Affaire prophéte de Mbackéroukhou – les témoignages du maire de Bourouco, la bataille rangée et les 10 ans de prison

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En thobe partant du cou et descendant jusqu’aux chevilles surmontée par une ghutra maintenue par un agal, Daouda, le fils de Al Hassane Ba, << prophète>> des Mbakerouhou, conduit une foule de fidèles faisant le tour d’un logis rectangulaire blanc aux ecritures bizzares, érigé sur quelques marches peintes en noir et qui symbolise leur <>. La marche autour de la <> est cadencée et rythmée par des chants à l a gloire d’Allah, le tout articulé en <>. << Wata coulé ci wana Allah, wata ndaré ci wana Allah (Ne craignez que Dieu, ne vous prosternez que devant Lui et n’ayez confiance qu’en Lui)>>, fredonnent-ils, en choeur, la foi en bandoulière. L’instant est plein de ferveur. Il y a plus de 25 ans, dans le Kabada, commune de Bourouco, dans le departement de Médina Yéro Foula (MYF), naissait le Mbakérouhou. une secte islamique fondée et propagée par Al Hassane Ba, le <> qui se réclamait <> de Dieu. Un messager au meme titre que les Envoyés d’Allah connus de l’histoire et reconnus par les Livres Saints.

<< MBAKÉROUHOU>>, LES PRATIQUES RELIGIEUSES ET RITUELLES….

C’était vers les années 1995. Très rapidement, la nouvelle gagne les contrées environnantes et se répand à travers tout le Kabada, dans le lointain Fouladou. Le Mbakérouhou ( unir nos ames pour aller vers Dieu), à sa tete le <> Al Hassane Ba, prend de l’aile, petit à petit. Les fidèles rallient par dizaines. Mais à la différence de l’Islam et de ses recommandations, la secte trace sa propre trajectoire. Ses propres commandements. <>, apprend, au bout du fil, Mamadou Cissé plus connu sous le sobriquet de Dame Cissé et maire de la commune de Bourouco. Thierno Moussa Cissé, precheur-conférencier et animateur dans une radio à Sédhiou, ajoute : <>

AL HASSANE BA, LE SACRIFICE << HUMAIN>>, LA PRISON ET LA MORT PAR BALLE

D’ailleurs, l’on raconte que le fondateur de la secte Al Hassane Ba Mbakérouhou avait été <> par balle par son propre fils. << A Kolda, il se susurre que le marabout aurait tué un de ses fils en guise de sacrifice pour la fete de Tabaski. Ce, avec l’accord de tous les villageois. Mais quand il a voulu à nouveau sacrifier un autre fils l’année suivante, celui-ci s’est révolté et a pu s’échapper, avant de venir l’abattre pour sauver sa peau.>> Légende ou vérité ? Ce qui est constant , renseigne l’édile de bourouco, Dame Cissé, << c »est que le fondateur de la secte Mbakérouhou, connu sous le nom de Al Hassane Ba, a été tué par balle >>. Mais l’histoire du << prophète>> ne s’est pas éteinte après ce drame familial. Après la disparution du pater, c’est le fils Daouda Ba qui a pris les renes de la secte et a maintenu la flamme des Mbakérouhou. Avec lui, une nouvelle page continue de s’écrire, mais les pratiques demeurent encore et toujours. Et Saré Ngaye, << terre promise>> des Mbakérouhou, perpétue la foi léguée par son <> Al Hassane Ba. Mamadou Cissé : << Daouda Ba est l’actuel chef des Mbakérouhou. Tout le village de Saré Ngaye est sous son autorité. Cette localité est économiquement autonome et ne manque de rien. Pour preuve, Daouda Ba rejette l’aide financier de l’État. Le village vit reculé du monde extérieur, suivant ses propres lois et réglements. L ‘État n’exerce aucune autorité régalienne à Saré Ngaye.>>

SARÉ NGAYE LE MYSTIQUE ET LA PEUR DES VOISINS…

Saré Ngaye est un carré de terre niché dans la commune de Bourouco, à plus d’une cinquentaine de kilomètres du chel-lieu de département Médina Yéro Foula, région de Kolda. Dans ce village, à la fois mystique et mythique,vit environ une centaine d’ame. Toutes dévouées à la cause du Mbakérouhou. Une secte qui, il y a plus de trois décénies, avait pris ses racines dans le village de Saré Daouda à Médina Yéro Foula, avant de (re)trouver sa <>. <> où les villageois ne s’aventurent guère, de peur d’etre atteint mystiquement. Sauf ceux qui veulent épouser leur religion ou contracter des crédits pour financer leur business, foulent leur sol>>, explique un habitant de Médina Yéro Foula, qui a opté pour l’anonymat, par peur, dit-il, des représailles mystiques encouruers. Et pour attirer des disciples, la secte islamique a mis en place une banque qui accorde des crédits aux porteurs de projets. Mais cette institution bancaire ne finance à coups de millions de FCFA qu’avec des garanties claites. Avec une part belle faite aux futurs <> du Mbakérouhou. <>, ajoute notre interlocuteur. Quand ils prient, c’est trois personnes qui se placent devant, meme si c’est une seule qui dirige. En récitant, il cite le nom de leur prophète … Al Hassane Ba.

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