Le 2 juin 2020, Mb. Nd., mère de F. S., avait saisi le Commissariat spécial de Touba d’une plainte contre S. Diakhaté qu’elle accusait d’avoir violé une sourde muette.
«J’ai découvert que ma fille était enceinte. Quand je lui ai demandé, elle a désigné l’accusé comme étant l’auteur et il l’avait menacé de mort», relate la maman de la victime à la barre de la Chambre criminelle de Diourbel.
D’après elle, rapporte le quotidien national Le Soleil, les faits ont eu lieu dans son domicile et en son absence, précisant que sa fille n’est pas une déficiente mentale mais une sourde muette ».
F. S. émet des sons et des gestes. N’y comprenant pas grand-chose, le président de la Chambre criminelle demande à sa mère de les interpréter.
Sur le nombre de rapports sexuels, la plaignante, par un signe du doigt, a indiqué avoir entretenu une seule fois des rapports intimes avec la plaignante.
Pourtant, l’accusé a reconnu plusieurs rapports sexuels consentants avec la fille, tout en rejetant le viol. «Je ne l’ai pas violée, mais nous avons eu des rapports sexuels à quatre reprises, elle était toujours consentante », confie S. Diakhaté.
Le juge lui a rappelé ses dénégations lors de l’enquête et devant le juge d’instruction. C’était dans le but de sauver son mariage qui venait d’être scellé, juste une semaine avant les faits, rétorque l’accusé.
«Nous étions dans une relation amoureuse. Les dames M. Sow et F. Niang peuvent témoigner de cela», indique-t-il. Cette déclaration a été d’ailleurs confirmée par le témoin F. Niang mais aussi par la victime, malgré les tentatives de sa maman de la dissuader.
Le second témoin, M. Sow, a soutenu qu’elle n’était pas au courant d’une telle relation. Interpellé sur l’âge réel de sa fille, le père de la sourde-muette a affirmé avoir égaré son extrait de naissance. D’après lui, elle avait 17 ans à la date du 22 mars 2021.
À la suite de la partie civile qui s’est désistée, le Parquet a demandé l’acquittement du mis en cause. La défense a abordé dans le même sens, estimant que c’était des amoureux qui ont entretenu des relations amoureuses cachées».
«Heureusement, nous avons été vigilants pour comprendre la fille qui s’est bien exprimée et de façon explicite pour nous édifier», indique l’avocat, convaincu que la fille avait plus de 16 ans au moment des faits. La défense a été suivie par les juges qui ont acquitté S. Diakhaté.
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