« Avant, je criais de toutes mes forces. Maintenant, je ne peux plus crier. Je pique des crises ». Ces mots sont d’Aïssa Fall, une femme de 35 ans victime de brûlures depuis 2017. Après une série de greffes avortées, la vie d’Aïssa ne tient plus qu’à un fil.
Son cœur peut lâcher à tout moment.
mois de septembre de l’année 2017. C’était quelques jours après la fête de Tabaski. Suite à un accident domestique causé par un fourneau, Aïssa Fall, 43 ans, s’est brûlée au 2e degré. Une brûlure qui s’est étendue sur environ 30% de la surface corporelle. Le feu a atteint la face postérieure du thorax, des fesses et la face postérieure de la cuisse droite.
« Ei[lle criait au secours, en disant :]i « Lahilaha Ilalah magui dé » (Au secours je suis en train de mourir). C’est ce qui nous a alertés. J’ai vu que ma fille se brûlait », se souvient Ndèye Diouf, mère d’Aïssa. Dans la maison, c’était la panique générale. Les flammes continuaient à atteindre tout son corps, du dos aux fesses. « C’est là qu’on l’a tirée au sol. Et nous avons commencé à lui verser du sable pour éteindre le feu. Ses habits étaient déjà réduits en cendres », raconte la maman.
Devant une telle gravité et l’étendue des lésions, la victime est évacuée dans un premier temps au centre de santé du camp militaire Escoa où elle a reçu les premiers soins. Mais le médecin-chef a fait comprendre à la famille qu’on ne pouvait pas la garder dans le centre.
À bord d’une ambulance, Aïssa Fall est transférée à l’hôpital Principal de Dakar. « Sur les lieux, trois docteurs sont montés dans l’ambulance pour voir Aïssa. Le corps de ma fille ressemblait à celui d’un blanc. Mais ils nous ont eux aussi informés qu’il n’y avait plus de place dans ladite structure », soupire Ndèye Diouf.
La randonnée pénible prendra fin au centre hospitalier universitaire Aristide le Dantec de Daka,r où la victime sera internée pendant 4 mois. Un séjour durant lequel elle va bénéficier de plusieurs greffes de la peau.
À sa sortie de l’hôpital, faute de moyens financiers, les soins ambulatoires sont irréguliers. Ce qui a d’ailleurs occasionné une surinfection des lésions qui ne se sont pas encore cicatrisées complètement. « Aïssa ne pouvait ni se coucher, ni s’asseoir, malgré la greffe qu’elle a reçue à Dantec. Les blessures n’étaient pas guéries, et on n’avait pas les moyens d’assurer les soins », regrette Ndèye Diouf, génitrice de la malade.
Aïssa Fall, victime de brûlures: « Mon cœur peut lâcher à tout moment »
« Je piquais des crises lors de mes pansements »
Devant cet état de fait, Aïssa Fall fut de nouveau hospitalisée à l’hôpital Principal de Dakar, où elle subit également une série de greffes cutanées. A sa sortie, la patiente est confrontée aux mêmes difficultés de prise en charge des soins ambulatoires, elle présente à nouveau une surinfection importante de lésions.
Face à ces complications, elle est hospitalisée au centre de santé de Hann-Sur-Mer sis à la commune de Hann Bel-Air. « Plus les jours avançaient, plus l’état de santé d’Aïssa Fall se dégradait. Elle fut internée encore une fois au centre de santé de Hann-Sur-Mer. Pendant cette hospitalisation, elle a bénéficié d’une antibiothérapie intraveineuse à large spectre et de soins locaux de ses lésions ».
Cette hospitalisation a duré 1 mois. À la sortie, il y a eu un léger mieux. Les lésions sont propres, en plus d’un début de cicatrisation. Mais devant le risque infectieux élevé et l’étendue des lésions, l’indication d’une nouvelle série de greffes se pose pour permettre d’accélérer le processus de cicatrisation et d’éviter la survenue de complications.
Au total, Aïssa Fall a subi plus de trois greffes. Et toujours ces lésions n’arrivent pas à se cicatriser. Aujourd’hui, la jeune dame n’arrive plus à supporter la douleur, devenue trop atroce.
À chaque pansement, elle frôle l’évanouissement. « Avant, je criais de toute mes forces. Maintenant, je suis arrivée à un point où je ne peux plus crier. Je pique des crises. Les douleurs sont atroces, j’ai l’impression que ça touchait mon cœur. Un jour j’ai entendu le docteur dire à son collègue que si on ne me met pas sous anesthésie lors des pansements, je risque de mourir. Car mon cœur peut lâcher à tout moment », gémit-elle.
« Je suis allée jusqu’à vendre mes bijoux pour soigner ma fille. »
Deux années de souffrance pour cette dame et les lésions ne sont toujours pas cicatrisées. Aujourd’hui, sa famille modeste n’arrive plus à supporter les charges liées à sa santé.
Vendeuse de poissons, Ndèye Diouf, la mère d’Aïssa dit avoir utilisé tous ses moyens pour assister sa fille. Elle se sacrifie jour et nuit pour venir au secours de sa fille. « Je n’ai plus d’épargne à cause de cette situation. J’ai tout utilisé pour que ma fille retrouve la santé. En septembre 2017, j’ai pris l’argent d’une tontine à laquelle je participais au marché ».
Avec les soins et la série d’hospitalisation, l’argent de la tontine s’est avéré suffisant. Il fallait chercher d’autres moyens. « J’ai du faire un prêt à la banque pour compléter. Je suis allée même jusqu’à vendre mes bijoux de valeur pour soigner ma fille », se plaint la mère d’une voix tremblante.
SOS pour sauver Aïssa !
Depuis 1 an, des associations qui volent au secours des cas sociaux ont lancé une campagne de collecte de fonds pour l’évacuation d’Aïssa Fall en France ou en Tunisie. Chérif Ndiaye est celui qui pilote la collecte.
« Le cas d’Aïssa m’affecte trop. Car elle souffre vraiment. J’ai été alerté par l’intermédiaire d’un Imam qui m’a sollicité pour les aider. Il y a beaucoup de ces soins qu’on a pu régler à travers des soutiens. Mais jusque là, les plaies ne sont pas cicatrisées. Elle ne peut même pas s’asseoir ».
Ne désespérant pas de trouver les moyens nécessaires pour une évacuation sanitaire, Chérif Ndiaye et Cie ont déjà trouvé un passeport pour le malade et sa maman.
En attendant que la somme nécessaire soit réunie pour une évacuation, la santé d’Aïssa Fall se dégrade de jour en jour. Et pour éviter une issue dramatique, sa famille et ses soutiens sollicitent le concours de toute personne pouvant apporter une aide quelconque.
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