10 ans de travaux forcés, c’est la peine sollicitée par le procureur de la Chambre criminelle de Dakar, Saliou Ngom, à l’encontre de la prévenue Juliette Henriette Diatta, qui comparaissait mardi dernier pour le crime d’infanticide. Célibataire et mère de 3 enfants, elle avait accouché en catimini dans les toilettes de sa maison de jumeaux qu’elle avait cachés dans un seau vide avant de se rendre à l’hôpital. En détention préventive depuis 5 ans, elle sera fixée sur son sort le 17 avril prochain.
En 4e année de formation en infirmerie, âgée de 33 ans, célibataire et mère de 3 enfants dont des jumeaux, la résidente de Grand-Yoff, Juliette Henriette Diatta, encourt 10 ans de travaux forcés pour le crime d’infanticide dont elle répondait mardi dernier devant la Chambre criminelle de Dakar. En effet, le 29 mars 2013 vers les coups de 6 heures du matin, la native de Bignona avait accouché en catimini de jumeaux dans les toilettes de sa maison. Possédée par on ne sait quel démon, elle n’a rien trouvé de mieux à faire que de mettre les corps des jumeaux dans un seau vide avant de se rendre à l’hôpital de Ouakam, en compagnie de son cousin Pascal Diédhiou.
Le garçon mort-né, la fille décédée d’une hémorragie cérébrale, après qu’elle a été cognée avec un objet dur
Une fois dans ce district, les blouses blanches ont informé les éléments enquêteurs de cette localité sur le cas d’infanticide qu’elles venaient d’accueillir. Interrogée sommairement, la prévenue a déclaré avoir été engrossée par un inconnu qu’elle a rencontré à Niary-Tally et qui a disparu depuis. Aussi, elle a souligné n’avoir jamais effectué de visites prénatales. Sur les deux corps sans vie des bébés, Juliette a expliqué qu’au moment de la délivrance, celui de sexe féminin était vivant et elle l’a même tenu dans ses bras. Mais, celui de sexe masculin était mort-né. Elle a même indiqué que le nourrisson de sexe féminin avait subi un choc lorsque celui de sexe masculin venait au monde, raison pour laquelle il était décédé. Le certificat médical établi par le médecin légiste de l’hôpital Aristide Le Dantec a bien confirmé que le bébé de sexe masculin était mort-né et que celui de sexe féminin était décédé d’une hémorragie cérébrale, après qu’il a été cogné avec un objet dur. D’où les hématomes sur son cuir chevelu et une fracture avec une luxation du crâne.
Le procureur requiert 10 ans de travaux forcés
Inculpée pour infanticide et placée en détention préventive depuis 5 ans, la mise en cause Juliette Henriette Diatta a un peu varié à la barre dans ses déclarations tenues à l’enquête et devant le magistrat instructeur. Tout de même, elle a argué que ses 2 rejetons n’étaient pas vivants lors de l’accouchement. Aussi, elle a assuré n’avoir jamais eu l’intention de tuer ses jumeaux. Entendu en tant que témoin, son cousin Pascal Diédhiou a affirmé ignorer que la prévenue qui saignait beaucoup avait accouché avant son transport à l’hôpital. A sa suite, le procureur Saliou Ngom, pour qui les faits sont constants, a martelé que les déclarations de la prévenue ne peuvent prospérer. Car, en tant qu’infirmière, elle s’est abstenue de faire des visites prénatales en accouchant seule dans les toilettes et en cachant ses bébés dans un seau. Au regard de cela, le parquetier a requis 10 ans de travaux forcés. Pour sa défense, Me Ismaïla Diagne a demandé de lui faire une application bienveillante de la loi. Délibéré le 17 avril prochain.
Fatou D.DIONE (Stagiaire)
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