Un des meilleurs Lions depuis le début de la CAN avec le Sénégal, Idrissa Gana Guèye parle de sa Coupe d’Afrique et de son ambition pour la victoire finale dans cet entretien exclusif avec RFI. Ramener la Coupe à Dakar reste son objectif et même les infos sur son possible transfert au PSG ne semblent pas le détourner de son but ultime…
Idrissa Guèye, en 2006, le Sénégal jouait sa dernière demi-finale de la CAN. Vous vous souvenez de l’endroit où vous étiez ?
Oui je m’en souviens, j’étais à Diambars dans mon centre de formation. On avait regardé le match avec mes coéquipiers. Cela ne s’était pas bien terminé pour le Sénégal (défaite 2-1 face à l’Égypte future vainqueur). On était de vrais supporters et on aurait aimé voir le Sénégal aller en finale, mais malheureusement, on s’est fait éliminer. Tout le monde était triste, mais c’était le sport, même si cela reste des souvenirs douloureux pour nous qui avions 16 ans.
Maintenant, vous voilà à deux matches du titre de champion d’Afrique avec le Sénégal. Qu’est-ce que vous voyez quand vous regardez les adversaires qui restent pour le Sénégal (Tunisie, Nigeria, Algérie) ?
Depuis le début, notre objectif était de venir ici et de gagner le trophée. Après peu importe l’équipe contre laquelle on allait jouer. On n’est pas venu ici pour faire des calculs. On est prêts à affronter tout le monde, et le plus important, c’est de se concentrer sur notre équipe, sur ce qu’on veut faire et jusqu’où on veut aller. Essayer d’améliorer notre jeu, d’apprendre de nos erreurs et ne pas croire qu’on y est déjà. Il reste encore un match avant la finale qu’il faudra bien préparer.
«Giresse nous a beaucoup apportés»
Vous avez fait un beau parcours jusqu’aux demi-finales à part la défaite face à l’Algérie (1-0) au premier tour. Avec le recul, cette défaite a-t-elle fait plus de bien que de mal au Sénégal ?
C’est une bonne leçon qu’on a prise ce jour-là parce que tout le monde nous voyait comme des favoris capables de battre n’importe quelle équipe et ce jour-là, on a vu qu’on n’était pas encore prêts et qu’il fallait se remobiliser, travailler encore plus si on voulait atteindre nos objectifs.
Retrouver les Algériens en finale, c’est quelque chose qui vous plairait d’autant que vous étiez blessé pour cette rencontre du premier tour ?
(Rires) On va déjà parler du prochain match contre la Tunisie, après on verra contre quelle équipe on va jouer si on passe. Après, on pourra parler de l’Algérie si on se retrouve en finale.
Justement comment vous trouvez la Tunisie, votre prochain adversaire ?
La Tunisie a toujours eu une bonne équipe et de bons joueurs, donc, il ne faut pas les sous-estimer. Le plus important pour moi vraiment, c’est mon équipe. Je ne suis pas là pour parler de la Tunisie.
Un mot sur Alain Giresse, l’entraîneur de la Tunisie et qui a été votre sélectionneur au Sénégal. Quels souvenirs vous gardez de lui ?
De très bons souvenirs malgré l’élimination lors de la CAN 2015. C’est un coach qui nous a beaucoup apporté, on est toujours restés en contact malgré tout ce qui s’est passé. Humainement, c’est quelqu’un de bien qui est respectueux envers ses joueurs et qui se bat pour ses joueurs.
Qu’est-ce que la Coupe du monde 2018 a apporté au Sénégal dans la gestion que vous avez eue de cette Coupe d’Afrique des Nations ?
Cela nous a permis de grandir et de savoir qu’on ne gagne pas un match sans l’avoir joué. Tout le monde pensait qu’on allait passer en huitièmes de finale à la Coupe du monde et on s’est éliminé à la dernière minute pour une histoire de cartons jaunes. Maintenant, cela nous pousse à rester concentrés du début à la fin, de prendre les matches l’un après l’autre sans se projeter.
«Le PSG ? Je suis concentré sur ma compétition»
Cela fait un mois et demi que vous êtes ensemble. Cela commence à peser l’absence de la famille, des proches, où vous êtes entièrement dans votre bulle ?
C’est vrai que c’est compliqué d’être entre hommes et de ne pas voir sa famille, mais on est là pour un objectif, tant qu’on est sur notre chemin, on est concentré. On ne se laisse pas distraire, on est déterminé à aller jusqu’au bout. Après on aura le temps de bien se reposer et de bien profiter de notre famille.
Quand on regarde votre parcours de Diambars à Everton en passant par Lille et la sélection, on remarque que vous êtes en progression constante…
J’essaye toujours de faire le maximum pour continuer à progresser, peu importe dans quelle équipe je suis. J’essaye d’apporter ma contribution et mon expérience à l’équipe. C’est vrai qu’avec l’équipe nationale, c’est différent parce que je suis amené à jouer plus haut.
Justement, plus haut en sélection et plus en sentinelle en club, vous êtes à l’aise dans ces deux postes ?
Oui je suis à l’aise, cela reste du football. Je suis là pour aider mon équipe aussi, donc si le coach estime qu’en jouant plus haut, je suis plus utile à l’équipe, je suis prêt à tout faire pour le satisfaire.
Le dossier de votre transfert resurgit avec le PSG qui revient à la charge selon le journal L’Équipe. Qu’est-ce que vous en dites ? Vous y pensez ?
Je n’ai pas lu L’Équipe, mais on m’en a parlé. Là, je suis entièrement concentré sur ma compétition. On aura le temps d’en reparler après si c’est toujours là.
Ça vous intéresse toujours le PSG ?
(Rires) Je ne peux pas en parler là. Encore une fois, je suis concentré sur ma compétition.
Qu’est-ce que cela vous apporterait ce trophée continental pour la suite de votre carrière ?
Je ne peux même pas l’imaginer. Mais je ne pense pas à la suite de ma carrière, je pense à la joie que cela va apporter au pays. C’est un objectif qu’on a depuis longtemps, on veut bien faire et donner ce trophée au pays.
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