L’ancien président péruvien s’est tiré une balle dans la tête, alors que la police venait l’arrêter à son domicile dans le cadre de l’enquête sur le scandale de corruption Odebrecht.
L’ancien président péruvien Alan Garcia s’est suicidé, mercredi 17 avril au matin, à Lima, juste avant son arrestation dans le cadre du scandale de corruption Odebrecht. Transporté dans un état critique à l’hôpital Casimiro Ulloa de Lima après s’être tiré une balle dans la tête, il n’a pas survécu, ont annoncé dans la journée des membres de sa famille à la presse.
Lorsque la police est arrivée chez lui dans la matinée pour l’interpeller, il a demandé à appeler son avocat, a expliqué lors d’une conférence de presse le ministre de l’intérieur, Carlos Moran. « Il est entré dans sa chambre et a fermé la porte derrière lui. Quelques minutes plus tard, une détonation a été entendue. Les policiers sont entrés dans la chambre et ont trouvé M. Garcia assis, avec une blessure à la tête », a-t-il ajouté.
Président de 1985 à 1990, puis de 2006 à 2011, Alan Garcia, 69 ans, a été accusé l’an dernier d’avoir reçu de l’argent du groupe brésilien Odebrecht, à l’occasion de la construction d’une ligne de métro dans la capitale.
Mercredi dernier, c’est un autre ex-chef d’Etat péruvien, Pedro Pablo Kuczynski (2016-2018), qui a été placé en détention provisoire dans le cadre de cette même affaire. Ce dernier, âgé de 80 ans, a été hospitalisé d’urgence mercredi pour un problème de « tension artérielle élevée », a annoncé un de ses proches le député Gilbert Violeta, qui préside le parti de l’ancien chef de l’Etat.
Le géant brésilien du bâtiment Odebrecht a distribué pendant plus d’une décennie un total de 788 millions de dollars dans une dizaine de pays à travers la région pour remporter des contrats, selon le ministère américain de la justice.
L’entreprise a reconnu avoir versé 29 millions de dollars de pots-de-vin au Pérou entre 2005 et 2014. Alejandro Toledo (2001-2006), Alan Garcia, Ollanta Humala (2011-2016) et Pedro Pablo Kuczynski : les quatre derniers chefs de l’Etat sont dans le collimateur de la justice, et la chef de file de l’opposition, Keiko Fujimori, a été placée en détention provisoire le 31 octobre.
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