Pour donner la preuve qu’il fait des recherches sur toutes sortes de thématiques et non seulement sur le jihad physique, l’Imam Alioune Ndao a révélé détenir pas moins de 80 vidéos sur…la franc-maçonnerie. C’est son avocat Me Babacar Ndiaye qui a donné à l’accusé de dévoiler cette « autre » facette de lui. « Je suis un homme ouvert d’esprit qui s’intéresse à tout », plastronne Imam Ndao qui révèle dans la même veine avoir d’excellents rapports avec le Clergé catholique.
Imam Ndao : « J’avais acheté une arme artisanale pour… »
Quinzième jour du procès des 30 présumés terroristes. Ce jeudi, l’imam Alioune Ndao, présumé cerveau de la bande, est à la barre. Très amer lors de son audition, il a dénoncé les conditions de son arrestation, notamment les méthodes des gendarmes.
« J’ai dit, le jour de mon arrestation, que c’est mon État qui m’a sacrifié. Parce que, j’estime que c’est le même véhicule qui est utilisé par les forces de l’ordre, lors de la traque des bandits, qui est venu m’arrêter », a révélé le religieux, qui balaie les accusations portées contre lui, notamment le détention d’armes et de munitions.
Imam Ndao précise, cependant : « Je reconnais que j’avais acheté une arme artisanale. Ce sont des types d’armes à feu fabriquées par les forgerons. Cela, parce que je suis agro-pasteur et que je dois protéger mes biens. J’avais déposé un permis de port d’arme, on m’a signifié que l’enquête ouverte sur moi a été bouclée sans aucun problème. Mais depuis lors j’ai tardé à obtenir le permis. Et pour sécuriser mes biens, je me suis procuré l’arme pour mieux veiller sur ma maison et mes biens. L’arme n’est plus utilisable. »
Il poursuit : « Les munitions que j’avais achetées avec l’arme étaient encore chez moi. Je ne possède aucune autre arme en bon état. Celle trouvée chez moi, je l’avais récupérée entre les mains des enfants qui jouaient avec. Je l’ai confisquée et gardée dans une boîte où sont rangés tous les outils qui pourraient servir d’arme ou blesser une personne. Même une lame ou une quelconque autre arme, je la garde. »
Quid des seringues trouvées à son domicile ? Imam Ndao assure qu’elles servent à son élevage de volaille. « J’en ai pour vacciner les poules que j’élève. Je m’en occupe, moi-même », a-t-il précisé.
Auteur: Youssoupha MINE – Seneweb.com
Des questions du Procureur sur l’appartenance de l’Imam Ndao à la JIR « fâchent » la défense
Après le président de la chambre criminelle à formation spéciale, c’est au tour du procureur d’entendre l’accusé Imam Aliou Ndao. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que le représentant du ministère public n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. Aly Ciré Ndiaye qui reprend presque les mêmes questions que le président, les pose de manière à tirer les vers du nez de l’Imam. C’est le cas lorsque revenant sur la question du jihad, le procureur demande à l’accusé s’il enseigne le jihad. Réponse de l’Imam Ndao : « Demander à un maître coranique s’il enseigne le jihad, c’est comme demander à un professeur de mathématiques s’il enseigne l’addition ou la soustraction ».
Le procureur de rebondir sur le sujet relatif au projet de Matar Diokhané de confier à l’Imam les jeunes Sénégalais qu’il avait « exfilrtés » du Nigeria. À ce propos, le représentant du ministère public rappelle les propos de l’accusé Ibrahima Diallo devant le juge d’instruction et ceux de Matar Diokhané lui-même. Les deux auraient soutenu que l’Imam avait adhéré à cette idée. Ce que le maitre coranique a démenti devant la barre. Il fait savoir que pendant les trois discussions qu’il a eues avec Ibrahima Diallo, le « projet » de Matar Diokhané n’a jamais été évoquée. « Peut-être il l’a oublié », semble ironiser le religieux.
Mais la question sur laquelle le procureur a bousculé l’Imam Ndao, c’est son appartenance à la Jamahatou Ibadou Rahmane (JIR). « Il est vrai que j’ai milité dans ce mouvement entre 91 et 96, mais je ne suis plus actif pour des raisons de temps », s’est expliqué l’accusé sans convaincre le procureur. Qui revient à la charge en demandant à l’Imam Ndao s’il n’a pas quitté la JIR suite à des divergences sur des questions relatives au jihad. L’accusé répond qu’il n’a pas l’habitude d’étaler ses divergences avec qui que ce soit. Sentant que leur client est « harcelé », les avocats de la défense volent à son secours et obtiennent gain de cause après quelques secondes d’altercation avec le procureur.
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