Vu d’Espagne : Neymar le traître, PSG le tricheur

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Le transfert du joueur du Barça enflamme les réseaux sociaux et provoque la colère de la Liga, qui promet de porter plainte si l’UEFA ne réagit pas.

Jusqu’au bout, le FC Barcelone n’a pas voulu y croire. Alors que ces dernières semaines, les rumeurs du transfert de Neymar au PSG se faisaient de plus en plus insistantes, le club azulgrana a nié, de manière réitérée, son départ. Le 23 juillet, le défenseur central Gerard Piqué publiait même sur Twitter une photo de lui tenant Neymar par le cou, avec pour légende une phrase claire, concise, sans nuance : « Se queda » (« il reste »).
Dans les gradins, même confiance inébranlable en l’attaquant brésilien. Les rumeurs, les supporteurs en avaient connu d’autres. En 2016, quand des bruits faisaient déjà état de négociations discrètes, cette fois avec le Real Madrid, ils brandissaient des banderoles : « Neymar n’est pas Figo », une référence au milieu de terrain portugais Luis Figo, le « traître » qui avait abandonné le Barça pour les Galacticos en 2000…
« Neymar, le nouveau Figo », a finalement titré, mercredi 2 août, le journal sportif Marca, après la confirmation par le club barcelonais du souhait du joueur de partir et les déclarations de son agent, Wagner Ribeiro, selon qui, « le PSG va payer dans les prochaines heures ».
« Grosse claque »
La presse espagnole, à l’unisson, a insisté sur l’affront fait au club catalan. « Le départ de Neymar, la plus grosse claque pour le Barça depuis Figo, » a estimé le site d’information El Español. « La tromperie de Neymar », a, pour sa part, écrit le quotidien El Pais. « C’est dommage mais en quatre saisons, Neymar n’a jamais vraiment compris ce que signifiait le Barça », a regretté le commentateur sportif Alfredo Martinez sur Twitter.
On n’abandonne pas le Barça pour de l’argent, se lamentent les supporteurs de l’un des plus grands clubs au monde. Le FC Barcelone n’est-il pas « mès que un club » (« plus qu’un club »), comme le dit son slogan : une grande famille, un engagement envers la ville et la « nation » catalane, une philosophie et un style de jeu.
Jusqu’au bout, le Barça n’a pas voulu y croire. Et pour cause. La clause de départ, de 222 millions d’euros, paraissait rédhibitoire. Or, pas question de la négocier avec le PSG, comme l’a rappelé le club dans un communiqué : « Le joueur Neymar Jr., accompagné de son père et d’un représentant, a communiqué sa décision de partir. (…) Le club les renvoie à la clause de résiliation de son contrat en vigueur, qui, depuis le 1er juillet, est de 222 millions d’euros, et qu’il devra payer dans sa totalité. »
Le FC Barcelone a aussi bloqué la prime de renouvellement – de 26 millions d’euros – que le joueur exigeait, « dans l’attente de la résolution de l’affaire ». La Liga, la ligue de football professionnelle espagnole, va, quant à elle, plus loin encore, en assurant qu’elle n’acceptera pas l’argent du transfert de Neymar et portera plainte « devant l’UEFA, l’Union européenne et le Tribunal [arbitral] de Suisse ».
« Dopage financier »
Dans une interview au quotidien sportif As, son président, Javier Tebas, dénonce « la concurrence déloyale des clubs-Etats, les équipes qui reçoivent des injections économiques de pays qui offrent des joueurs à leurs supporteurs en les prenant à d’autres ». Et d’évoquer un cas « clair de dopage financier » alimenté par le Qatar.
M. Tebas s’interroge sur les comptes du PSG : Paris « a plus de revenus commerciaux que le Real Madrid ou Manchester United, c’est-à-dire que sa valeur de marque est supérieure à celle de ces clubs ». Et le président de la Liga de conclure : « Eh bien, c’est impossible. »
Pour le président de la Liga, il est indispensable que le responsable du fair-play financier de l’UEFA, Andrea Traverso, vérifie « si le PSG a gonflé ses revenus et vérifie la provenance et le volume économique de ses sponsors. S’ils proviennent du Qatar et sont difficilement explicables, nous serons face à un cas clair de dopage financier ».
Ironie de l’histoire, le recrutement de Neymar par le FC Barcelone avait, lui aussi, suscité des polémiques : annoncé officiellement à 57,1 millions d’euros, il s’est en fait élevé à près de 100 millions d’euros. par le biais d’une ingénierie fiscale complexe, le Barça a, en effet, versé près de 40 millions d’euros au père de Neymar entre 2011 et 2013, avant que le joueur ne soit sur le marché, afin de s’assurer qu’il ne serait pas vendu à un autre club. En décembre 2016, le Barça a accepté une condamnation pour deux délits fiscaux et a payé une amende de 5,5 millions d’euros.

lemonde.fr

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