La demande d’escorts girl connaît un véritable boom à Dakar à tel point que les agences ont parfois du mal à suivre la demande.
Réseaux sociaux, plateformes d’annonces ou catalogue d’escorting en ligne, forums… Les activités de la prostitution passent par les nouvelles technologies. Et la plus en vue actuellement est celle appelée escort. C’est un business du sexe qui se fait dans l’ombre et qui est réservé aux belles femmes aux formes généreuses. Lesquelles ont comme cibles les hommes riches à qui elles vendent leurs services.
« Le terme « escort » désigne le plus souvent un service d’accompagnement qui, généralement, est associé à des services sexuels. L’escort girl travaille souvent à son propre compte et le premier contact avec le client se fait par téléphone ou par internet. Elles sont aussi parfois désignées sous le terme de call-girl », renseigne Wikipédia.
Au Sénégal, le travail d’escort girl gagne de plus en plus du terrain. Sur les réseaux sociaux, des femmes ou des hommes font souvent des publications annonçant des services d’accompagnement et plus, si affinités. L’escort girl accompagne la personne qui la contacte dans des dîners privés ou officiels, des réceptions ou dans des soirées de gala. Et elle partagera avec lui un moment privilégié qui se termine très souvent en une relation intime. L’expression «escort» désigne aussi bien les hommes que les femmes.
« Depuis 3 mois que j’ai donné naissance à notre bébé, mon époux me reproche de le négliger. Il a un peu raison. Mais comme bébé ne dort pas la nuit, je profite du petit matin pour me reposer un peu quand il dort enfin. Quand monsieur part au boulot, je suis en plein sommeil, mais je m’arrange toujours pour que le repas soit prêt avant son retour et que la maison soit propre. Un matin, mon mari a émis le vœu d’avoir un moment intime avec moi, je lui ai dit que j’étais fatiguée. Il s’est fâché et est parti. Le jour d’après, en fouillant son téléphone, j’ai découvert qu’il avait contacté une « escort girl» pour l’accompagner à une soirée d’affaire. J’étais anéantie », confie dans l’Observateur, une femme sous le sceau de l’anonyme.
Dans certains pays, le métier d’escort girl est considéré comme un travail. A titre d’exemple, l’escort girl en Suisse paie des impôts et bénéficie d’avantages comme les autres salariés, à condition qu’elle respecte la loi. Si certaines escort girls travaillent pour une agence, d’autres travaillent en solo pour des rémunérations allant de 50 à 100 000 FCfa ou plus.
C’est d’ailleurs ce tarif très intéressant qui constitue la première motivation des jeunes filles qui la pratiquent. Sur sa page Facebook, Rose* appâte ainsi la clientèle : «Bonjour, je m’appelle Rose. Je suis taille fine noire âgée de 23 ans. Je vis à Grand Mbao. Je suis disponible pour vous accompagner pour vos soirées et réceptions et plus, si affinités.»
Un post accompagné d’un numéro de téléphone et d’une belle photo incitant des hommes à se signaler. « Je suis intéressé. Viens inbox on va discuter », réagissent différents profils.
Dans le téléfilm «Déchéances» produit par Marodi, des actrices se coulent dans le moule de l’escort girl pour montrer aux populations des réalités cachées de la vie. On y voit des étudiantes à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) mener une vie d’escort girl pour subvenir à leurs besoins. Ce métier d’escort girl a aussi été illustré dans le téléfilm « Infidèles » d’Evenprod et avait poussé l’influenceuse Maï Mbacké Djamil et l’Ong Jamra à alerter sur les dangers de ce rôle face à la jeunesse.
Au Sénégal, les escort girls sont pour la plupart des mannequins, actrices, étudiantes ou des filles évoluant dans la jet-set. Leur clientèle est souvent composée d’hommes d’affaires de passage au Sénégal, d’hommes mariés en quête d’illusions sexuelles, de célibataires et de veufs. Les « escort girls » ont leurs pendants hommes dits «escort boys». Ce sont des hommes qui entretiennent des relations sexuelles tarifées. « Si vous êtes de passage à Dakar et que vous avez besoin de compagnie, n’hésitez pas à me contacter. Je suis un escort boy sensuel, beau et de bonne compagnie », annonce Omar* sur sa page Facebook.
50 000 pour accompagner à une soirée et trois fois plus pour des moments intimes
D’une taille moyenne, écorce basanée, Eva est une escort girl. Dans sa robe moulante, elle met en valeur ses rondeurs. Belle et charmante, elle ne passe jamais inaperçue. Eva ne fréquente personne dans le quartier où elle a loué un appartement. « Je suis originaire de Kaffrine. Je suis venue m’installer en ville quand mon père et ma mère sont décédés. Je suis leur fille aînée et il me fallait trouver un job pour pouvoir subvenir aux besoins de mes frères et sœurs. J’avais commencé à travailler dans un restaurant des Almadies comme serveuse. C’était un lieu très fréquenté par des hommes célèbres et riches. Ils me trouvaient belle et charmante, mais n’avaient pas un contact direct avec moi. Certains passaient par ma patronne pour avoir mon numéro. »
« Celle-ci a voulu m’utiliser pour se faire beaucoup d’argent. Elle me poussait vers ces hommes et encaissait beaucoup d’argent. Mais elle ne me donnait que des miettes. Quand j’ai compris son jeu, j’ai quitté son restaurant pour voler de mes propres ailes», confie Eva. Le sourire éclatant, elle ajoute que c’est dans ces circonstances qu’elle s’est lancée dans le job d’escort. »
«Aujourd’hui, mes clients m’appellent directement pour les accompagner lors de soirées ou de réceptions. Les tarifs vont de 50 000 Fcfa pour accompagner à une soirée et trois fois plus pour des moments intimes. Cela dépend des humeurs du client. Ils viennent me chercher pour la destination de leur choix et ensuite, ils me déposent chez moi. Je ne reçois jamais de clients chez moi. C’est pour éviter que le voisinage ne découvre mes véritables activités. Tous pensent que je travaille comme sage-femme et quand je dis que je suis en mission, en réalité, je passe presque tous mes week-ends à Saly avec des hommes riches. Cela me fait gagner beaucoup d’argent, même si je sais qu’il y a beaucoup de risques de maladies », apprend-elle.
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