La vie et l’œuvre de Mame Abdou Sy Dabakh (1904-1997)

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Son surnom Dabakh qui signifie le tanneur de peau en arabe a été transformé par les Wolofs en « Daa baax » qui signifie » il est généreux » Sa générosité était véritablement légendaire.

Fils de El Hadj Malick Sy, ce 3éme khalif des tidjanes est sans doute le plus connu et le plus aimé de sa lignée. Durant toute la période de son khalifa (1957-1997), il a contribué à l’unité entre confréries et au dialogue islamo-chrétien au Sénégal. Gfm.sn retrace la vie de cet érudit, arraché à notre affection le 14 septembre 1997.

Fils de El Hadj Malick Sy et de Sokhna Safiétou Niang, Serigne Abdou Aziz Sy est né en 1904 et fut le troisième khalife général des tidjanes. Sa particularité, c’est qu’il eut la chance d’être éduqué par son père, ses grands frères et les Moukhadams de son père. Pour parfaire son savoir, il se rend chez Serigne Hady Touré, un des compagnons de son père, El Hadj Malick Sy. Il fréquenta également plusieurs centres d’excellence, notamment l’université de Tivaoune, celui de Mbacoumé, dans le Cayor avant de partir à Saint-Louis alors qu’il avait 26 ans. Il y resta jusqu’en 1937 chez Serigne Birahim Diop. A l’image de son père, Serigne Abdou Aziz Sy a été à la Mecque avec son ami Lamine Gueye en 1947. Sa réputation, il la tient de sa générosité et sa mission de contribuer à l’unité entre confréries et au dialogue islamo-chrétien.

«Dabakh» possédait aussi plusieurs concessions agricoles, en particulier dans la région de Saint-Louis, dont l’exploitation était assurée par ses talibés. Il s’illustra non seulement par son érudition mais aussi par ses prêches, son engagement pour la cause islamique, ses nombreux écrits en arabe et une importante biographie de son père, El Hadj Malick Sy. En dirigeant les Chœurs des talibés de son père, il se fait une popularité sans faille. Ainsi «Moulaye Dabakh» comme l’appelaient affectueusement les disciples, faisait autorité de par sa sagesse et sa culture. Il était aussi un républicain, un homme qui ne se taisait quand sa société était en danger. Il a toujours demandé aux chefs religieux de tenir un langage de vérité à leurs disciples. Au pouvoir temporel, il a toujours rappelé que rien n’allait plus dans ce pays en raison des hommes faux, corrompus et malhonnêtes exploitant honteusement les populations.

Durant son khalifat (1957-1997), il fit de nombreux voyages, notamment au Maroc, en Arabie saoudite, aux Etats-Unis, en France, en Mauritanie, suite aux nombreuses sollicitations qu’il reçut, en rapport avec la haute maîtrise qu’il avait du savoir islamique. Pacifique, humble, courtois et discret, Serigne Abdou a su tisser dans les pays arabes, notamment au Maroc et en Arabie Saoudite, un tissu relationnel très solide, avec un seul et unique objectif : consolider la Umma islamique. Après avoir veillé 40 ans sur l’héritage et le temple de El Hadj Malick Sy, il est rappelé à Dieu le 14 septembre 1997, coïncidant avec un brouillard qui a duré toute la journée alors que l’on était en période d’été. Ce que tout le monde voyait comme étant un signal fort sur la dimension extraordinaire de ce saint homme. Son neveu Serigne Mansour Sy «Borom Daraa Yi», lui succède dans ses fonctions de Khalife des Tidianes.

Fils de El Hadj Malick Sy, pionnier du Tidjanisme au Sénégal, et de Sokhna Safiyatou Niang, Abdou Aziz Sy fut le 3e Khalife des Tidianes. Dans sa jeunesse, il fit de longues études islamiques y apprenant notamment le Coran et son exégèse, le droit islamique Malikite, la langue arabe, la théologie Ash’arite, le Soufisme et les relations humaines.

Le guide religieux a traversé le vingtième siècle avec tous ses problèmes et les vicissitudes de la vie. Dabakh est resté l’homme exemplaire, un régulateur social mais aussi un prévoyant. Serigne Abdou Aziz Sy Dabakh a accédé au pouvoir le 13 mai 1957.

Son discours à la Mecque, en 1965, au congrès islamique, où il fut remarqué non seulement pour sa maîtrise de la langue arabe, mais aussi pour la pertinence et la haute portée de son discours, reste encore dans la mémoire du Tidjanisme en Afrique. Celui qu’on nomme l’ami de tout le monde est aimé pour son niveau intellectuel. Serigne Abdou Aziz Sy fut le seul qui osait dire à la radio : « je n’ai pas d’ennemi au Sénégal ». C’était un homme à qui Dieu avait donné la chance de s’entendre avec tout le monde. Il a été un homme exceptionnel en matière de dialogue islamo-chrétien.

dernier poème de Cheikh El Hadj Abdoul Aziz Sy Dabakh pour la paix en Casamance

Ce béni poème, est l’œuvre du faible serviteur, espérant la miséricorde, les grands agréments et pardon de SON MAÎTRE, LE DOUX ET COMPATISSANT, en l’occurrence Abdoul Aziz SY, le disciple Tidiane, fils du connaisseur en ALLAH, notre maître Cheikh El hadj Malick SY (Radiyal LÂHOU ‘anhoumâ). Dans ce poème, il se dirige vers SON MAÎTRE -Gloire à LUI et Exalté soit-il- en lui demandant, par la haute considération (d’ALLAH vis-à-vis) de ces nobles sieurs (cités ci-dessous), afin qu’il mette fin au conflit sanglant que vivent les habitants de la région de Casamance, et qu’il unisse leurs cœurs, par considération. Du Haut degré de Notre Sieur et Maître Mohammad (PSL). Ce poème est le tout dernier jaillissant de son vaste océan (Sur lui l’agrément divin), après qu’il a fini son béni testament dans lequel il a légué le Khalifat (lieutenance), à son fils, le cheikh (guide spirituel), le comblé de grâce, le sieur Mouhamadou Mansour SY, le fils de son frère Serigne Ababacar Sy.

FATMA LO

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