S’il y a quelque chose que deux hommes ne peuvent pas se partager, c’est bien une femme. Que vous soyez frères, amis ou que vous ayez des rapports entre un disciple et son maitre, une femme n’en fait pas partie.
Le procès ayant opposé hier Mactar Diène à l’adjoint de l’imam de la Grande mosquée de Dakar, Alioune Diagne, en est une parfaite illustration.
Le premier nommé n’arrive pas à accepter que son ex-femme Aïda Sow, avec qui il a passé 19 ans au cours desquels ils ont eu 3 bouts de bois de Dieu, se remarie avec l’imam. En fait, un an après leur divorce, la dame n’a pas mis trop de temps pour se remarier avec l’imam de la Grande mosquée, rapporte LeQuotidien.
Malgré leur séparation, Mactar se proclamait toujours être le mari de la dame, dans l’espoir de se réconcilier un jour avec elle. Mais, c’était sans compter avec l’imam Alioune Diagne, qui avait un béguin pour la dame Aïda Sow avec qui il a convolé en justes noces. Une pilule que Mactar Diène avait du mal à avaler. Et depuis lors, il ne cesse de proférer des menaces à l’endroit de l’homme de Dieu. L’adjoint à l’imam de la Grande mosquée, qui a pris très au sérieux ces menaces, ne s’est pas fait prier pour porter plainte contre l’ex-mari de sa nouvelle femme.
L’affaire été jugée hier devant le Tribunal correctionnel de Dakar. Dans sa déposition, Mactar Diène, la soixantaine révolue, rappelle avoir vécu 19 ans de mariage avec Aïda Sow. D’après ses allégations, sa femme avait abandonné un jour la maison conjugale sans aucune raison. Mais au moment où il cherchait à comprendre ce comportement de son ex-épouse, un de ses amis lui a fait comprendre que son ménage risque de se détériorer à cause de l’imam Alioune Diagne, qui draguait cette dernière alors qu’ils étaient encore dans les liens du mariage. Toujours à propos de ses accusations, Diène indique que l’imam avait l’habitude de conduire sa femme sur la Corniche. «Avant le divorce, je l’ai interpellé pour lui dire de cesser de faire des largesses à ma femme en lui offrant de l’argent. Mais, il l’appelait souvent pendant qu’on était dans les liens du mariage», relate le prévenu.
D’après l’imam Alioune Diagne, qui se dit très surpris par de telles déclarations, le prévenu est le pire menteur qu’il ait connu dans sa vie. «Je ne parle plus avec Mactar Diène, il y a de cela 4 ans. Si je l’avais suivi dans ses actes, j’allais le tuer», a dit Alioune Diagne d’après qui Mactar Diène l’a menacé de mort à deux reprises. «Il m’a traité de quelqu’un qui fait l’adultère et m’a aussi fait savoir que mon épouse est toujours sa femme. A chaque fois que je sortais de chez moi, il me suivait pour m’abreuver d’injures. Il m’a dit qu’il a couché pendant 18 ans avec ma nouvelle femme. Il me disait que je n’avais rien d’un imam et que je n’étais qu’une mauvaise personne», a déclaré le religieux, en justifiant ses bisbilles avec l’ex-mari de sa dernière femme. Des accusations confirmées par Aïda Sow, entendue à titre de simple renseignement.
Le témoignage de Moussa Faye n’a pas non plus plaidé en faveur du prévenu. Ce dernier dira, en effet : «Mactar Diène a traité d’homosexuel l’imam et l’a injurié.» C’est le même constat qu’a fait Mactar Mbengue d’après qui, le mis en cause a insulté de mère le plaignant qui a réclamé 2 millions de francs pour la réparation de ce préjudice.
D’après l’avocat de l’imam, Me Arona Basse, les familles des deux parties entretiennent des animosités depuis belle lurette. «Le prévenu tente de faire croire que mon client se serait intéressé à son épouse avant le divorce. Il l’a répudiée, mais il ne perd aucune minute pour invectiver l’imam. Il est regardant par rapport à son statut d’imam à la Grande mosquée de Dakar. Le prévenu doit cesser ses excès. Il a été mis fin à leurs relations. Le gentleman voudrait qu’il leur colle la paix», dit Me Basse en sollicitant que Diène soit déclaré coupable.
Une proposition acceptée par le Parquet qui a requis 6 mois de prison ferme. De l’avis du maître des poursuites, c’est un dépit amoureux qui a provoqué les querelles entre les deux parties. A l’en croire, Mactar Diène conçoit mal que sa dame lui ait été chipée par l’imam. «Un an après le divorce, la dame s’est remariée. Ce que le prévenu a vu d’un mauvais œil», souligne-t-il en indiquant que l’injure publique est constante.
La défense, qui ne partage pas cet avis, a plaidé la relaxe pour son client qui sera édifié sur son sort le 7 octobre prochain.
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