(Vidéo) Guy Marius Sagna montre le bureau où il travaillait : Ken Meussoul Guiss lii

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L’appel de Guy Marius Sagna depuis Etomé : « Notre combat sert à sécher les larmes des Sénégalais comme vous avez séché celles de mon père »

« Je vous remercie vous tous, parce que si le président Macky Sall et ceux avec qui il est, ont injustement, illégalement, illégitimement fait pleurer mon père Célestin Sagna, vous peuple du Sénégal, vous démocrates et progressistes africains et d’ailleurs du monde, vous avez séché les larmes de mon père Célestin Sagna, me sortant de la prison du camp pénal, en me libérant, alors merci à vous tous. De la même manière que vous avez séché les larmes de mon père en me sortant de la prison, le combat, les luttes dans lesquelles nous sommes mobilisés ne servent qu’à une chose, c’est sécher les larmes d’autres citoyens sénégalais, sécher les larmes d’autres africains. Des sénégalais qui pleurent parce qu’ils sont des paysans, parce qu’ils n’ont pas suffisamment de semences, parce qu’ils n’ont pas suffisamment de matériel agricole, des sénégalais qui pleurent parce que étonnés par comment avoir de l’eau courante, de l’électricité, des citoyens qui pleurent parce qu’ils n’ont pas d’emploi, des citoyens qui pleurent parce qu’ils veulent étudier mais ils ne peuvent pas étudier parce qu’ils sont des analphabètes, des citoyens qui pleurent parce qu’ils ont perdu espoir et préfèrent prendre les pirogues, ou prendre le désert du Sahara où ils meurent à la fleur de l’âge parce que notre pays n’est pas géré de manière démocratique, n’est pas géré de manière nationale, n’est pas géré de manière populaire. C’est parce que nous voulons sécher les larmes de tous nos concitoyens qui pleurent : paysans, pêcheurs, éleveurs, enseignants, agents de la santé, femmes, jeunes, enfants, etc, que nous nous battons. Nous sommes heureux d’avoir bénéficié de la protection, des prières, des encouragements des populations de la Casamance, des femmes d’Etomé ».

 

« C’est 22 000 femmes qui pleurent la mort de leurs enfants chaque année au Sénégal »

« En ce 08 mars qui est un jour où nous devons réfléchir sur la situation de la femme qui est tout simplement dramatique, tragique. Pour ne donner que quelques chiffres, tous les jours au Sénégal, 61 femmes perdent leurs enfants de moins de cinq ans. Tous les jours, il y a 4 femmes qui perdent la vie parce qu’elles donnaient la vie, elles perdent la vie parce qu’en grossesse, elles perdent la vie parce qu’elles sont en train d’accoucher. Donc 4 femmes par jour multiplié par 365 jours de l’année, ça fait 1 500 femmes. 61 enfants par jour multiplié par 365 jours, ça fait plus de 22 000 enfants dans l’année. Cela veut dire que c’est 22 000 femmes qui pleurent la mort de leurs enfants chaque année au Sénégal et cela, il faut le dire ce jour du 08 mars, cela il faut le déplorer ce jour du 08 mars. Cela il faut le rappeler ce jour du 08 mars pour dire à nos femmes, pour dire à nos pères, pour dire à nos mères, à nos sœurs oui il faut se mobiliser, il faut se ceindre le pagne comme l’ont fait nos mamans, nos sœurs de Etomé pour réunir les conditions afin que plus jamais le scandale que constitue une femme qui meurt en donnant la vie disparaisse. Que le scandale que constitue la mort d’un enfant de moins cinq ans à cause d’une diarrhée, à cause d’infections respiratoires aiguës disparaisse».

« Aucun dispositif pour protéger les populations de la Casamance contre le Coronavirus »

« Oui c’est vrai qu’il faut nous protéger du Coronavirus. Nous ne devons pas prendre à la légère le Coronavirus et c’est l’occasion d’ailleurs de dénoncer la situation que nous avons trouvée à l’aéroport de Ziguinchor. Nous n’avons  trouvé aucun dispositif pour protéger les populations de la Casamance contre le Coronavirus. Quand vous allez à l’aéroport Aibd, vous y trouverez ce qui permet de détecter les malades. Nous vous informons qu’il n’y a aucun appareil installé à l’aéroport de Ziguinchor afin de détecter les passagers qui portent le Coronavirus. L’appareil que nous avons emprunté ce matin était bondé de passagers non-africains et aucun d’entre eux n’a été contrôlé. C’est inacceptable et c’est dangereux. La Casamance mérite le même traitement que ce qui est en cours à l’Aibd ».

 

« Il faut changer nos villages et un autre type de Sénégalais est bien possible »

« Nous devrons nous battre pour changer la situation de nos villages : des villages sans eau, des villages sans électricité, des villages sans école, des arrondissements, des communes sans lycée. Un autre sénégalais est possible. Une autre Afrique est possible. Cela passera par nous. Cela passera par de dignes fils et filles de ce pays, par les femmes de ce pays, par tout le peuple uni pour exiger un autre Sénégal, pour exiger une autre Afrique »

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