(03 photos) Détente, bain de minuit, libertinage: l’ambiance des plages de Dakar

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Ngor, un village traditionnel de pêcheurs lébou, enregistre au quotidien, un ballet de mouvements de pirogues qui défilent entre la côte et l’île. La foule, composée majoritairement de jeunes, s’empresse. Ils veulent manifestement éviter le châtiment d’une chaleur hivernale caniculaire. Ailleurs, le « bain de minuit » est bien réel et beaucoup de jeunes passent la nuit sur certaines plages de la capitale. Leral a découvert un univers particulier où la liberté le dispute à l’excès. Enquête…

Les jeunes dakarois convergent vers les plages de la capitale, histoire de vivre pleinement la fin des vacances scolaires. Ils sont motivés par un besoin de profiter davantage de la fraîcheur marine. Ngor, plage Bceao, Gorée etc, restent le lieu de prédilection de ces vacanciers.
Ainsi, un flux notoire de ces jeunes vacanciers a été observé ces derniers jours, dans beaucoup de plages. Certains, de vrais viveurs prennent à Ngor, les embarcations qui font la navette entre le village traditionnel lébou et l’île. Mais, les piroguiers exigent à ces derniers, le port des gilets de sauvetage pour parer à l’éventualité d’un chavirement.

Le constat fait par Leral, dévoile que l’île aux trois petites plages et aux spots de surf, devient un mouchoir de poche de 200 mètres sur 500, surpeuplé à l’image de la capitale. Là, les villas se multiplient sur l’île, sans aucune harmonie architecturale. Et, l’île de Ngor n’échappe pas à la frénésie de construction de ces 15 dernières années à Dakar. N’empêche, cette petite enclave refuse du monde ces derniers jours, coïncidant avec la fin des vacances scolaires.

Prise d’assaut, Ngor comme la plage Bceao de Yoff accueille en permanence, une foule bruyante qui arrive avec des « sound-systems » en marche dans des sacs à dos, des glacières et de grands bols, préparés à l’avance. Et, le déferlement quotidien des jeunes pendant les vacances, contraint même, les habitants permanents de Ngor et Yoff, à faire la police.

Mais à Ngor, la présence d’un camp militaire, adjacent à l’une des plages, les aide parfois, aux heures de départs des visiteurs. Et pour repartir le soir, constate-t-on, de longues files d’attente se forment avec des bousculades et des bagarres pour monter à bord des pirogues. Ces départs, découvre-t-on, exige l’appui fréquent des militaires pour faire régner l’ordre sur la plage.

Les maîtres-nageurs, déployés par la mairie de Ngor, veillent au grain. A coup de sifflets stridents, ils cherchent vaille que vaille à assurer la sécurité des baigneurs. Ce personnel très vigilant, rappellent à l’ordre les jeunes qui nagent trop loin. N’empêche, regrette-t-on, l’île enregistre toujours des cas de viols, de vols et d’agressions. « Des couples de jeunes passent la journée enlacés dans l’eau. Ils sont souvent entourés par des groupes qui barbotent en bord de plage. Les garçons portent les filles dans leurs bras, faisant comme s’ils voulaient leur apprendre à nager. Une façon de partager un peu d’intimité dans une ville où manquent des espaces de liberté », renseigne un des maîtres-nageurs, taille élancée, teint noir, un vrai lébou.

Ledit maître-nageur relève qu’il arrive que ces jeunes ne se connaissent même pas. « Il arrive qu’un ou des garçons isolent une jeune fille pour la violer… Nous surveillons les baigneuses qui se débattent et qui n’osent pas crier », indique-t-il.

La dépravation des mœurs s’expriment de manière regrettable à travers le comportement des jeunes qui convergent vers les différentes plages de la capitale. Malgré l’importance de la religion musulmane dans la société sénégalaise, les filles se baignent avec des tenues légères qui les rendent encore plus sexy. Personne n’y trouve rien à dire ou à redire…

Bain de minuit sur les plages de Dakar

Le « bain de minuit » est bien réel sur les plages de la capitale. Beaucoup de jeunes passent la nuit sur certaines plages de la capitale. Leral a découvert un univers particulier où la liberté le dispute à l’excès. Les bains de minuit gardent sa tradition sur certaines plages visitées. La pointe des Almadies ne déroge pas à cette règle. Sur les lieux, une légère fumée de poisson grillé, empestant l’air, accueille les visiteurs.

Le périmètre est quadrillé par de multiples tables à manger, occupées par des femmes qui s’affairent autour d’un commerce très lucratif. Les couples de circonstance, en amoureux, profitent de la présence de ces femmes. Ils sont préoccupés à l’achat de poissons grillés. « En fonction de la taille et du type, les prix des poissons grillés varient entre 1500 Fcfa et 6 000 FCfa », révèle Ndèye Rokhaya Diène, une femme léboue.

Cette commerçante est établie aux abords de la pointe des Almadies depuis près de 15 ans. Très noire de teint avec un accoutrement multicolore, en plus d’un accent qui illustre parfaitement son appartenance à la communauté léboue de Ngor village, Ndèye Rokhaya explique la provenance de ses poissons. Au même moment, la native de Ngor, s’affaire à la gestion de ses commandes. Aussi, souriante et très prolixe, elle reçoit l’argent des nouveaux arrivés, tout en indiquant que ses poissons frais, viennent du quai de pêche de Soumbédioune.

Les poissons grillés de Ndèye Rokhaya sont très convoités par les habitués des lieux. Très professionnelle dans sa façon d’agrémenter sa grillade de poisson, elle attire et accroche bien les amoureux à la recherche de bonnes choses. « Moi, j’offre à mes clients ce qu’ils veulent réellement. Il y en a qui m’appelle avant de quitter leurs maisons, pour faire des commandes. Je ne badine pas sur le goût », se vante-t-elle.

Libertinage des baigneurs

L’eau de la mer et ses petites vagues qui s’entrechoquent, offre la fraîcheur marine, tant convoitée par les amoureux. Au bord de l’eau, là où les petites vagues, compatissantes viennent mourir comme un sanglot, un couple attire l’attention. Ledit couple, sous une petite tente, accrochée à la limite des grottes, profitant de l’obscurité de cette plage non éclairée, pour se comporter en véritables amoureux.

Lors de notre passage entre minuit 30 mn et 2 heures du matin à la pointe des Almadies, le silence que seul le bruit des légères vagues interrompt, semble donner à ses amoureux un sentiment d’une grande intimité. Rien n’ébranle ce jeune couple, pas même la présence d’intrus, passant à leurs pieds, les laisse de marbre. Peut-être qu’ils gardent vaille que vaille leur et unique objectif de vivre une merveilleuse nuit en amoureux.

L’endroit est peut-être idéal pour prouver la dimension de l’amour, porté l’un pour l’autre. Puisqu’on voit par moments, à travers les rochers bordant l’eau, des ombres, chuchotant à voix basse.

« Certains préfèrent venir la nuit avec leurs petites amies dans cette plage. Son calme et sa convivialité répondent parfaitement aux attentes des amoureux. Ces derniers, peuvent vivre ici, leurs fantasmes sans être inquiétés. Je viens fréquemment dans cette plage la nuit pour deux choses. D’abord, je profite de la grillade des poissons et de la fraîcheur de la plage », révèle un habitué des lieux. Le jeune homme, accroché par Leral, estime que cette plage est vip, même s’il y a souvent un petit bordel.

Babacar Ndoye, interpellé précise que chacun des visiteurs à ses propres motivations. « Il y a des gens qui viennent avec leurs petites amies, juste pour s’amuser. D’autres sont là pour voler ou faire de la prostitution. L’alcool et la drogue sont même consommées par des visiteurs », renseigne-t-il, en vrai connaisseur de l’ambiance des plages. Trouvant sûre la plage, Babacar étale les heures de passage des baigneurs. D’après lui, certains couples débarquent ici à partir de 19 heures jusqu’à minuit. Tandis que d’autres peuvent rester jusqu’à l’aube.

Les derniers jours de vacances sont vécus pleinement dans les différentes plages de Dakar. Les jeunes profitent de ce temps d’oisiveté pour revivre des moments d’intense plaisir avec leurs petites amies. Ils se donnent les moyens de s’offrir ce petit plaisir avant de s’engager à nouveau sur les routes de l’école.

Ousseynou WADE Leral

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