On avait quitté le Napoli en Ligue des Champions avec Carlo Ancelotti, on va le retrouver avec Gennaro Gattuso. Sur sa pelouse contre Genk, le club italien avait fait le travail avec une victoire 4-0 synonyme de qualification pour le tour suivant. Un match qui n’avait pas permis à Carlo Ancelotti de garder son poste d’entraîneur. Un choix fait par Aurelio De Laurentiis et qui résultait de plusieurs semaines de crise institutionnelle. Septième de Serie A à huit longueurs des places européennes et à douze points de la Ligue des Champions, Naples avait besoin d’un électrochoc. Celui-ci est intervenu avec la nomination de Gennaro Gattuso. Libre depuis la fin de son aventure avec l’AC Milan l’an dernier, le technicien italien avait besoin d’un nouveau défi et n’a pas hésité à mettre les mains dans le cambouis.
Meneur d’hommes, le champion du monde 2006 a vite analysé la situation, mais cela a pris du temps. Avec des défaites contre Parme (2-1), l’Inter Milan (2-1), la Lazio (1-0) et la Fiorentina (2-0) pour une seule victoire contre Sassuolo (2-1), le début d’aventure de « Rino » dans les terres parthénopéennes a été cataclysmique. « On a touché le fond. Je demande pardon aux tifosi, nous avons été horribles. On a l’impression qu’on se connaît depuis ce matin. On est une équipe malade et sans âme. L’équipe a décidé d’aller en mise au vert. La performance était gênante, il faut s’excuser auprès des fans et de la ville. Il est difficile d’expliquer l’absence d’évolution par rapport aux trois premiers matchs de ma gestion » lâchait-il après ces quatre défaites en cinq matches de Serie A. Un coup de gueule efficace puisque depuis le Napoli va bien mieux.
Gennaro Gattuso a remis son groupe en selle
Reprenant un groupe démotivé et las de la lourde atmosphère entourant le club, Gennaro Gattuso n’a pas lâché pour appliquer ses idées tout en mettant la méritocratie au-dessus de tout : « les choix de Gattuso étaient de mettre la meilleure formation. Faire jouer qui est le meilleur, qui donne le meilleur de lui-même. Gattuso est un motivateur, il fallait trouver la bonne détermination dans ce Napoli. Il manquait quelque chose à Ancelotti, mais ce n’était certainement pas que de sa faute. Gattuso a touché les bonnes cordes » nous explique Francesco Molaro directeur de TuttoNapoli.net et journaliste de Teleclubitalia. En Coppa Italia contre la Lazio, Lorenzo Insigne et ses camarades déjoueront les pronostics et surtout les dynamiques en se qualifiant (1-0) puis enchaîneront par quatre victoires sur les cinq matches de championnat qui ont suivi. Résultat, le Napoli est sixième et donc provisoirement qualifié pour l’Europa League. Mieux, l’Atalanta est à neuf points et une fin de saison canon pourrait finalement effacer une première partie d’exercice totalement ratée.
Ces victoires sont loin d’être anodines puisque le Napoli s’est offert en l’espace de trois semaines avec la Lazio (1-0), la Juventus (2-1 en Serie A) et l’Inter Milan (1-0). Si deux de ces succès sont en Coppa Italia, l’état d’esprit affiché est bien meilleur. Le 4-3-3 a aidé à remettre certains joueurs dans leur position (préférentielle ndlr) pour donner aux plus de sérénité et revenir à ce qui avait marché sous Sarri. Gattuso a copié un peu le modèle de Sarri souligne Francesco Molaro. Si c’est loin d’être aussi flamboyant et explosif dans le jeu, ce Napoli est capable de souffrir et peut compter sur un mercato hivernal bien mené. « Il y a eu un bon marché en janvier. Demme est très important pour ce Napoli. Il manquait un joueur dans ce registre du côté des Azzuri. Il est devenu immédiatement titulaire. Politano et Lobotka continuent de s’intégrer même s’ils commencent à apporter leur contribution » rappelle Francesco Molaro.
Est-ce que ce sera suffisant
Faisant jouer la concurrence, Gennaro Gattuso a fait de la sentinelle Diego Demme un homme de base et a relancé certains joueurs tels que Piotr Zielinski. Il n’a pas hésité aussi à mettre sur le banc Fabian Ruiz qui retrouve confiance après un passage à vide. La douce incorporation des recrues est également accompagnée de l’éclosion d’Eljif Elmas. Très bon l’an passé à Fenerbahçe, il commence enfin à enchaîner alors qu’il était surtout un joueur de rotation. Titulaire dans les quatre derniers matches où il était disponible, le Macédonien est en train de faire son trou. Cependant, Francesco Molero préfère temporiser : « Elmas est en train de devenir un joueur important, mais il reste très jeune. Il doit s’améliorer et trouver encore sa bonne position (le Napoli joue sans numéro 10 ndlr). Il peut devenir un footballeur de haut niveau »
Cette période de février-mars sera particulièrement décisive pour le Napoli avec la double confrontation contre le FC Barcelone (25 février et 18 mars) en huitième de finale de la Ligue des Champions ainsi que la manche retour de la demi-finale de Coppa Italia contre l’Inter Milan (5 mars, 1-0 lors du match aller). Pour la Coupe aux Grandes Oreilles, la confiance est toute relative : « avec Barcelone, ce sera un match très difficile. Je ne sais pas si le Napoli pourra maintenant rivaliser avec Barcelone. Il faudra jouer, donner le meilleur de soi même et faire une grande performance. Au San Paolo, il est possible de leur donner du fil à retordre » n’hésite pas à annoncer Francesco Molaro. Cependant, pour obtenir une qualification en Coupe d’Europe en gagnant la Coupe ou selon le classement en Championnat cela semble bien plus réaliste. Chaotique, la saison de Naples est en train de prendre un tournant. Gennaro Gattuso n’y est pas étranger.
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