COUPS ET BLESSURES VOLONTAIRES: Agnès Mbengue invite son bourreau dans sa maison, lui plante un couteau à la joue après l’avoir accusé de viol
Attraits tous les deux devant le tribunal d’instance de Dakar pour les délits de coups et blessures volontaires, Agnès Mbengue et Ame Sy ont été condamnés respectivement à 3 mois de prison dont 15 jours ferme et 2 mois assortis du sursis. La dame, mère célibataire, avait planté un couteau à la joue de son antagoniste qui, selon elle, tentait de la violer dans sa chambre.
Depuis Liberté 6, le théâtre des faits, jusqu’au tribunal d’instance de Dakar où elle a trainé hier son violeur Ahmet Sy, personne n’a pu savoir l’origine du conflit entre ce dernier et la secrétaire Agnès Mbengue. Il a résulté des débats que la mère célibataire a rencontré Ahmet Sy au moment où elle se rendait à la boutique pour acheter de la cigarette pour sa propre consommation. De son côté, Ahmet Sy avait déjà acheté une bouteille d’alcool, plus précisément du gin, dans le but de prendre sa dose. Il a offert des cigarettes à Agnès Mbengue qui lui en avait demandé. N’ayant pas d’endroit où dormir cette nuit-là, la dame l’invite chez elle à partager le lit de son frère Mamadou Mbengue. Il accepte et, en compagnie deux autres personnes trouvées dans la chambre à coucher d’Agnès, ils se sont tous soulés. De son côté, Agnès avait fini une bouteille de bière sans oublier le verre de whisky qu’elle avait aussi bu. Tout le monde avait en fait perdu le sens de l’orientation.
Par la suite, les deux individus prennent congé d’Ahmet Sy et d’Agnès Mbengue. C’est là que les nerfs ont commencé à s’échauffer. Selon la dame, devant son refus catégorique, Ahmet Sy a tenté de la violer, l’a violentée et étranglée. Il était 4 heures du matin. Après un tiraillement, la dame s’est emparée du couteau qui se trouvait sur sa table de chevet et lui administre un coup sur la joue. L’homme titube, parvient à retirer l’arme blanche, laissant gicler du sang. Sous la peur, Agnès Mbengue crie alors au secours avant de demander à sa mère d’appeler la police, car elle croyait l’avoir tué en atteignant la carotide.
C’est par la suite qu’Ahmet Sy a été conduit à l’hôpital général de Grand-Yoff. Au final, tous les deux ont été traduits devant les enquêteurs, poursuivis pour coups et blessures volontaires. Conduite devant les enquêteurs de Dieuppeul et interrogée, elle argue s’être légitimement défendue contre Ahmet Sy qui tentait de la violer. Mais, son co-prévenu a pris son contre-pied et dégagé en touche. Ahmet Sy a réfuté le viol tout en soutenant avoir été convoqué par la dame.
Devant le tribunal où ils ont été tous jugés, chacun est resté sur sa position. La parquetière Mame Madior Sow a requis une application de la loi. Par ailleurs, l’avocat d’Agnès Mbengue a chargé Ahmet Sy en le qualifiant de «délinquant notoire» et «d’un habitué du prétoire qui use de substances nuisibles au cerveau». La robe noire qui a plaidé l’excuse de provocation a souhaité une application bienveillante de la loi pour sa cliente «qui a perdu son fils unique et qui a vécu la guerre au Tchad». Son autre confrère a ajouté qu’il n’y a pas de certificat médical versé dans le dossier qui matérialise les blessures d’Ahmet Sy.
Nonobstant cela, Agnès Mbengue a été condamnée à 3 mois de prison dont 15 jours ferme. Quant à Ahmet Sy, il a écopé de 2 mois assortis du sursis.
Fatou D.DIONE (Stagiaire)
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