Hospitalisé à cause de la Covid 19, Hissène Habré est mort à Dakar. Hospitalisé avec avoir contracté le coronavirus, le président Hissène Habré est mort à Dakar au Sénégal oû il purgeait une peine de prison à perpétuité pour crime contre l’humanité. Le décès à été annoncé ce mardi mardi par des médias sénégalais.
Un procès aux échos retentissants
Le 30 mai 2016, l’ancien dictateur du Tchad Hissène Habré, décédé ce matin à Dakar, a été condamné à la prison à perpétuité pour crimes contre l’humanité et torture, notamment pour viols et esclavage sexuel, ainsi que pour crimes de guerre, par les Chambres africaines extraordinaires au sein des juridictions sénégalaises. Le 27 avril 2017, une Chambre d’appel a confirmé le verdict et a ordonné à Habré de payer près de 123 millions d’euros pour l’indemnisation des victimes. L’avènement du procès, 25 ans après la chute de Habré et sa fuite vers le Sénégal, est entièrement dû à la persévérance et à la ténacité des victimes du régime Habré et à leurs partenaires de la société civile, comme Human Rights Watch. Le quotidien français Le Monde a qualifié l’affaire de « tournant pour la justice en Afrique ».
Les victimes de Hissène Habré décédé à Dakar
Il y a cinq ans, le 30 mai 2016, un tribunal sénégalais soutenu par l’Union africaine a déclaré l’ancien dictateur tchadien Hissène Habré coupable de crimes contre l’humanité et torture, notamment viols et esclavage sexuel, ainsi que de crimes de guerre, et l’a condamné à une peine de prison à perpétuité.
Tout comme son procès, la condamnation de Habré a été saluée dans le monde entier, non seulement parce que ce procès a eu lieu, mais aussi en considérant comment il a eu lieu. Un tribunal africain venait de reconnaître un dictateur africain coupable de crimes atroces, grâce à une campagne tenace menée pendant 25 ans par ses victimes africaines.
Le jour de l’énoncé du verdict, je me trouvais dans la salle d’audience à Dakar aux côtés de certains de ces héros : Souleymane Guengueng, un fonctionnaire profondément religieux qui avait vu des dizaines de ses codétenus dans les geôles de Habré succomber aux tortures et aux maladies, et qui s’était juré, s’il sortait vivant, d’amener ses tortionnaires devant la justice ; Clément Abaïfouta, le « fossoyeur » forcé d’enterrer ses codétenus dans des charniers et qui a dirigé l’association des victimes après que des menaces de mort ont obligé Guengueng à s’exiler ; leur avocate tchadienne, Jacqueline Moudeina, qui a survécu à un attentat perpétré en 2001 par un complice de Habré et qui a défendu les victimes lors du procès, des éclats de grenade toujours logés dans sa jambe.
Le tribunal au Sénégal – comme un tribunal national au Tchad qui, l’année précédente, avait condamné 20 agents des services de sécurité du régime Habré pour meurtres et actes de torture – a accordé des millions de dollars d’indemnités à des milliers de victimes recensées.
Et pourtant, cinq ans plus tard, les survivants des tortures et les familles des victimes n’ont toujours pas reçu le moindre centime. L’Union africaine, qui avait tant œuvré pour créer ce tribunal, n’a même pas mis en place le Fonds au profit des victimes prévu par le verdict afin de récupérer les avoirs de Habré et de solliciter des contributions. Le gouvernement tchadien, chargé par son propre tribunal d’ériger des monuments à la mémoire des victimes et d’indemniser leurs familles, leur a également tourné le dos. Et Habré lui-même ne s’est jamais expliqué sur les dizaines de millions de dollars qu’il aurait volés au Trésor tchadien.
Ainsi, alors que Habré manœuvre sans relâche pour obtenir des sorties de prison et que le Tchad entre dans une nouvelle période d’incertitude après la mort de son président, Idriss Déby, qui était au pouvoir depuis 30 ans, les victimes continuent d’organiser des manifestations pour réclamer les réparations qui leur ont été promises. « Nous nous sommes battus pendant 25 ans pour obtenir ces décisions et maintenant, cela fait cinq ans que nous nous battons pour que ces décisions soient enfin mises en œuvre », a déclaré Clément Abaïfouta. « Mais l’Union africaine et le gouvernement tchadien devraient maintenant avoir compris que nous ne nous baisserons pas les bras, tant que nous n’aurons pas obtenu justice. »
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