Publié par La libération d’Ousmane Sonko et de Bassirou Diomaye Faye, survenue quelques jours avant l’élection présidentielle de mars 2024, a été cruciale pour restaurer la paix au Sénégal. Ce dénouement a résulté de négociations complexes, impliquant des médiateurs influents et des démarches discrètes, comme le révèle le média Jeune Afrique.
Selon le journal panafricain, la médiation a été initiée par la société civile qui a approché le président Macky Sall. Bien qu’il ait des limites à ce qu’il pouvait faire, Macky Sall a souhaité pacifier le pays avant son départ. Il a alors convoqué des amis maliens influents, dont le colonel Guichma Ag Hakaily, président du Conseil d’administration de l’Agence malienne de développement des biocarburants (Anadeb), et l’homme d’affaires Ousmane Yara.
Ousmane Yara a proposé de rencontrer Ousmane Sonko en prison, mais Macky Sall, sceptique en raison des profondes divisions entre lui et Sonko, n’était pas convaincu. C’est alors que Yara se tourne vers Marième Faye Sall, la Première dame de l’époque, qui réussit à persuader le président de faciliter la rencontre. Aissata Tall Sall, ministre de la Justice à ce moment-là, a ensuite signé un permis de visite de quatre mois pour Yara, lui permettant de se rendre à la prison du Cap Manuel.
Malgré les efforts de Yara, il ne parvient pas immédiatement à voir Ousmane Sonko. Il contacte alors Abass Fall, un lieutenant de Sonko, pour obtenir une rencontre. Fall, méfiant et craignant un piège, informe Sonko de la démarche. Ce n’est qu’après avoir discuté avec Fall que Sonko accepte de rencontrer Yara, bien que restant prudent.
La situation prend un tournant favorable lorsque Anna Sonko, la deuxième épouse de Sonko, arrive à la prison pour apporter le repas à son mari et reconnait Yara, qu’elle connaissait depuis l’enfance. Cette rencontre fortuite aide à créer une atmosphère plus détendue, permettant à Yara et Sonko de se rencontrer plusieurs fois par la suite pour les négociations, désormais appelées le « Protocole du Cap Manuel ».
Durant les discussions, Sonko demande la libération des manifestants arrêtés ainsi que celle de Bassirou Diomaye Faye, tandis que Macky Sall propose une loi d’amnistie et envisage de reporter l’élection présidentielle. Sonko, tout en restant vague, se positionne comme un légaliste.
Le 3 février, Macky Sall annonce le report de l’élection présidentielle et libère les détenus politiques. Cette décision déclenche une série d’événements : les relations de Sall avec Amadou Ba se détériorent et les opposants libérés, Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye, remportent la Présidentielle.
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