Drame de Sikilo : Un autre rescapé de l’accident retrace le film de l’horreur

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Ibrahima Sory Bayo est un rescapé du drame de Sikilo. Il était dans le bus qui avait quitté Dakar pour Vélingara. Il s’est retrouvé avec un bras fracturé, échappant de peu à la mort. Un changement de place in extremis lui a sauvé la vie. Il s’est confié au journal Le Quotidien.

«Vendredi, j’ai appelé mon ami Moussa Soumboundou (chauffeur d’un des bus, qui a péri dans l’accident) et lui ai demandé de me réserver une place dans son bus. Je comptais retourner au village. Samedi vers 17 heures, comme il y avait un embouteillage sur l’axe Dakar-Poste Thiaroye, où je l’attendais, Moussa a dépêché ses apprentis pour venir me récupérer et m’amener vers Grand-Yoff., le point de départ. J’ai beaucoup apprécié ce geste.

«J’avais trouvé une place tout à fait à l’arrière du bus. Mais je ne me suis pas installé là-bas au moment où nous quittions Dakar. J’étais à l’avant du bus ; je discutais avec Moussa en chargeant mon téléphone. À partir de Mbour, Moussa a donné le véhicule à son assistant-chauffeur, Mame Mor (également décédé dans l’accident). Nous avons continué à parler de Vélingara.

C’est à Kaffrine que j’ai rejoint ma place, au fond du bus. Trois minutes après, nous avons entendu un bruit très fort d’un pneu qui a certainement éclaté. Et puis, quelques secondes après, le choc.

«Impossible de raconter la scène après la collision entre les deux bus. Une femme en panique est montée sur mon bras pour se sauver. C’est ce qui a causé cette fracture. Il a fallu, à mon tour, que je casse des vitres pour sortir.

Des gens appelaient au secours, coincés dans de la ferraille, entre deux rangées de bancs. On voyait, impuissants, des gens agoniser, criant au secours, demandant à voir leur fils, recherchant un proche, les yeux grands ouverts, jusqu’à leur dernier souffle.

«J’ai appelé mes parents pour leur dire que notre bus a fait un accident et que, par la Grâce de Dieu, je vais bien. Et puis, à l’arrivée des secouristes, mon téléphone a disparu. Mes parents, plus tard, ont dit qu’ils ont pu joindre quelqu’un qui leur a dit que j’avais péri dans l’accident. Vous imaginez la panique créée au sein de ma famille.

Ils ont volé nos bagages. J’ai tout perdu : carte d’identité nationale, carte professionnelle d’arbitre, argent, vêtements, tout. Mais c’est le moindre mal. Nous remercions Dieu pour cette chance.»

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