Dans le football, tout va très vite. Cet adage, régulièrement rabâché par les acteurs du jeu, colle parfaitement à l’aventure de Mauro Icardi au Paris Saint-Germain. A commencer par son arrivée dans les dernières heures du mercato estival. Réfractaire à quitter l’Inter Milan, où il était poussé vers la sortie, il s’était laissé convaincre par sa femme et agent Wanda Nara, de saisir l’opportunité PSG, bien que leur vie quotidienne en soit impactée. Bon gré mal gré, l’attaquant argentin s’est finalement laissé amadouer et a signé son prêt avec option d’achat (à hauteur de 70 M€) avec le club francilien. Arrivé hors de forme, il a pourtant vite été lancé dans le grand bain, avec une demi-heure de jeu face à Strasbourg pour le préparer à sa première titularisation, contre le Real Madrid en Ligue des Champions le 18 septembre.
Empâté et pas encore bien intégré, il avait su faire le boulot, avant de poursuivre sur une vraie préparation et de lancer véritablement sa saison au mois d’octobre. Et là, les supporters parisiens ont pu juger du style Icardi, moins mobile que Cavani mais plus tueur face au but. Des appels courts et subtils, une efficacité diabolique et donc des buts à la pelle : 17 buts en 17 rencontres du 1er octobre au 8 janvier 2020. Et puis un premier coup d’arrêt avec 6 matches consécutifs sans marquer. A cela, il a fallu ajouter le retour aux affaires de Cavani, frustré de ne pas être parti à l’Atlético de Madrid durant le mercato hivernal mais décidé à tout donner jusqu’ à la fin de son contrat. Le match contre l’Olympique Lyonnais le 9 février marque un tournant. Icardi est remplacé à la 75e minute après une performance moyenne par Cavani, qui marque. Un signe pour l’entraîneur Thomas Tuchel, qui a remarqué la grosse motivation du meilleur buteur de l’histoire du PSG durant les entraînements depuis la fermeture du mercato hivernal.
La cassure Dortmund
Les entraînements, justement, ne sont visiblement pas le point fort d’Icardi. Selon nos informations, le staff parisien lui fait souvent remarquer son IMC (indice de masse corprorelle) est trop élevé. En cause, un manque de sérieux dans le fameux travail invisible. Mécontent de ces remarques, Icardi encaisse. Et va exploser lorsque Thomas Tuchel va annoncer la composition d’équipe choisie pour le huitième de finale aller face au Borussia Dortmund. L’Argentin envoie valdinguer une chaise et se mure dans le silence. Réconforté par la troupe sud-américaine du PSG, il finira par se calmer dans les jours suivants, mais gardera une rancune envers Tuchel. La suite ne va pourtant pas dans son sens. Cavani et sa grinta sont jugés indispensables pour le match retour contre Dortmund et Icardi prolonge sa mise sur le banc de touche (aucune minute jouée sur la double confrontation). En moins d’un mois, le voilà passé de formidable recrue à solution alternative.
A tel point que la question de son avenir se pose désormais. En décembre dernier, il était acquis que le PSG avait réalisé une formidable affaire en scellant une option d’achat de 70 M€. D’autant que le club francilien avait gardé la main, en étant le seul décisionnaire concernant la levée de l’option. Le contrat d’Icardi pour le futur avait été bouclé lors des négociations. La presse italienne n’a cessé d’évoquer l’intérêt de la Juventus Turin au fil des mois, comme si Icardi pouvait encore choisir. Selon les dernières informations parues en Italie, il n’existe pas de clause permettant à l’attaquant argentin de s’opposer d’une manière ou d’une autre à son transfert définitif au PSG. Eloigné de sa famille, devenu remplaçant, l’intérêt de rester au PSG a perdu de sa valeur. Cependant, il sait aussi que Cavani partira à l’issue de la saison et que Thomas Tuchel a aussi des chances de plier bagage. De quoi imaginer un horizon bien plus dégagé, pour reprendre le fil d’une histoire bien entamée.
→ A LIRE AUSSI : Coronavirus : le Congo suspend aussi son championnat
→ A LIRE AUSSI : Dani Olmo raconte son rendez-vous manqué avec le Barça
→ A LIRE AUSSI : Manchester United revoit son prix à la baisse pour Paul Pogba
'