A son procès, Khalifa Sall s’est longuement exprimé en fin de matinée ce mardi 6 février. Convoqué à la barre par le juge, le député- maire de Dakar, soupçonné notamment de détournements de deniers publics, a enfin pu s’expliquer sur les faits qui lui sont reprochés alors que son procès a commencé depuis deux semaines déjà.
« Je veux contester énergiquement ces accusations » : voilà les premiers mots de Khalifa Sall qui s’est exprimé durant une heure hier mardi. « Cette accusation est infamante, gênante surtout quand elle concerne des fonds connus des Sénégalais et de toute la classe politique ».
Pour le maire de Dakar, l’histoire permet de comprendre que les fonds politiques ont toujours existé depuis 1920. Et qu’en 1960, « c’est une vieille tradition que le président Senghor a gardée ».
Des affirmations fausses pour l’avocat de l’Etat, maître Yérim Thiam. « Ca ne prouve pas qu’il y a eu des fonds politiques. Le président Senghor n’a pas violé les lois. Ce qu’il a dit, je n’y crois absolument pas. »
Mais pour l’un de ses avocats, Maître Jackson Niakanga, Khalifa Sall n’a enfreint aucune règle. « Je suis très surpris aujourd’hui que, du côté de l’accusation, l’on fasse semblant de ne pas savoir que dans la ville de Dakar, il existe des fonds politiques qui sont mobilisés en faveur des populations nécessiteuses. »
Khalifa Sall a également cité les présidents Diouf, Wade et Macky Sall. « En 2012, c’est monsieur Macky Sall qui a abordé la question avec moi », affirme le maire. Sans donner plus de détails, Khalifa Sall accuse le régime actuel de chercher à stopper sa carrière politique : « Si en 2012, si durant mon incarcération, j’avais accepté l’offre politique que l’on m’a faite, je ne serais pas ici aujourd’hui ». Khalifa Sall, soupçonné d’avoir détourné des deniers publics, a conclu en indiquant :« tous ces fonds politiques, nous n’en avons jamais fait un usage personnel, ils ont servi aux habitants de Dakar notamment pour leur santé ».
Après la longue intervention de Khalifa Sall, le juge Lamotte a suspendu l’audience.
Ce sont désormais le procureur et les avocats de l’Etat qui pourront interroger Khalifa Sall sur sa gestion de la mairie, précisément celle de la caisse d’avance.
avec Rfi
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