Mame Balla Samb, restaurateur : « je dispute les gargotes aux bonnes dames »

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Les gargotes se conjuguent aussi au masculin. Restaurateur assez particulier, Mame Balla Samb tient une gargote à l’unité 24 sis aux Parcelles Assainies dans la banlieue de Dakar. Activité traditionnellement réservée aux femmes, Mame Balla est un briseur de tabou qui propose le petit déjeuner et le dîner à ses clients appétissants. Une offre de restauration fort bien appréciée.

Il a d’ores et déjà conquis des fidèles  clients, fascinés par son hygiène, sa bonne humeur, sa sympathie et sa générosité. Pourtant, à ses débuts, le jeune homme a dû affronter toute forme de critiques, de soupçons malsains, des regards au coin, avant de se faire accepter grâce à son courage et sa détermination. Autrefois marchand ambulant, c’est sur un coup de tête que Mame Balla s’est lancé dans ce projet qui semble bien lui marcher aujourd’hui. Puisqu’il en vit et assiste sa famille à Touba. Portrait

Il est jeune et il a du charme, de l’élégance et de la classe. Grand de taille et bien bâti,  Mame Balla Samb a une histoire inspirante. La trentaine bien remplie, son teint clair éclatant se marie parfaitement à son tatouage au bras et à l’avant-bras droit. Pour compléter son charme est sa longue barbe noire et une moustache noire qu’il n’a pas trouvé bon de taillerLébou pur jus, le jeune homme présente toutefois l’apparence d’un étranger.

Drapé d’une tunique bleu ciel taillée sur mesure, un bonnet bleu couvre sa tête jusqu’à la limite des oreilles, Mame Balla Samb est un restaurateur pas comme les autres. Le jeune homme de 30 ans est tenancier d’une gargote qu’il gère d’une main de maître depuis des années. Une bien curieuse activité dans le contexte sénégalais. En effet, cette activité a toujours été l’apanage des femmes au Sénégal. Du moins, selon une certaine convenance sociale et traditionnelle. C’est donc un tabou que brise ce natif de Touba. Mais c’est une tàche qu’il assure avec beaucoup de dignité. Même si, à ses débuts, il a dû composer avec des regards au coin interrogateurs, de curieuses suspicions, voire malveillantes.

Ce mardi 26 décembre, c’est autour de 10h 30 que nous arrivons à  son  lieu de travail sis à l’Unité 24 des Parcelles Assainies. Entre deux poteaux électriques en bois se dresse sa table sur laquelle sont posés les différents repas. Autour de ce restaurant à ciel ouvert, l’ambiance est détendue et bon enfant. «Le 28 dou yomb», lance un client qui  taquine le restaurateur en chef, en référence à son anniversaire. Mame Balla réagit par un  sourire et continue de laver sa vaisselle à quelques 2 m, juste derrière son kiosque à pain. Devant lui sont posées de bassines d’eau mélangées à de l’eau de javel, de détergent pour laver les assiettes et autres.

D’une voix grave, il interpelle une jeune dame. «Mariéme est-ce que Aïssatou t’a fait ma commission?». «Non ! C’est à propos de quoi ?»,réplique la jeune dame». – «Je fête mes 30 ans et je compte le faire en fête dans cette école élémentaire d’en face», lui dit Mame Balla qui lave la vaisselle alors que sa voisine de passage  essaie de s’occuper des clients qui patientent.

C’est un endroit idéal qu’a choisi Balla pour sa petite affaire dans un coin de rue du quartier. Installé juste en face à une école  privée élémentaire et proche de quelques magasins, les élèves comptent parmi sa clientèle.

De nombreux clients attendent chacun leur tour. Dans la station debout, devant lui, des différents ustensiles contenant divers repos sont devant lui posés sur la table à bonne hauteur ce qui lui épargne de se  courber et d’avoir à se plaindre de maux de rien. Le jour s’est levé en cette journée.

Originaire de la ville sainte de Touba, Mame Balla est né dans une famille polygame. Son père  a deux épouses et 11 enfants. Balla  est le 7è enfant de sa mère. Avant de se lancer dans la restauration, il a d’abord  été marchand ambulant dans sa ville natale. Entre-temps, il se rend en Gambie pour rejoindre son grand-frère aîné qui possède une boutique de prêt-à-porter à Banjul.

« Après quelques années passées à Touba comme marchand ambulant, je suis parti rejoindre mon frère aîné en Gambie. Les choses ne marchaient pas comme prévues. J’ai reçu un coup de fil d’une cousine pour une affaire de business. Avec elle, j’avais un projet commun pour le commerce, c’est à cause d’elle que je suis revenu au bercail».

Rentré précipitamment à Touba, il a dû faire face à une déception de la part de sa cousine, devenue subitement injoignable, alors même que c’est elle qui l’avait clairement demandé de rappliquer. «Une fois à Touba, j’ai essayé de la contacter pour relancer notre affaire, mais je tombe sur son répondeur».

Toutes ses tentatives pour entrer en contact avec sa cousine sont restées vaines.  Perplexe, il prend le chemin de Dakar. Il atterrit auprès de sa tante maternelle. On est en 2011. «Une fois Dakar, j’ai déposé mon sac chez ma tante maternelle. Puis j’ai appelé ma mère pour la rassurer».

Ce réflexe  était important parce que la mère de Mame Balla craignait que son enfant tente l’aventure de l’émigration clandestine par la mère dans un contexte marqué par des drames successifs dans la méditerranée ou dans le désert ou périssent nombre ressortissant subsahariens, notamment ouest-africain. C’est d’ailleurs un geste que sa mère a apprécié à sa juste valeur.

Comme le commerce est sa seule activité qu’il connait le mieux, il a d’abord continué comme marchand ambulant. Une des femmes du quartier qui  a requis l’anonymat se rappelle : «À son arrivée dans le quartier, ce beau gosse qui entrait de maison en maison pour vendre ses articles».

Dans un grand place du quartier où des jeunes se  retrouvent pour papoter, commenter l’actualité nationale et internationale. D’ailleurs précédemment, c’était  une autre personne qui occupait cette place et qui ne vendait que du café Touba exclusivement. «Ici il y avait deux jeunes, qui eux aussi étaient intéressés par le commerce de café Touba. A l’époque je vendais du ‘saf safal’ (épices et condiments) et autres articles dans les quartiers». Mais   cette  expérience n’a pas duré longtemps.

Suite  à une annonce à la radio  faisant état de la recherche de commerciaux, Mame Balla s’approche des promoteurs. Ces derniers lui ont fait de belles promesses en terme de traitement salarial et de garanti de l’emploi. Mais au finish, ce n’était que du vent.  «J’ai travaillé comme commercial à DakarOn passait toute la journée dans les rues et le salaire était insignifiant, et pourtant ils avaient annoncé un payement de 100 000Fcfa ou plus. Mais le payement faisait défaut et pour avoir ce salaire c’était un calvaire».

Moi, un briseur de  vieux tabou…

C’est en 2015 que Mame Balla Samb quittera progressivement son commerce de marchand ambulant pour se fixer à l’unité 24 des Parcelles Assainies, à deux pas de la famille de sa tante. Le jeune homme avait déjà des aptitudes culinaires. Puisque, tout jeune, il trainait sous les pieds de sa mère à la cuisine. «Tout petit, je ne quittais pas ma maman. Même si elle était occupée à la cuisine je courais vers elle. C’était devenu une habitude de fréquenter la cuisine. C’est à ce moment-là que j’ai chopé le virus de la cuisine», a-il dit en riant.

C’est ainsi que le natif de Ndamatou flairant la possibilité de faire des affaires,  son expérience gambienne aidant, n’a pas hésité à se lancer. «Un jour j’ai vu la place vide, et c’est là que j’ai pris mon courage à deux mains. J’ai acheté deux thermos de café et je me suis installé sur ce lieu. A la place des grands frères, j’ai ajouté des pommes de terre et des aliments à base de blé. » Une ruse qui semble marcher. Sachant que c’était une autre personne qui occupait cette place et ne proposait que du café Touba, Mame Balla, s’empare de la place et innove dans son offre.

Les gens qui venaient chercher du café Touba, ont désormais la possibilité d’avoir d’autres plats. C’est son expérience gambienne qui lui a donné cette inspiration.  «C’est au cours de mon voyage en Gambie que j’ai découvert ce commerce, au fur et à mesure que le système de vente marchait, je me faisais des clients, certains sont même venus pour la première fois nourrir leur curiosité de voir un homme vendre du pain avec ses différents plats».

Dans ce quartier, le «kaw kaw», il  a su séduire tout le monde par son offre et son ardeur au travail. Il y a toujours une file d’attente. Comme l’affaire marche, il a vite fait  d’augmenter  les plats au menu, le nombre de thermos a aussi doublé, voire triplé certains jours.

Il est aujourd’hui à 11 plats à savoir du Spaghetti, « Ndembé (sauce niébé) », Thon, Sandwich (foi et poulet) Vermicelle, Petit poids, Sauce Pomme de terre, Corne bœuf, Brochette, Viande à chai.

Le travail du jeune restaurateur n’est pas du tout au repos. Ça se passe de l’aube  à la tombée de la nuit puisque c’est le petit déjeuner et le dîner qu’il fait déguster à ses clients.

Quand Mame Balla fini avec le petit déjeuner le matin, il doit enchaîner avec pour les repas du soir. Son lieu de restauration reste animé même la nuit. Il a ses fidèles inconditionnels qui préfèrent manger léger les soirs. Et dont il est devenu leurs recours.

« Je me réveille à 05 h pour faire la cuisine et vu que cela me prend énormément du temps de temps, une dame s’est proposé volontairement de m’assister.  Après le petit déjeuner, je me prépare pour le menu du soir. La nuit aussi je vends des sandwichs, et les gens me sollicitent beaucoup».

Avec une telle charge de travail, lui seul ne pouvait pas s’en sortir, carburer du matin au soir. C’est de ce point de vue que l’assistance de sa voisine lui est d’un apport inestimable. Et il ne lui sera jamais assez reconnaissant. D’ailleurs il ne tarit pas d’éloge à son égard. «Ce travail a progressé de façon exponentielle. A cause des propositions des clients, j’ai fini par augmenter les plats. Aujourd’hui,  je fais 11 plats quotidiennement, mais avec la complicité de ma sœur, mon temps de travail est réduit. C’est une dame respectueuse qui avec la permission de son mari se charge de la cuisson», explique le jeune homme.

Mauvais soupçons  d’homosexualité

Désormais, c’est de manière tout à fait décomplexée qu’il vaque à son activité, alors qu’à ses débuts, il a essuyé des critiques et des regards suspicieux. Mais il  a tenu ferme et s’est fait accepter.  Avec son courage et sa détermination, les jeunes ont fini par comprendre que  cette  personne sérieuse, digne voir inspirante. «Au début, c’était très difficile, car ils ne voyaient que des vendeurs de café Touba, mais jamais une gargote gérée par un homme. Les jeunes qui me lançaient des piques sont devenus des clients. Certains me regardaient de travers, pensant que je suis un homosexuel à cause du métier», déclare le jeune Mame Balla.

Trentenaire, Mame Balla est  aussi célibataire sans enfants. Sans moyens pas question de se lancer dans un projet de mariage. Encore que le mariage n’est pas une question d’âge de son point de vue. «Le mariage ne dépend pas de l’âge, il faut avoir des moyens financiers mais aussi avoir le temps pour ta femme et tes futurs enfants.  En tant que croyant je me laisse guider par le destin, comme tout bon croyant», estime-t-il.

Absorbé par son business, il a dû mettre ses sentiments en  veilleuse. «Je n’ai pas de petite-amie dans le quartier pour le moment, car les filles aiment les personnes qui ont de l’argent. Moi avec le peu que je gagne je le partage avec ma famille restée dans la ville sainte de Touba ».  Ce qui est certains, c’est que Mame Balla a en mémoire le bon conseil que ses parents lui ont prodigués lorsqu’il  les quittait pour Dakar. Avec les filles attention pour ne pas se faire gruger.

«Le seul conseil que mes parents m’ont donné avant mon départ c’est de faire attention aux filles de la ville. Car la plupart d’entre elles ne pensent qu’à déplumer les hommes», rapporte-t-il. Avec son activité, il est devenu un bon soutien de famille puisque que son frère basé en Gambie n’a pas un travail stable. Très fusionnel avec sa  mère,  Mame Balla a le respect des habitants du quartier ici aux Parcelles. En l’absence de sa mère, à Dakar, c’est Aïssatou Diankha Ndong, son  assistante volontaire qui est devenue sa grande complice.

Une assistance volontaire et désintéressée de sa voisine

C’est à 5 heures du matin au moment où sa sœur par alliance Aïssatou Diankha, disciple de Baye Niass se lève  pour faire ses ablutions que Mame Balla aussi se met à la tâche pour le menu du jour. Elle est admirative de la motivation et de l’abnégation de de Balla qui prend son courage à deux mains pour travailler et assister sa famille. «Je ne suis pas dérangée par ce coup de main, car à cette heure, je suis debout, après la prière je le rejoins à la cuisine pour finir les cuissons. Je suis une mère de famille pour lui, parce que je lui apporte mon soutien, c’est aussi ma contribution dans la réussite de ce brave gars»,  soutient Aïssatou Diankha Ngom. Elle ajoute : «C’est un garçon très motivé dans ce travail. En plus dans nos discussions, il me parle souvent de sa famille et de l’amour qu’il porte à sa maman ».

Aïssatou se souvient des premiers pas de Mame Balla dans le commerce à Dakar «Mame Balla me considère comme sa sœur de sang, j’ai fait sa connaissance en 2011. A l’époque, il vendait des produits cosmétiques en tant que  marchand ambulant»,  nous dit Aïssatou Diankha Ndong avant de poursuivre : «C’est ce qui m’a motivée à l’aider, il faisait lui-même le travail que les gens considèrent comme étant celui des femmes».

Apparemment c’est un soutien désintéressé que lui apporte cette voisine de maison. Puisqu’elle le considère comme un frère de sang. Et fort heureusement, c’est un coup de main qui ne semble pas déranger outre mesure, le mari de Aïssatou. «J’ai le soutien total de mon mari pour lui venir en aide. Il sait que je ne bouge pas de la maison, je suis une femme au foyer, en plus à cette heure je suis déjà débout».

A la maison, chez sa tante maternelle qui l’a accueilli à Dakar, les témoignages sont unanimes quant à la bonne conduite et à la sympathie du jeune homme. Son sourire permanent est mis en exergue.  Sa tante maternelle, Mame Adja, trouvée au salon nous a fait part de ses relations avec son neveu.  Elle dit n’avoir pas de termes pour qualifier celui qu’elle considère comme un «brave» garçon qui respecte les gens du quartier.

«Mame Balla est devenu un exemple dans le quartier, il a osé faire ce que les autres n’avaient pas en tête. Le jour où il a mis pied chez moi, j’ai appelé sa maman pour la rassurer », nous explique la tante de Mame Balla Samb.  Il n’y a pas de sot métier, dit-on. Mame Balla pratique son activité sans complexe et rêve d’être propriétaire d’un restaurant moderne un jour. « Je n’aurais pas honte si un jour mes enfants découvrent que leur papa a exercé ce métier. Même si je rêve d’avoir un grand restaurant moderne, je peux laisser tomber à tous moment ce commerce.  Il faut juste trouver un boulot qui rapporte plus», confie Mame Balla.

Si les clients affluent vers la gargote de Mame Balla, c’est qu’ils apprécient quelque chose.  Selon eux,  « la nourriture de Mame Balla est propre ». Raison de leur  fidélité à celui  qui a brisé un tabou comme le dit à juste titre sa tante.

Quand les clients plébiscitent Mame Balla

C’est après avoir dégusté tasse de café Touba un jour que Thérèse Davila Gomis, habitante du quartier depuis 3 ans, est définitivement devenue une fidèle cliente de Mame Balla. «Je ne me souviens pas du jour où je suis venue pour la première fois ici… (Mais) depuis ce jour, je me rends chez  Mame Balla à chaque fois que je sens le besoin », explique-t-elle avant d’apprécier les mets proposés par Mame Balla. «Il prépare des plats appétissants, j’ai un embarras de choix des fois pour faire la commande. Il m’arrive de commander le spaghetti et le thon. Mais je commande aussi de la viande hachée, du sandwich, et des petit poids, souligne Thérèse Davila Gomis, relevant son soucis  à ne pas pouvoir  «avaler est le ‘’Ndembé’’ sauce à base de Niébé».

Très attirée par des brochettes ou du sandwich de Mame Balla, Thérèse Gomis le « trouve très courageux» et attaché à son travail. «Je suis fière de lui car il n’est pas un complexé. Si j’ai un conseil à lui donner c’est de s’accrocher à son travail car il aime ce qu’il fait ».

Pour  cette jeune fille de 23 ans, c’est d’abord la chaleur humaine par laquelle le restaurateur accueille ses clients qui l’a émue. Compte non tenu de la capacité de Mame Balla à détendre l’atmosphère. «Le gars est trop accueillant et mon premier jour il avait mis de l’ambiance sur sa place. Petit à petit, je me suis habituée à sa gargote. Même après mon petit déjeuner, si je n’ai pas de course à faire, je reste pour lui tenir compagnie afin d’échanger avec lui », soutient-elle.

Pour la jeune fille Balla est un cas rare. Parce que  chez d’autres,  quand on ne vient pas pour se restaurer, il n’est pas question d’occuper les places, alors que chez Mame Balla, il n’y a pas cette restriction. On  peut venir discuter et manifestement la demoiselle ne s’en prive pas.

En plus des autres qualités, l’hygiène est ce qui attire certains clients vers Mame Balla Samb. «Les raisons qui m’ont poussées à venir manger chez  Mame Balla sont multiples. Ce qui a retenu mon attention, c’est l’hygiène et la jovialité du gars, car c’est une personne humble. Et depuis que je l’ai connu, tous les matins au réveil, je viens prendre mon petit déjeuner sur place. C’est grâce à lui que je ne mange plus chez les vendeuses dans une gargote », a pour sa part, confié Papa Saër Kane Diallo, qui fréquente la gargote depuis plus de deux ans.

A cent  mètre de la gargote, Balla Senghor,  un jeune chauffeur de taxi, de tient noir, se régale son déjeuner assis dans sa voiture. Il est du quartier et connait bien Mame Balla dont il apprécie bien les qualités. «J’ai 25 ans et je suis chauffeur de taxi, j’habite dans le secteur. Je suis un abonné chez Mame Balla, car ses plats sont appétissants. A part l’hygiène je le trouve accueillant et souriant à tout moment et à tout le monde », dit le taximan de 25 ans.

Mais une raison supplémentaire l’attire vers Mame Balla, c’est la possibilité de se faire servir à crédit. Sur ce plan également Balla reste compréhensible par ses temps qui courent. Je dirai aussi que c’est un gars sociable car à plusieurs fois il m’a fait crédit de sa vente. Avec cette conjoncture où la dépense quotidienne fait défaut, Mame balla n’hésite pas à me donner du sandwich jusqu’à mon retour», explique le taximan.

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