La barre de dix décès dus au coronavirus en un seul jour a été franchie en ce mois de janvier et les cas graves continuent leur vitesse de croisière. Une situation qui met à nu les failles du système sanitaire sénégalais. A cet effet, la capacité à prendre en charge plusieurs cas graves de Covid-19 est remise en cause
Le Sénégal aurait-il atteint ses limites dans la lutte contre le coronavirus avec le nombre élevé de décès et de cas graves enregistrés par jour ? Face à la recrudescence des cas de nouveau coronavirus depuis novembre, la barre n’a pas encore fléchi et pis encore, elle monte de façon exponentielle même si une lueur d’espoir se dessine avec moins de cas hier, lundi, que le dimanche dernier avec plus de 200 cas confirmés de coronavirus.
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Face à cette situation, plusieurs spécialistes de la santé publique s’accordent à dire que la fin de la pandémie n’est pas pour demain et d’autres vont plus loin en affirmant que le Sénégal chemine vers des épisodes de coronavirus, chaque année. Pour dire simple, le coronavirus sera endémique à l’image du paludisme, de la grippe entre autres au Sénégal. D’où la pertinence de l’alerte du Chef de l’Etat qui appelle son peuple à vivre avec le virus.
Pour docteur Mahamadou Lamine Ly, spécialiste en santé publique, le système sanitaire déjà rudement éprouvé par la première vague de la pandémie se trouve dans une situation de vulnérabilité accrue. Même s’il faut se féliciter du plan d’investissement récemment élaboré par le gouvernement sénégalais, il faudrait faire droit à l’exigence de procéder, le plus vite possible, à des investissements plus importants et à et des réformes adéquates du système sanitaire afin de contenir la seconde vague. « L’évolution de la pandémie dans notre pays a été marquée par plusieurs paradoxes. Même si le pic de 987 cas est survenu, deux semaines après la Tabaski, dans la semaine du 10 au 16 août 2020, l’augmentation attendue du nombre de cas a été moins importante que prévue et la recrudescence brusque » a-t-il renseigné.
Et de poursuivre : « de la même manière que les experts épidémiologistes n’avaient pu décrypter cette tendance baissière, qui semblait inexorable et avait même pu résister au Grand Magal de Touba, les causes du rebond actuel demeurent encore inconnues ».
Pour le docteur Moussa Thior, il faut d’abord boucler un cycle de pandémie pour pouvoir mettre en place des stratégies de prévention. « Le coronavirus n’a pas encore livré tous ses secrets. Aujourd’hui, on parle de seconde vague, ce que je réfute. Certes, il y a eu une recrudescence des cas, toutefois, il faudrait attendre la fin du cycle au mois de mars pour connaitre le comportement de la maladie, à savoir à quel moment on peut observer une hausse des cas et préparer une riposte préventive », a déclaré Dr Thior.
Et de poursuivre : « le Sénégal pourrait même être endémique au coronavirus ». Avec la recrudescence des cas dans le monde et l’apparition d’un nouveau variant du coronavirus, le vaccin laisse les décideurs perplexes.
Pour docteur Ly : « la maîtrise de la pandémie de Covid-19 ne passera pas par les seuls vaccins récemment découverts, eux-mêmes, objet de tant de controverses et de rumeurs ». Et de poursuivre : « une sortie heureuse à cette crise sanitaire et des prochaines à venir au Sénégal passera obligatoirement par une communication véridique résultant de rapports de confiance entre les élites et les masses populaires ».
EN BREF.. EN BREF..
COVID-19 : 17 NOUVELLES CONTAMINATIONS A KAOLACK
Au total, 17 nouveaux cas de coronavirus dont 9 issus de la transmission communautaire ont été recensés au cours des dernières 24 heures dans la région de Kaolack (centre), a appris l’APS de source médicale. “Au cours des dernières 24 heures, la région de Kaolack a enregistré 17 nouveaux cas positifs de coronavirus dont 9 cas issus de la transmission communautaire”, indique notamment la région médicale dans un communiqué. La même source signale la guérison de 3 patients. A ce jour, la région de Kaolack a comptabilisé 704 cas positifs de Covid-19 depuis le début de l’épidémie. 382 d’entre eux ont depuis recouvré la santé et 52 en sont morts, selon la région médicale.
LA TEAM EUROPE OCTROIE 556 MILLIARDS 750 MILLIONS FCFA EN FAVEUR DE COVAX
La Team Europe (Commission européenne, Etats membres de l’Union européenne et Banque Européenne d’Investissement BEI) a annoncé lundi avoir octroyé un appui de plus de 556 milliards 750 millions FCFA (850 millions d’euros) en faveur de l’initiative mondiale Covax. Un communiqué rappelle que Covax ‘’a pour objectif d’accorder à des millions de personnes dans 92 pays d’Afrique, d’Asie, des Caraïbes et du Pacifique, ainsi que dans les pays du voisinage oriental et méridional de l’Europe, un accès équitable à un vaccin efficace contre le Covid-19’’. Il ajoute que la Team Europe ‘’poursuit ainsi son engagement en vue d’accélérer les efforts déployés au niveau mondial pour maîtriser la pandémie, en assurant la distribution à grande échelle d’un vaccin efficace’’.
DES SCIENTIFIQUES SE PENCHENT SUR LA FIABILITE DES VACCINS CONTRE LE COVID-19
Des scientifiques de 130 pays se sont mis d’accord sur la création, au sein de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), d’une instance chargée des échanges et de la coordination, au niveau mondial, des résultats de la recherche sur l’efficacité et l’innocuité des vaccins contre le Covid-19, a-t-on appris de l’agence spécialisée des Nations unies. Ces scientifiques, au nombre de 2.800, étaient réunis ce week-end pour un forum virtuel visant à ‘’recenser les lacunes du savoir et [à] fixer les priorités de la recherche concernant les vaccins contre le SARS-CoV-2, le virus à l’origine de la Covid-19’’. Les chercheurs ont notamment discuté de ‘’l’innocuité et [de] l’efficacité des vaccins existants et expérimentaux, des moyens d’optimiser une offre limitée et de la nécessité de faire des études supplémentaires sur l’innocuité des vaccins’’, indique un communiqué de l’OMS.
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