La récente nomination de Samba Ndiaye à la présidence du conseil d’administration de la SN HLM par Bassirou Diomaye Faye, annoncée mercredi en Conseil des ministres, a provoqué une forte réaction dans le paysage politique sénégalais. Les militants du parti Pastef, qui soutiennent la coalition de l’opposition, ont réagi vivement sur les réseaux sociaux en déclarant Ndiaye « persona non grata ». Ils ont également lancé une pétition exigeant sa démission, une démarche qui reste pour l’instant ignorée par le nouvel appointeur.
Les tensions entourant Ndiaye ne sont pas nouvelles et remontent à des déclarations controversées qu’il avait faites lors de manifestations politiques, où il avait qualifié le mouvement Pastef de « mouvement terroriste ». Ce jugement, couplé à un passé entaché par des accusations de mauvaise gestion, nourrit l’indignation à son égard. Ancien maire de Ndoffane, Ndiaye est mentionné dans un rapport de la Cour des comptes de 2015, qui souligne des irrégularités financières lorsqu’il dirigeait la Société des Infrastructures de Réparation Navale (SIRN). Il y est accusé d’avoir perçu indûment un montant de 5,78 millions FCFA, incluant un trop-perçu de 2,83 millions FCFA et des frais de représentation jugés injustifiés à hauteur de 2,95 millions FCFA.
Les critiques ne s’arrêtent pas à Samba Ndiaye. Madeleine Suzanne Lô, récemment nommée directrice de l’Administration Générale et de l’Équipement (DAGE) au ministère de l’Industrie et du Commerce, fait également l’objet de controverses. Un rapport de la Cour des comptes publié fin 2022 la cite dans une affaire de surfacturation liée à l’achat de gel hydroalcoolique pour un montant de 805 000 FCFA, dans le cadre de la gestion des fonds destinés à la lutte contre la pandémie de COVID-19. Ces accusations ont conduit la Division des Investigations Criminelles (DIC) à auditionner plusieurs responsables, y compris Lô, afin de faire la lumière sur des détournements présumés s’élevant à plusieurs milliards de francs CFA. Le procureur a ouvert des informations judiciaires pour approfondir les investigations et envisager d’éventuelles poursuites judiciaires.
Ces événements soulignent les tensions persistantes dans le paysage politique sénégalais et les préoccupations croissantes concernant la transparence et la responsabilité des responsables publics. La nomination de personnalités contestées en période de mécontentement social risque de renforcer l’indignation et les critiques contre le gouvernement en place.
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