Après trois ans d’appel à Allah en secret, le Prophète () reçut l’ordre de s’acquitter de sa mission de façon ouverte en commençant par avertir ses plus proches. Aussitôt il se hâta de mettre en œuvre les instructions émanant de son Seigneur.
Il () se dirigea vers la Bathâ’, escalada le mont Safa et s’écria : « Wa sabâhah (Ô, calamité du matin !). Cette alerte en Arabie était donnée par la personne qui à l’aube remarquait une armée ennemie se dirigeant vers sa tribu ». Quand le Prophète () fit cet appel, les gens s’enquirent de savoir qui l’avait émis. On leur dit que c’était Muhammad (). Les gens de tous les clans de Quraysh se précipitèrent dehors. Tous ceux qui le pouvaient, vinrent ; ceux qui en étaient incapables envoyèrent un autre à leur place. Quand toute la tribu de Qoraysh se réunit autour lui, le Messager d’Allah () appela chaque clan par son nom et leur dit : « Si je vous dis que derrière cette colline se trouve une armée ennemie qui se prépare pour vous attaquer ce matin ou au plus tard ce soir, allez-vous me croire ? » « Ils répondirent tous d’une seule voix : « Nous ne t’avons jamais entendu dire un mensonge. » Le Prophète () dit : « Alors je vous préviens contre un châtiment aussi terrible qu’imminent ». Son oncle Abou Lahab se leva avant que personne ne bronche et dit : « Puisses-tu périr au cours de cette journée ! C’est pour nous faire entendre une chose pareille que tu nous as fait venir ! ».
En conséquence, Abou Lahab reçut de la part d’Allah et en vertu de la sourate Al-Masad (sourate 111) une condamnation selon laquelle il souffrira pour toujours et connaîtra une perte irrécupérable. Et c’est ce qui lui est arrivé parce qu’il est mort mécréant, ce qui lui vaudra, dans l’au-delà, un séjour éternel en Enfer. Sa perte s’est aussi manifestée à travers la victoire réalisée par Muhammad () et la propagation à grande échelle de son Message. Mais il faut dire que la sanction la plus ignoble qu’il a reçue restera sans conteste celle d’avoir une malédiction immortalisée par la sourate 111 qui sera lue jusqu’au Jour de la Résurrection.
Aussi sa fin a été triste, lamentable et catastrophique en raison de la maladie incurable appelée «al-‘adasa» qu’Allah lui fit subir. Il s’agit d’un bouton mystérieux qui ressemble à une lentille. C’est une maladie que les Qurayshites craignaient et détestaient plus que la peste pensant qu’elle était mortelle et contagieuse. C’est pourquoi lorsqu’elle infecta Abou Lahab, ses enfants ont commencé à prendre leur distance vis-à-vis de lui. Ils ne purent rien pour lui. Après sa mort il était resté trois jours sans que personne ne se soit aventuré à se rapprocher de son cadavre ou à chercher à l’enterrer de peur de la contagion. Il dût alors rester ainsi jusqu’à ce que sa maison commence à dégager une odeur insupportable.
Craignant d’encourir des reproches, ses fils furent obligés de lui faire la toilette du mort en jetant de l’eau sur lui à partir d’une bonne distance de crainte d’être infectés par sa maladie. Ensuite ils le lancèrent dans un lieu et jetèrent des pierres dessus.
Dans une autre version il est dit que ses fils, craignant d’encourir des reproches ont dû louer les services de certaines personnes pour l’enterrer.
Une troisième version relate qu’ils ont creusé un trou et l’ont poussé dedans à l’aide de longs bâtons. Ensuite ils jetèrent des pierres dessus jusqu’à ce qu’il fût complètement dissimulé.
Telle fut donc la fin de celui qui le premier insulta de notre Prophète ().
Les membres de la famille d’Abou Lahab se sont imbibés depuis leur tendre enfance de la façon dont leur père combattait l’Islam et son Prophète sans tenir compte des liens de parenté, sans honte et sans morale aucune. Ainsi l’épouse d’Abou Lahab avait pris l’habitude de mettre sur le chemin du Prophète () et de ses Compagnons des épines et d’autres objets nuisibles. Elle faisait la navette en colportant les fausses rumeurs et en suscitant la sédition et la discorde en vue de briser l’unité des musulmans pour les mettre aux prises les uns contre les autres.
Aussi son fils ‘Utba était connu à La Mecque comme étant l’un des plus coriaces ennemis du Prophète (). Son hostilité et son agressivité s’étaient violement manifestées lorsque, se préparant pour un voyage d’affaires avec son père au pays du Levant, il confia a ce dernier : « Je jure par Allah qu’avant de partir j’irai voir Muhammad pour lui faire entendre des blasphèmes qui l’incommoderont ».
Il alla donc en toute hâte voir le Prophète () et, une fois en sa présence lui dit après l’avoir couvrit d’insultes qu’il ne croit guère à celui « qui se rapprocha et descendit encore plus et fut à deux portées d’arc ou plus près encore » faisant allusion aux versets 8 et 9 de sourate An Najm (sourate 53).Pour toute réponse, le Prophète () leva ses mains et dit : « Ô Allah, lâche sur lui l’un de Tes chiens ! ». De retour chez son père celui-ci lui demanda : « Mon fils, qu’est-ce que tu lui as dit ? » Il lui fit un compte rendu de ce qu’il avait dit au Prophète ().
Abou Lahab lui dit : « Qu’est-ce qu’il t’a répondu ? » « Il a dit », reprit le fils : « Ô Allah, lâche sur l’un de Tes chiens ! ». Le père lui dit : « Mon fils, je jure par Allah que, à la suite de son invocation contre toi, je ne peux plus garantir ta sécurité ».
Le narrateur raconte : « Nous avons marché jusqu’à un endroit appelé Chara, un lieu où vit un grand nombre de lions. Nous nous sommes installés à côté de l’ermitage d’un moine qui nous interpella ainsi : « O Arabes, pourquoi avez-vous choisis cet endroit qui pullule de lions au point qu’ils y viennent paître comme un troupeau de brebis ? ».
Abou Lahab nous dit alors : « Vous savez combien je suis âgé et combien donc mes appréciations sont justes. Je vous le dit en toute franchise : cet homme (le Prophète) a invoqué Allah contre mon fils – par conséquent je suis tout à fait inquiet pour sa sécurité et je vous serais très reconnaissant si vous parvenez à le sauver ».
Juste après ils entendirent de loin les rugissements d’un lion, ‘Utba tremblant de tout son corps se rappela l’invocation faite contre lui par le Prophète () et dit : « Malheur à moi, certainement ce lion va me dévorer en réponse à l’invocation faite contre moi par Muhammad. Muhammad m’a tué alors qu’il se trouve à La Mecque et moi je suis au pays du Levant. Il n’y a personne au monde plus véridique que Muhammad ». Ensuite, on présenta le dîner mais il n’y toucha pas. A la tombée de la nuit ils mirent leurs bagages autour d’eux et placèrent ‘Utba en leur centre. Alors qu’ils dormaient un lion s’est furtivement introduit parmi eux, flairant et reniflant leurs têtes une à une jusqu’à ce qu’il fût à la hauteur de ‘Utba. Hubar raconte : le lion était venu sentir nos visages mais, n’ayant pas trouvé ce qu’il cherchait, il se ressaisit pour faire un premier bond et le voilà sur les bagages. Il fit un second bond et atterrit près du visage de ‘Utba, puis le frappa sur la tête jusqu’à la fendre. Avant son dernier souffle, ‘Utba lança : « Ne vous ai-je pas dit que Muhammad est le plus véridique des êtres humains »? Et il rendit l’âme. Abou Lahab dit alors : « Ne vous ai-je pas dit (moi aussi) que je craignais pour lui à cause de l’invocation de Muhammad? » « Effectivement », lui répondirent-ils, « tu avais bien compris qu’il n’avait aucune chance d’y échapper. «
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