Foot Mercato : vous êtes arrivé en début de saison à l’Olympiakos, comment se passe cette expérience en Grèce ?
Bobby Allain : c’est une très bonne expérience. C’est la deuxième fois que je pars à l’étranger. J’avais fait une première petite parenthèse quand j’étais plus jeune en Écosse. Mais ce n’était pas pareil car je suis Franco-écossais, j’avais de la famille là-bas. C’est un peu comme si j’étais à la maison. Là, c’est autre chose. Heureusement je parle anglais. Les gens ici sont super sympas. C’est une belle découverte pour moi. Le niveau est plus élevé que ce que je pensais. Le club, c’est difficile de mettre de mot dessus, c’est l’un des meilleurs en Europe et le meilleur en Grèce. C’est une très belle découverte et ça me donne envie de rester.
FM : on a l’impression de faire partie d’un club mythique ?
BA : oui, tout ce qui est autour c’est incroyable. Les supporters tout ça. Je m’associe un peu ça car en Écosse, je supporte le Celtic où il y a aussi une grosse ferveur. Les supporters sont passionnés, ils vivent, dorment, mangent football. C’est encore plus accentué ici. Quand tu joues à domicile, c’est un plaisir énorme.
FM : comment pourriez-vous décrire la ferveur ici ?
BA : c’est une force, ça décuple. Quand on est pas bien, ils sont là à nous aider. Ils sont plus que supporter. Ils ne font pas que regarder le match, mais ils sont vraiment là à nous aider, à pousser. Beaucoup de clubs quand ils viennent à domicile, ils ont du mal les 10 ou 15 premières minutes. À la fin de chaque match, les joueurs adverses nous le disent : « mais vos supporters sont incroyables ». C’est un peu comme s’il n’y avait que des ultras. Tout le monde chante, saute, c’est vraiment impressionnant.
FM : c’est quoi les différences au quotidien entre Dijon et l’Olympiakos ?
BA : (rires) c’est différent, les infrastructures, le nombre d’employés… On va dire que Dijon est un club en construction et je suis sûr que ça deviendra un très bon club de Ligue 1. Ils sont en train de se construire petit à petit et c’est un club qui est jeune. En Grèce, l’Olympiakos, c’est un club qui a des trophées, qui est connu en Europe. C’est tout à fait autre chose, c’est un grand. C’est une belle étape dans ma carrière dans un gros club.
FM : c’était un objectif et un désir de votre part de retourner à l’étranger ou une opportunité qui s’est présentée ?
BA : c’est compliqué à dire. J’avais cette envie de revenir à l’étranger. J’avais bien aimé la première expérience, qui m’avait laissé de bons souvenirs en Écosse, le côté travail, acharnement, très carré. Ça ne s’est pas imposé mais dès que j’ai eu ce choix, je l’ai choisi. C‘est un rêve d’enfant de jouer la coupe d’Europe. Je ne pensais pas à l’accomplir, ma famille si par contre et depuis longtemps (rires). C’est une très belle expérience.
FM : vous qui avez débuté dans le monde amateur vous disputez maintenant la coupe d’Europe, vous mesurez le chemin parcouru ?
BA : quand il y a la musique de Ligue des Champions (l’Olympiakos a disputé le phase de groupes), et j’étais sur le banc, je me suis revu retracer toute ma carrière et me disant, « c’est incroyable je suis là ». Plusieurs fois, je me suis demandé si j’avais vraiment le niveau. Et puis au fur et à mesure, je me suis dit : « ah ouai, je vois c’est quoi le haut niveau et j’en suis capable. Il faut que je le démontre ». C’est une très grosse fierté. Le moment de doute, il faut qu’il passe rapidement et le fait de se dire « j’en suis capable » reprend vite le dessus. On a envie de jouer et d’y participer quand tu vois ça depuis le banc.
FM : c’est quand même un sacré changement entre la bagarre pour le maintien en Ligue 1 et disputer la coupe d’Europe en étant leader du championnat grec…
BA : ça change du tout au tout. C’est vrai que quand je suis arrivé à l’Olympiakos. François Modesto (le directeur du recrutement, ndlr), qui lui aussi jouait le maintien en France avec Bastia, m’a dit : « ici on est habitué à gagner. Donc habitue-toi à ça ». À Dijon, voilà, on perdait une ou deux fois, on se disait le prochain « on le gagne ». Ici, on perd une fois, c’est la crise. Il faut s’habituer à la gagne tout le temps.
FM : vous allez jouer Wolverhampton en 8e de finale de Ligue Europa après avoir sorti Arsenal, quel est le mot d’ordre pour cette rencontre ?
BA : tous les matches, on les joue pour les gagner. Peu importe l’adversaire. On gagne et on fait l’exploit comme le fait l’Olympiakos depuis longtemps. Même avant Arsenal, dès qu’il y a eu le tirage, la réaction des supporters, c’était : « c’est possible, on va les battre. C’est le meilleur club de Grèce, on doit rayonner en Europe. »
FM : vous êtes arrivé comme numéro 2 derrière José Sá en début de saison, le club vous a-t-il fait comprendre qu’il y avait moyen de faire bouger la hiérarchie des gardiens ?
BA : on m’a dit que je serai numéro un bis, que José Sá allait jouer mais que la concurrence était ouverte, que le meilleur allait jouer. On m’a aussi dit qu’il avait des envies d’ailleurs et que ça serait alors à moi de montrer que je pouvais avoir le rôle de numéro un à l’Olympiakos. La porte a été ouverte au début, elle l’est toujours. Espérons qu’elle le soit tout le temps. Je bosse, je joue la Coupe de Grèce. On est en demi-finale donc j’espère qu’on va aller la gagner comme ça, ça me rajoutera des points en plus. Et puis l’année prochaine, à moi de montrer en présaison que j’ai l’étoffe d’un numéro un.
FM : vous êtes sous contrat jusqu’en 2021, quelle est votre envie pour le moment ?
BA : j’ai longtemps réfléchi avec la famille. L’envie de jouer est toujours là mais je me sens vraiment très bien ici. Je me retrouve en ces gens ici et ce club. J’espère, et je vais tout faire pour rester assez longtemps ici, tout faire pour que les gens se souviennent de mon nom (rires).
→ A LIRE AUSSI : Liverpool-Atletico : Mané doit une revanche
→ A LIRE AUSSI : Une prolongation du contrat en vue pour Ghoulam à Naples ?
→ A LIRE AUSSI : Sur une lourde frappe, Sabitzer ouvre le score pour Leipzig contre Tottenham (Vidéo)
'