Découvrez l’histoire incroyable de cet homme qui a fait croire à sa mère qu’il était en Italie alors qu’il était aux cotés de Boko Haram !

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Découvrez l’histoire incroyable de cet homme qui a fait croire à sa mère qu’il était en Italie alors qu’il était aux cotés de Boko Haram

En voulant gagner de l’argent, Ibrahima Mballo a fini dans le bastion de Boko Haram, au Nigeria. Hier, à la barre, il a soutenu n’avoir jamais combattu et que sa mère le croyait en Italie.
Son désir d’obtenir un emploi l’avait poussé à tenter le concours d’entrée à l’Ecole polytechnique de Thiès pour une formation en génie civil et bâtiment. Par faute de moyens, Ibrahima Mballo n’a pas pu s’inscrire. Les mêmes raisons ont poussé le titulaire du Brevet de technicien industriel, qui était en classe de seconde, à se lancer dans le commerce, en 2014. Son négoce ayant fait faillite, le natif de Vélingara est venu s’installer à Dakar, sur conseil de l’un de ses oncles qui l’avait mis en rapport avec un ami du nom de Senghor. Celui-ci devait l’engager pour gérer un moulin à mil, mais il s’est confronté à une réalité. ‘’Quand je suis arrivé, il m’a employé comme gardien, sous le prétexte que la machine n’était pas encore disponible’’, a raconté l’accusé dit ‘’Abu Moussa’’. Un mois après, il a quitté Mermoz pour aller vivre à Keur Massar, chez un de ses oncles, car son employeur ne l’avait pas payé et que la machine tardait à venir.

Toujours obnubilé par la quête du travail, il n’a pas hésité à décliner l’offre d’Omar Yaffa, une vieille connaissance, qu’il a retrouvé à Keur Massar. ‘’Il m’a proposé d’aller avec lui au Nigeria où j’aurais la possibilité de travailler et de faire des études coraniques’’, a-t-il soutenu. C’est dans ces conditions que tous les deux se sont rendus chez un certain Ibrahima Ba. ‘’Il nous a remis à chacun 150 000 F Cfa : Mouhamed Ndiaye, Bella Diallo et moi. Oumar Yaffa, j’ignore qui lui a donné l’argent’’, a précisé l’accusé. A l’en croire, avant de partir, il a appelé sa mère et celle-ci a prié pour lui, croyant qu’il était en Italie.

En réalité, il avait rejoint les rangs de Boko Haram, au Nigeria. S’expliquant sur les péripéties de leur périple, Abu Moussa a révélé qu’ils ont séjourné deux mois à Abadam. Ils passaient leur temps à aller à la mosquée et à s’aider mutuellement à l’apprentissage du Coran. Par la suite, le contingent sénégalais est parti à Fathul Moubine. Mais deux semaines après, les djihadistes de Boko Haram ont dû quitter la localité avec le contingent sénégalais, à cause des frappes de l’armée nigériane, pour s’installer dans la forêt de Sambissa.
A la question du président Samba Kane de savoir s’il a subi des entrainements militaires, l’accusé s’est rétracté par rapport à ses déclarations faites durant la procédure. Abu Mussa a répondu que ni lui ni ses co-accusés (Omar Yaffa, Ibrahima Diallo et Cheikh Ibrahima Ba) n’ont reçu d’entrainements, surtout qu’il est arrivé malade au Nigeria et que son état s’est dégradé, une fois arrivé à Fathul Moubine.
Promesses non tenues

‘’J’y suis resté une semaine avant d’être hospitalisé. Ensuite, nous avons été transférés à Sambissa pour des raisons de sécurité, nous a-t-on dit. Mais moi je n’ai pas vu de conflit. J’ai juste entendu des crépitements de balles, au loin. C’était comme des coups de tonnerre’’, a-t-il déclaré. ‘’Pourquoi cette variation, car à l’enquête, vous aviez dit que les autres ont été formés aux techniques de maniement des armes ?’’, lui a fait remarquer le président. Et le substitut Aly Ciré Ndiaye de renchérir : ‘’A l’enquête, vous aviez dit que vous avez appris à démonter et remettre le chargeur d’une kalachnikov.’’ Le maître des poursuites ne s’est pas limité-là, il a relevé d’autres contradictions.

‘’Vous venez de dire qu’à Fathul Moubine, vous avez décidé de rentrer à cause des promesses non tenues et on vous interdisait de sortir. Mais, à l’enquête, vous avez précisé qu’il y avait des problèmes entre Sénégalais et partisans de Boko Haram, et entre les Sénégalais eux-mêmes’’, a-t-il souligné. Avant de poursuivre : ‘’Lorsqu’on vous a posé une question sur ces divergences, vous aviez répondu que les uns pensaient qu’il fallait rester et combattre aux côtés de Boko Haram, d’autres pensaient à revenir instaurer la charia et le reste estimait qu’il fallait rentrer, car ils n’étaient pas d’accord sur les interdictions, en dénonçant l’ignorance de Boko Haram qui interdit l’école occidentale et la détention de la carte d’identité’’. ‘’Je ne l’ai pas dit’’.

C’est la réponse fournie par Abu Moussa qui a servi la même réponse à la plupart des questions posées par le parquetier durant le contre-interrogatoire.
Ainsi, il a contesté avoir déclaré, à l’enquête, qu’ils ont écrit deux correspondances à Abubakar Shekau, qui sont restées sans suite, lorsqu’ils ont voulu rentrer. Donc, il a fallu l’intervention de Makhtar Diokhané. Encore que celui-ci aurait fait croire au leader de Boko Haram que ses compatriotes désiraient revenir au Sénégal pour y installer une cellule terroriste.
Toujours est-il que c’est à son retour du Nigeria qu’il a été appréhendé au Niger avec Oumar Yaffa et feu Moussa Aw pour détention de faux billets, d’abord. Au cours de l’enquête, la justice nigérienne s’est rendu compte qu’elle avait en face d’elle non pas des faussaires, mais de présumés djihadistes.
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