« De nombreux amis m’ont interpellé sur le texte de notre « confrère » Mandiambal Diagne intitulé « Le prix de l’honneur d’un ‘fils de Casamance’ » publié dans le Quotidien du lundi 23 mars 2021. Jusque-là, je ne pouvais pas donner mon avis puisque j’hésitais à le lire sous peine de perdre dix minutes de mon précieux temps, tans les échos que j’avais à travers les différents commentaires en relevait le caractère manipulateur. Et finalement, mon pressentiment s’est révélé vrai puisque je comprends après lecture que c’est un tissu d’inepties sous-tendu par une volonté de diviser un Peuple. Mais aucun politicien, même encapuchonné derrière une plume de journaliste, ne pourrait diviser les Sénégalais.
Je précise que je suis sénégalais d’ethnie diola, et que je parle avec beaucoup de fierté le mandingue, le wolof, et baragouine avec plaisir le sérère. Dire que «
tous les « Diolas » soutiennent Pastef et son leader Ousmane Sonko, quelles que soient ses positions », c’est nous retourner à l’instinct grégaire et nous comparer à des moutons qui doivent forcément s’accompagner avec les moutons, même s’ils savent qu’ils peuvent trouver leur bonheur dans l’enclos des chèvres. Pour ma part, je me lie d’amitié avec des gens non pas parce qu’ils sont de la même ethnie ou encore moins de la même région, mais plutôt parce qu’ils partagent avec moi les mêmes valeurs universelles.
Il faut reconnaître à chacun la liberté, en fonction de ses convictions et de ses intérêts, de choisir d’être avec le pouvoir, l’opposition, ou — comme beaucoup de Sénégalais comm moi — d’être sans couleur politique. Peut-être ignorez-vous, ou feignez-vous d’ignorer que ces « Diolas » connus grâce à l’engagement politique constituent une infime minorité par rapport à ces milliers de brillants esprits qui ont réussi grâce à des études qui les ont conduits dans de grandes écoles au Sénégal et dans le monde ou qui excellent dans l’entreprenariat. Ces gens doivent leur réussite à leur matière grise, à leur détermination, et non à un parrain politique. Peut-être était-ce le cas pour vous ? On comprendra alors pourquoi vous êtes obligé de dire des contre-vérités pour faire plaisir à ceux que vous soutenez et à qui vous ne rendez malheureusement pas service par ces manœuvres bassement intellectuelles et malencontreuses dont notre pays, le Sénégal, n’a pas besoin, surtout dans ce contexte.
Pour votre information, Ziguinchor est une ville où chaque habitant parle au moins deux à trois langues locales, et où toutes les ethnies du pays et de la sous-région cohabitent pacifiquement. Ce métissage « à la ziguinchoroise » se reflète dans la diversité des origines des cinq maires qui ont dirigé la ville jusqu’à présent. Il s’agit de Jules Charles Bernard, Antoine Etienne Carvalho, Mamadou Abdoulaye Sy, Robert Sagna et Abdoulaye Baldé. Nous parler de choix politiques basés sur l’ethnie, c’est ignorer l’histoire de cette belle région cosmopolite et insulter l’intelligence des habitants de cette région.
Monsieur Mandiambal Diagne vous avez choisi d’être dans un camp, nous vous le concédons car c’est votre droit absolu. De grâce, respectez le droit des autres qui s’interdisent toute implication dans des querelles politiques qui ne valorisent pas notre nation, ce Sénégal que nous aimons tant !
En lisant votre argumentaire truffé de raccourcis et de préjugés, je me suis souvenu de cette phrase que j’ai retenu d’un Saltigué de chez mes cousins Sérère dans mon Fatick qui m’a accueilli en « roi » pendant plus d’un an et que j’adore « Ka Madak Deh Yabine Madiambal »
#Nguir Yalla Segm Madiambal réw mi daal la woté boul ko Diambaat way! Sou Galgui Keupau kén ci gnoun dou ci Mouthi deh#Wa Salam!
Youssouph Bodian, citoyen sénégalais , militant de la paix et de la concorde sociale. »
→ A LIRE AUSSI : Témoignages : Thione Seck n’était pas ce que disent les gens !
'