Condamnation à mort : Les confidences du frère de Mbayang Diop

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Mamadou Diop est transi par la tristesse depuis que la sentence de la sœur a été prononcée. Frère aîné de Mbayang Diop,  qui a finalement été condamnée à mort en Arabie Saoudite, ce jeune chauffeur a eu du mal à aller travailler ce jeudi, assommé par la mauvaise nouvelle. « Je ne suis pas sorti de la maison aujourd’hui. Je suis chauffeur, mais je n’ai même pas pu trouver la force pour aller au travail. Je suis un conducteur, avec l’émotion qu’une telle nouvelle exerce sur moi, ce n’est même pas sûr de prendre le volant », déclare l’aîné de Mbayang, joint au téléphone par Seneweb.

« C’est douloureux, mais nous avons espoir »

En réalité, la douloureuse nouvelle de la condamnation à mort de Mbayang Diop, n’a fait qu’attiser la tristesse d’une famille, qui a vécu ces dernières années avec tristesse. Cependant, un pan du dossier entretient toujours la flamme de l’espoir chez eux. « C’est une situation très difficile et douloureuse. Mais nous nous conformons à la volonté divine. La Justice saoudienne a dit que les enfants du défunt doivent d’abord grandir pour voir ensuite s’ils accordent leur pardon ou pas à Mbayang. C’est là que tout notre espoir réside », nous indique Mamadou, qui remet tout à Dieu.

« Ce que nous demandons aux saoudiens »

La famille de la condamnée à mort, qui demande depuis le début du dossier la bienveillance de l’État saoudien, en appelle, encore une fois, à la magnanimité des autorités du royaume. « Depuis le début, nous implorons la bienveillance des Saoudiens, de la même manière que l’État du Sénégal sollicite leur aide. C’est de cette même manière qu’ils sollicitent eux aussi, parfois, l’aide du Sénégal. Il n’y a pas longtemps, ils avaient demandé des soldats au Sénégal. Donc demain eux aussi peuvent avoir besoin de l’aide du Sénégal », estime Mamadou Diop. Il soutient que l’État du Sénégal, à travers Sory Kaba, le Directeur des Sénégalais de l’extérieur, le contacte très souvent pour le tenir informé de chaque évolution du dossier de sa sœur.

« Son fils a 5 ans et elle lui manque »

Ici au Sénégal, Mbayang Diop a un enfant. Il a 5 ans et commence même à aller à l’école. Mais, l’absence de sa mère, aujourd’hui condamnée à mort et détenue à des milliers de kilomètres de lui, commence à peser sur l’enfant. « Mbayang a un petit garçon. Il a 5 ans. Il vit avec nous ici (à Yeumbeul) et va à l’école. Sa maman lui manque beaucoup. Elle est loin de lui et ça joue beaucoup sur lui », indique le frère aîné. L’enfant,  qui n’a pour le moment pas assez grandi pour pouvoir comprendre ce qui est véritablement arrivé à sa maman, grandit cependant dans un quartier où la question est constamment abordée : « Ici dans le quartier, on parle souvent du cas Mbayang. Et les enfants sont au courant. Ce sont ces mêmes enfants qui grandiront et seront les futures autorités du pays. Donc si la suite des choses se révélait tragique pour Mbayang, on ne sait jamais ce qui adviendra ».

Un papa très malade et cardiaque

Quant aux parents de Mbayang, ils doivent faire avec cette condamnation, le poids de l’âge et des soucis de santé. « Notre Papa a 87 ans. Depuis 2008, il est malade. Il a une paralysie et aussi des problèmes cardiaques. Donc c’est difficile pour lui de supporter une telle situation. La maman, aussi a pris de l’âge. Elle ne peut pas voir notre papa dans un tel état de santé et devoir supporter le cas de sa fille. Pour la ménager, nous lui cachons parfois beaucoup de choses », dit Mamadou, qui filtre beaucoup les infos qui lui parviennent, pour protéger ses parents.

« Mbayang apprend le Coran en prison »

La principale concernée, Mbayang Diop, elle, semble vivre son incarcération de façon studieuse. Elle apprend le Coran et ne reste pas plus de deux semaines sans appeler sa famille, confie son frère aîné. « Mbayang appelle souvent. Si elle n’appelle pas durant une semaine, elle appelle la semaine suivante. Elle nous dit que ses conditions de détention sont plutôt bonnes. Le matin, elle apprend le Coran. Il y a une petite école au sein de la prison où elle prend des cours. Elle nous a dit que ses codétenues sont des arabes. Et parfois quand elle est tendue, elles la comprennent », renseigne Mamadou. Ce dernier se réjouit fortement du soutien que nombre de sénégalais leur témoignent durant ces moments particulièrement difficiles.

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