Dans le volet thérapeutique du covid-19 dans notre pays, des scientifiques sénégalais travaillent sur des essais cliniques concernant le « covics organics », un remède à base d’artémésia produit et utilisé par Madagascar. D’ailleurs, le protocole pourrait être mis aujourd’hui même à la disposition du ministère de la Santé pour un contrôle éthique, selon le Pr Daouda Ndiaye.
La tisane « Covics Organics », mise au point par l’Institut malgache de Recherches appliquées, a déclenché un très fort intérêt sur le continent. De partout, on se rue vers « Madagascar » pour se procurer ce remède présenté comme miraculeux dans le traitement du Covid-19. Le chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital de Fann avait émis le souhait d’un « diagnostic » du produit avant toute utilisation.
Pr Moussa Seydi avait exigé qu’on fasse d’abord des examens scientifiques approfondis sur ce produit made in Madagascar avant de l’utiliser éventuellement sur des malades atteints du coronavirus. Une exigence qui n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Après l’étude sur l’aspect scientifique du produit, le Sénégal a travaillé sur des essais cliniques concernant le « Covics organics ». Les scientifiques nationaux qui ont fait les essais cliniques vont d’ailleurs remettre dès aujourd’hui au ministère de la Santé un protocole pour une utilisation efficace de l’Artémesia selon les normes scientifiques requises.
Le Pr Daouda Ndiaye, membre du comité scientifique de la Task force de lutte contre le covid-19 a bien voulu se confier à propos de ces tests cliniques. « Nous avons tenu jeudi passé une réunion durant laquelle il m’a été demandé de partager le protocole que nous avons développé avec le ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation et l’amender avec des spécialistes de la santé notamment des pharmaciens et ceux qui travaillent sur le produit naturel pour, au-delà du Covics organics, qu’on puisse insérer des produits naturels sénégalais comme des phytothérapies. C’est ce que nous avons fait jusqu’à pouvoir préparer un protocole d’essai clinique qui permettra non seulement de dire que, effectivement, on va tester le Covics, mais sur des bases scientifiques très claires, sur la base d’essais cliniques organisés, encadrés pour que les résultats qui sortiront de ce test sur Covics et d’autres exposés naturels soient connus au plan national comme international. Les scientifiques que nous sommes ont fini de travailler sur le protocole, il reste juste quelques réglages. Au plus tard demain (Ndlr, aujourd’hui mercredi), on va soumettre cela à la Direction de la recherche du ministère de la Santé ».
Ce, pour un contrôle éthique dit-il. « Parce que, au niveau du ministère de la Santé, il va falloir réunir leurs spécialistes de l’éthique pour voir l’aspect éthique et sa faisabilité », a informé le chef du service de Parasitologie-Mycologie de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il informe que le ministère de la Santé, à travers la Direction du médicament, les avait conviés en tant qu’experts à une réunion réunissant d’autres spécialistes du médicament, des toxicologues, des pharmacologues, des immunologues… pour statuer sur le Covics organics et voir comment l’utiliser selon les normes scientifiques, lorsque le produit arriverait.
Le Témoin
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