Samedi 15 juillet 2017, une date noire dans l’histoire du football Sénégalais. Alors qu’il ne reste que quelques petites minute pour que le football local clôture la saison en apothéose avec la finale Uso-Stade de Mbour, une tragédie soudaine et brutale surgit de nulle part pour tout gâcher.
Un mouvement de foule provoqué par la fumée des gaz lacrymogènes balancés par les forces de l’ordre pour calmer la furie des supporters de l’Uso auteurs de jets de projectiles sur les Mbourois, fait huit morts et 95 blessés (bilan provisoire). Que doit on retenir de tout cela?
Depuis quelques temps, le Sénégal est en proie à des séries de mésaventures du fait d’une indiscipline généralisée et d’une irresponsabilité inqualifiable qui ont fini de faire tâche d’huile au sein de la société.
Ce qui s’est passé hier est la triste résultante d’une addition d’anomalies. Tout était en place pour que irréparable arrive à tout prix ce 15 juillet.
Cette finale s’est jouée dans un stade plein comme un oeuf sans les garanties maximales de sécurité. Sinon, comment comprendre les jets de pierre et de projectiles? Les spectateurs étaient ils tous correctement fouillés à l’entrée?
Autre élément déclencheur et pas des moindres, la furie aveugle des supporters de l’Uso qui balançaient des projectiles aux Mbourois après le deuxième but (le match s’est terminé sur le score de deux buts à un en faveur du stade de Mbour).
Last but not least, l’excès de zèle des forces de l’ordre qui ont usé et abusé de grenade lacrymogènes dans une foule compacte massée où seul le sauve qui peut était le mot d’ordre pour être tiré d’affaire.
Enfin, l’état de délabrement du stade Demba Diop qui pourtant a été refectionné il n’y a pas très longtemps, mais qui existe depuis 1963. Un stade construit il y’a plus de cinq décennies peut il remplir toutes les conditions de sécurité et peut répondre aux normes standards fixés par la Fifa?
Tous ces ingrédients réunis, ne pouvaient que produire un cocktail explosif détonnant ayant conduit à ce sinistre événement qui interpelle les Sénégalais à de nombreux égards.
Pourtant, ça n’a pas commencé aujourd’hui. Le 26 Septembre 2002 le Sénégal vivait l’une de ses plus grandes catastrophes avec le naufrage du bateau le Jola, une tragédie qui avait interpellé tous les Sénégalais forcés à une introspection qui leur est imposée face à ce qui est considérée comme une bêtise humaine. Mais depuis les leçons n’ont pas été malheureusement tirées.
La veille juste de ce drame au stade Demba Diop, les prémices s’étaient annoncées avec le meeting de la caravane de Benno Book Yaakar. Le ministre conseiller Youssou ndour qui avait décidé de descendre sur le terrain politique pour battre campagne a été exfiltré devant la volonté affichée des pro Khalifa Sall de les chasser du fief de leur leader. Armes blanches, pistolets, gourdins, pierre ont dicté leur loi ce jour là à Grand Yoff à quelques encablures… de la police locale.
Il y’a quelques mois derrière, le Sénégal était endeuillé par le drame de Bettenty. Une pirogue qui transportait une soixantaine de personnes dont 51 femmes a provoqué la mort de 17 d’entre elles, après s’être renversée sous le poids de ses passagers et leurs bagages, parce que l’embarcation avait plus de deux fois sa capacité normale.
L’incivisme et l’indiscipline des Sénégalais sont restées intactes au fil des années et cela se constate partout: dans la rue, sur la route (avec les nombreux accidents causés et les pertes en vie humaine qui en résultent), dans les stades … C’est comme si les Sénégalais étaient possédés par une force incontrôlable qui les pousse à la folie.
La jeunesse désemparée et désorientée, cherche désemparement de repères. Ceux qui sont censés donner le bon exemple sont possédés par le démon. En atteste, le président de jury au Bac à Koutal (commune située dans la région de Kaolack), surpris en plein ébats sur une candidate libre audit examen.
Comme si cela ne suffisaient les Sénégalais s’entretuent. Une boucherie humaine inqualifiable. On ne se sent même plus en sécurité dans sa propre maison dans sa propre chambre. Le meurtre de Fatoumata Mactar Ndiaye Vice Présidente du Conseil Economique Social et Environemental égorgée dans sa chambre à coucher par son chauffeur est encore frais dans les mémoires.
Et pour ne rien arranger, quand certains de nos religieux n’ont rien à faire que de jeter de l’huile su de feu à cause de débats puériles dangereux, il y’a vraiment de quoi avoir peur. A moins que Dabakh et Al Maktoum qui toute leur vie durant auront prêché la bonne parole ne continuent de prier là haut où ils sont.
Par Amadou Lamine MBAYE
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