lors du procès tenu le 24 juin 2016, l’accusé a pu compter sur le témoignage à décharge de Doudou Faye, témoin oculaire des faits. «La personne que j’ai vu ce jour-là, n’était pas Boughaleb. Il n’avait pas de bouclier, ni de casque et était de teint clair», a dit Faye à la barre.
Mais comme lui, beaucoup de témoins ont défilé à la barre, sans pouvoir réellement éclairer la lanterne des juges. L’accusé a en tout cas nié vigoureusement les faits. « Je ne suis pas l’auteur des faits et les déclarations de Seth Diagne ne sont pas fondées, car il n’a aucune preuve», s’est défendu Boughaleb, pour démonter la base de l’accusation, à savoir le fait que Seth Diagne, le voisin de chambre de la victime, l’a décrit comme étant l’auteur du coup de feu mortel.
Aussi, est-il revenu largement sur son emploi du temps pour tenter de se disculper. Le policier a ainsi dit qu’il ne pouvait pas être l’auteur du crime. Puisqu’il avait été blessé dans les affrontements et se trouvait à l’infirmerie de l’Ecole de police, puis à celle du Camp Abdou Diassé vers 13 heures, avant de rentrer chez lui après avoir informé ses supérieurs.
Pour ce qui est de son arme de service, Boughaleb a déclaré avoir reçu au Camp Abdou Diassé un pistolet automatique i0150 max 50 à 20 heures 30. Quant aux munitions, il a dit que c’est Jean Paul Napocan qui les a livrés. Sauf que ce dernier a affirmé avoir remis sur bon le pistolet automatique, mais jamais il ne lui a remis des munitions. L’accusé a affirmé avoir rendu l’arme et les 5 minutions qu’il avait reçues.
Pourtant, dans le relevé, il est indiqué que l’arme qui a tiré sur Bassirou Faye n’est pas celle que détenait Boughaleb.
Lors du procès, les avocats de la partie civile, Mes Adama Fall et Assane Dioma Ndiaye, avaient parlé de falsification de registres et pointe du doigt l’Etat comme étant le principal responsable.
Selon ces robes noires, après qu’on a présenté Tombong Waly comme l’agneau d’un sacrifice, est qu’il a réussi a prouvé son innocence, voilà qu’on veut faire de Sidi Mohamed Boughaleb le coupable désigné. Aussi, pour Me Fall, il n’y a même pas dans le dossier les éléments nécessaires pour l’inculper. Ils ont dénoncé le fait qu’on a falsifié le registre de rotation de la police pour masquer les coupables et qu’on ait refusé de leur donner le rapport de la balistique.
Malgré ces allégations de la partie civile, Boughaleb a été reconnu coupable du meurtre de l’étudiant Bassirou Faye.
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