Gambie: Les violences sexuelles sous Jammeh bientôt sur le petit écran

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Rendu possible grâce à une subvention de 45 000 $ (environ 24 millions CFA) du gouvernement canadien, un documentaire sur les violences sexuelles sous le règne Jammeh, sera bientôt diffusé à la télé. C’est l’œuvre de Fatou Jallow, alias Toufah, ex-reine de beauté gambienne.

Aujourd’hui installée au Canada, elle-même s’estime être victime de viol de la part de l’ancien président gambien et se bat toujours pour obtenir justice. Témoignage qu’elle a apporté auprès de la Commission de réconciliation l’année dernière. L’objectif est de briser le silence autour de la question tabou et sensible que constitue le viol.

À travers le documentaire, la réalisatrice entend lutter plus efficacement contre la stigmatisation dont font l’objet les femmes victimes de viols dans le passé en Gambie.

C’est un projet inédit qui entend donner exclusivement la parole aux femmes victimes de viols commis sous Jammeh. Fatou Jallow qui vit depuis 2015 au Canada, vient d’arriver en Gambie pour réaliser ce projet qui lui tient à cœur et pour lequel elle s’est battu ces dernières années. Il y a un an, Toufah, 24 ans, avait témoigné devant la Commission vérité, réconciliation et réparations révélant qu’elle avait été elle-même violée par l’ex-président Jammeh suite à un concours de beauté organisé par ce dernier.

Interviewée par nos confrères de Reuters, Toufah a déclaré que le film mettra l’accent sur une dizaine de femmes dont la plupart ont témoigné, comme elle, devant la Commission de réconciliation. « Ces femmes sont souvent humiliées et traitées de menteuses après s’être prononcées publiquement », s’insurge Fatou Jallow.

Traumatisme
Comme elle, elles sont une dizaine à déclarer avoir été violées dont la plupart par des individus très influents du régime. Il existerait plusieurs autres à hésiter à briser le silence par peur des représailles. Alors que la Commission de réconciliation n’a toujours pas bouclé ses activités, « il est temps de s’exprimer sur toutes les plateformes et apporter des preuves à ce que ces femmes vivent ». Un double traumatisme, en effet : celui du viol et ses effets psychiques et le regard de la société.

Entre déni, quolibets et commérages, le quotidien de ces femmes est « cauchemardesque », regrette l’initiatrice du projet. « L’idée est de montrer les victimes dans leur quotidien, ce qui les intéresse, ce qu’elles apportent à leurs communautés et pour celles qui ont témoigné devant la Commission, comment sont-elles perçues par la société », explique la réalisatrice.

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