Sur la messagerie WhatsApp, les scandales aux relents de cybercrime s’enchaînent ces derniers jours au Sénégal. Et la liste des victimes est passé de 3, 5 à quelques 232 personnes. Après l’audio de 27 minutes, l’homme qui a tendu un piège à une fille pour une histoire de iphone 7, la femme enregistrée par son mari lors de leur nuit de noces, voilà une affaire qui concerne plusieurs centaines d’individus. Un groupe sur WhatsApp intitulé « Dash Plan » regroupant des numéros des filles supposées être de « mœurs légères », se partage dans les réseaux sociaux. certaines d’entre elles, jointes par PressAfrik, se sont prononcées. La plus part révèle ne pas savoir comment leur numéro a atterri dans ledit groupe.
Des vies entières sont en train d’être détruites sur WhatsApp et la liste des victimes risque de s’allonger, si des sanctions ne sont pas prises contre les cybercriminels. Depuis près de trois ( 3) mois, des filles, dont leurs numéros se sont retrouvés dans le groupe « Dash Plan », vivent le calvaire. Taxées de «filles de mœurs légères », elles sont en train d’être harcelées par des hommes qui leurs font des avances déplacées « sans mêmes les connaître en réalité». Ces derniers, disent-elles, ont pris leurs contacts dans ce fameux groupe.
Aicha , étudiante en 4eme année de Science politique à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), explique : « Pour vous dire que la vérité, ça m’a choqué depuis hier. Je n’étais pas au courant de tout cela. C’est depuis hier que des amis m’ont appelé pour me le dire».
Aicha, étudiante : « Je suis à la boutique Orange pour changer mon numéro et ensuite aller à la police »
Et, informe-t-elle, «présentement, je suis à la boutique Orange pour changer mon numéro et ensuite aller à la police. Je ne sais même pas qui a pris mon numéro pour le mettre dans le numéro».
«Aicha Ensup », comme son nom a été enregistré dans ce groupe WhatsApp précise : «Tout ce que je sais, c’est que j’ai été à Ensup pour une année en formation ensuite j’ai quitté. Quelqu’un qui étudie la science politique qui veut avoir un avenir meilleur, qui veut travailler dans les organisations ne peut pas être dans ces genres de choses », peste-t-elle.
Très remontée, l’étudiante qui renseigne qu’elle va « changer de numéro », de lâcher ceci : «Je suis sidérée en sachant qu’il y a des personnes qui passent leur temps à dénigrer et dévaloriser d’autres personnes».
Elle est d’avis que : « Le Sénégal ne peut pas émerger avec cette mentalité. Si vous partez en Europe, à 15 ans, les gens commencent à travailler. Alors qu’au Sénégal à 22 ou 23 ans, ils sont là dans les réseaux sociaux pour détruire des personnes »
Marie, mère de famille : « Je suis mère, et suis choquée que des personnes m’appellent pour me dire de vilaines choses »
Marie , une autre victime, raconte son cauchemar : «Je suis choquée de voir des hommes m’appeler pour me dire de très vilaines choses. Je suis mère d’une fille, et je dois préserver mon image ».
Mais, souligne-t-elle, «j’ai pas peur parce que je suis quitte avec ma conscience. Je sais que je n’ai rien fait de mauvais ni que je suis une fille de mœurs légères comme ils le pensent. C’est très méchant de mettre les numéros des gens comme ça dans les Réseaux sociaux et de les taxer de prostituées », fulmine-t-elle.
A l’en croire, cette affaire dure depuis trois (3) mois mais c’est depuis la période du Magal de Touba, les choses se sont accélérés.
« Cela fait 3 mois que je reçois des messages et photos nues sur WhatsApp »
Arguant dans la même lancée, Awa Diouf, résidant au Centenaire de renchérir : «Il y a de cela quelques mois, des numéros que je ne connais pas, m’envoyaient des Sms, des photos nues via WhatsApp et je ne comprenais pas pourquoi. Ces gens me disaient que c’est moi qui leur avais donné mon numéro, mais je savais que ce n’était pas vrai».
Ne comprenant pas pourquoi et comment son numéro a atterri dans ce fameux groupe, la jeune fille de souligner : « c’est hier, ( mardi 20 novembre, ndlr) qu’un homme m’a appelé pour me dire que ton numéro circule actuellement dans les Réseaux sociaux. J’ai eu tellement peur que j’ai jeté le portable».
A noter que nos tentatives de joindre les autres numéros ont été vaines. Certains numéros ont été résiliés d’autres sonnaient dans le vide. Mais, celles qui ont été jointes préviennent qu’elles vont saisir la justice pour laver leur honneur. Dans l’élément audio qui suit, une des filles dont le numéro se trouve sur la liste, annonce une plainte à la Division des investigations criminelles (Dic).
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