Souleymane Diabaté, un enseignant à l’école privé Mandioba, à la Cité Tacko sis à Rufisque a mis fin à ses jours mercredi passé, un geste qu’il a expliqué dans une lettre par son «découragement face aux aléas de la vie». Ce sont des parents dévastés et un collègue toujours sous le choc que Souleymane a laissé derrière lui. Son corps est toujours à l’hôpital Principal pour les besoins d’une autopsie. D’ailleurs, selon son grand frère, les médecins les ont donné rendez-vous aujourd’hui pour leur rendre le corps de Souleymane Diabaté.
Âgé de 27 ans, Souleymane Diabaté, cet enseignant (sortie de l’Ucad avec sa licence au département anglais) de l’école privé Mandioba s’est donné la mort dans la maison où il logeait avec son collègue Abdoulaye Ndiaye à Rufisque 2. Avant de se suicider, Souleymane Diabaté, avait expliqué dans une lettre destiné à Abdoulaye Ndiaye « faisant un lien évident entre son acte et son découragement de la vie qu’il mène».
Son dernier texte, laissé intentionnellement près de sa couette avant sa mort commence d’après Pape Kouyaté, le propriétaire de la maison ou logeait Souleymane par :« je retourne là où on connait ma valeur».
Sous le choc depuis qu’il a vu son collègue Souleymane pendu et après avoir lu la note, Abdoulaye Ndiaye, la voix tremblante essaie tant bien que mal de retracer son histoire avec M. Diabaté. « J’ai connu Souleymane Diabaté depuis l’université Cheikh Anta Diop en 2011. Nous étions dans le même département anglais en Licence 1. Mais par la suite, après la Licence nous nous sommes perdus de vue. Après quelques années sans aucuns contacts, nous nous sommes retrouvés à Rufisque. Et, étant donné que j’étais déjà à l’école privé Mandioba depuis trois ans, j’ai pris ces dossiers que j’ai déposés pour qu’il puisse enseigner dans cet établissement. C’est ainsi que Souleymane Diabaté avait commencé à enseigner depuis l’année dernière avec une classe de CM2 », a fait savoir Abdoulaye Ndiaye.
Pourtant, à la veille de son acte, nous confesse ce dernier avec qui, Souleymane Diabaté partageait la même chambre, « il s’était réveillé à 5 heures du matin en faisant les cents pas dans la chambre. Quand je lui ai demandé ce qui se passait, Souleymane m’a juste répondu qu’il est découragé. Je lui ai dit que ça ira et que la vie est faite ainsi. Nous allons nous en sortir. Il y’a des gens qui sont passés par là, et qui malgré tout ont réussi, donc nous aussi, notre tour viendra ».
Mais, malheureusement, le lendemain, à l’heure d’aller à l’école, sur le chemin, poursuit M. Ndiaye, « Souleymane m’a dit de le devancer à l’école car il avait oublié un cahier. Apres une heure d’attente à l’école, je l’ai appelé à deux reprises sans réponse. J’ai continué à faire la navette entre ma classe et celle de M. Diabaté. A 13 heures, une fois à la maison, j’ai trouvé que toutes les portes étaient ouvertes. Cela m’a semblé bizarre. Mais en montant les escaliers je me suis heurté à l’épouse de Pape Kouyaté qui était très effrayée. C’est ainsi que j’ai trouvé Souleymane Diabaté pendu avec sa corde » raconte-t-il les yeux larmoyants et le regard lointain.
Après avoir fait un constat et ouverte une enquête, la police a acheminé le corps de Souleymane Diabaté à l’hôpital principal pour une autopsie.
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