Les transports entre régions reprendront dès ce dimanche 7 juin 2020, sur décisions des autorités étatiques.
Seulement, ils ne restent possibles que pendant la journée à cause du couvre-feu institué entre 23h et 5h du matin.
Le souci dans la réconciliation de ces deux mesures c’est que l’on s’achemine vers un risquent de pression sur les chauffeurs contraints de respecter les heures du couvre-feu.
Un fait qui peut porter atteinte à la sécurité des passagers, étant donné que la défaillance humaine reste la principale cause des accidents de la route qui font environ 500 morts chaque année au Sénégal.
La reprise annoncée, ce dimanche 7 juin 2020, du trafic interurbain devra se faire avec plus de surveillance sur les routes.
Même si les mesures instaurées en vue d’accompagner ce retour à la normale sont salutaire dans la lutte contre la Covid-19, les autorités doivent prendre les devants et instaurer une réglementation de la vitesse sur les routes pour éviter un contrecoup à la riposte.
En effet, le bilan des accidents reste assez élevé en temps ordinaire avec 600 décès par an. La cause principale est, selon les observateurs, liée aux facteurs humains.
Dans des entretiens accordés à Sud Quotidien, en novembre 2018, le directeur de la nouvelle prévention routière, Matar Faye, disait : «ce qui est plus à l’origine des accidents, c’est le non-respect des règles du Code de la route». Le non-respect de la délimitation de la vitesse en est un élément majeur dans la survenance des accidents avait-il ajouté.
Serigne Mbacké Seck de l’Institut de recherches et d’études de la mobilité de l’Ecole supérieur polytechnique (ESP/UCAD) de Dakar, avait estimé que la responsabilité humaine est très importante dans la survenance des accidents.
Ce qu’il convient d’appeler «le territoire des chauffeurs», a aussi une part importante dans la survenance des accidents. Il s’agit, disait-il, «du fait de se glorifier d’être capable de faire plusieurs voyages sans un répit».
En juin 2019, lors de la 17e édition de la Semaine nationale de la prévention routière, le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Oumar Youm, déplorait des «accidents de la circulation qui ont atteint des proportions inquiétantes, avec une moyenne annuelle de 4554 cas d’accidents et d’environs 550 pertes en vies humaines».
Il disait aussi, à cette occasion, que le principal facteur de ces accidents est le comportement humain. Reste maintenant à savoir ce que deviendront ces mauvais comportements en ces temps où les chauffeurs sont restés 3 mois au chômage ? La fatigue, le sommeil au volant des courses poursuites sur la route, entre autres, sont à craindre.
VERS UNE CONCENTRATION DE VOITURES SUR LES ROUTES
Pendant toute la durée du couvre-feu, seules les voitures transportant de la marchandise étaient autorisées à circuler.
Avec cette levée de l’interdiction du transport en commun interurbain et un trafic circonscrit à des heures, une concentration des véhicules sur les routes est à entrevoir. A côté de cette présence massive de voitures dans la circulation, il y a aussi cette pression qui s’exercera sur les conducteurs.
Par exemple, les horaires qui quittent les régions éloignées et périphériques ont jusque-là tendance à faire les voyages nocturnes. Avec le couvre-feu qui reste toujours de mise (23h à 5h du matin), les rotations pendant la nuit ne sont plus possibles. Donc, ils sont obligés d’arriver à destination avant 23h.
Ce qui obligera le chauffeur à presser le pas pour effectuer le voyage dans le temps de la circulation définit par les autorités. Idem pour ceux qui effectuent plusieurs voyages sur de courtes distances.
RETROUVER, A TOUT PRIX, LES REVENUS PERDUS
La pandémie de la Covid-19 qui s’est déclarée au Sénégal, le 2 mars 2020, est survenue à un moment où d’importants événements religieux étaient en préparation.
Il s’agit, entre autres, de la Ziarra générale à Tivaouane, du Daaka de Médina Gounass, du magal de Kaju Rajab, de l’Appel de Seydina Limoumou Laye et du Pèlerinage Marial de Popenguine.
A toutes ces occasions, les fidèles se déplacent en masse. Du coup, elles étaient un moment pour chauffeurs et transporteurs de se faire une santé financière.
Donc, cette reprise sera, pour eux, une occasion de combler le gap surtout en profitant autant que possible du convoyage des Sénégalais bloqués de parts et d’autres dans le pays. L’interdiction des déplacements pendant la Korité est aussi un rendez-vous ratés par les transporteurs.
L’absence de réglementation qui précise le temps de travail de certains conducteurs aidant, l’on risque de se retrouver devant une situation où chacun ne s’intéresse qu’aux profits à tirer. Rien qu’en 2019, plusieurs accidents, aussi tragique les uns que les autres, ont été enregistrés.
Pour rappel, le 17 août 2019, un accident a fait 5 morts et une cinquantaine de blessés à Bignona.
La cause évoquée est un excès de vitesse suite à un double dépassement de deux véhicules «7 places» (taxis-brousses) et un chauffeur ayant perdu le contrôle de son véhicule. Cet événement tragique en était un exemple parmi tant d’autres notés en 2019.
Les causes restent identiques, pertes de contrôle de la voiture, sommeil au volant, courses poursuites, excès de vitesse, entre autres.
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