Accusés du double meurtre de Bara Sow et Ababacar Diagne, survenu en 2012 à Madinatou Salam (Mbour), les détenus-cantakuun brandissent la menace d’un ‘’suicide collectif’’. Du moins si la lenteur persiste. Depuis 6 ans et 7 mois, Moussa Faye et autres attendent leur jugement. Presque sept ans de détention avant jugement qu’ils vont boucler en avril 2019.
collectif’’. Du moins si la lenteur persiste. Depuis 6 ans et 7 mois, Moussa Faye et autres attendent leur jugement. Presque sept ans de détention avant jugement qu’ils vont boucler en avril 2019.
Le procès se tiendra à Mbour où les accusés seront bientôt transférés, selon une source proche du dossier.
A ce jour, 16 accusés sont en détention, à la Maison d’arrêt et de correction de Thiès. Trois sont en liberté provisoire, parmi lesquels le guide des cantakuun, Cheikh Béthio Thioune.
« La mise en liberté du Cheikh est bien fondée. Vous savez, l’égalité parfaite n’existe dans aucun secteur. A mon avis personnel, même en droit, il existe des inégalités. Mais parfois elles sont justifiées », plaide Me Abdou Dialy Kane, avocat de la défense.
La promesse d’un procès en 2015, sous le magistère de l’ex-ministre de la justice, Me Sidiki Kaba, n’avait pas été suivie d’effet. Son successeur à la Chancellerie, Ismaila Madior Fall, a récemment donné l’assurance que le tribunal de Grande instance (TGI) de Mbour nouvellement installé, va connaître de cette affaire, sans préciser de date.
La Ligue sénégalaise des droits humains (Lsdh), la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho) et Amnesty international Sénégal tapent du poing sur la table. Dans une déclaration parvenue à Seneweb, ils «appellent l’Etat du Sénégal à juger sans délai toutes les personnes poursuivies dans le cadre de l’affaire du double meurtre de Médinatoul Salam».
Les trois organisations de la Société civile insistent surtout sur le cas des seize thiantacones «inculpés et placés en détention provisoire (et qui) ont déjà passé plus de six ans et six mois en prison alors même que le juge d’instruction en charge de l’affaire a bouclé son enquête depuis 2013».
«En vertu des instruments régionaux et internationaux de droits humains dont il est partie, l’Etat du Sénégal a l’obligation de juger dans un délai raisonnable toute personne poursuivie pour une infraction pénale ou de la remettre en liberté dans l’attente de son jugement lorsqu’elle est placée en détention provisoire», rappellent la Lsdh, la Raddho et Amnesty.
Ces organisations avancent qu’«aucun obstacle juridique ou matériel ne s’oppose plus à la tenue sans délai du procès des personnes détenues dans le cadre de l’affaire de Médinatoul Salam». Elles croient savoir que «seule la volonté des autorités judiciaires de tenir le procès semble faire défaut».
Le double meurtre de Médinatoul Salam a eu lieu en 2012. Près d’une vingtaine de personnes dont le guide des thiantacones, Cheikh Béthio Thioune, ont été placées sous mandat de dépôt. Depuis 2013, ce dernier et quelques autres mis en cause bénéficient d’une liberté provisoire.
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