Covid-19 : l’hydroxychloroquine est inefficace pour les « cas graves »

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Le professeur français Matthieu Mahevas affirme à l’appui de son étude, vendredi sur France 24, qu’il n’a pas été observé d’effet de l’hydroxychloroquine sur « les cas graves » contaminés par le nouveau coronavirus.

« Nous n’avons pas observé d’effet de l’hydroxychloroquine, en monothérapie, pour traiter les cas graves ». Selon le professeur Matthieu Mahévas de l’hôpital Henri Mondor (AP-HP), interviewé vendredi 15 mai par France 24, rien ne permet aujourd’hui d’affirmer que l’hydroxychloroquine améliore la condition des patients hospitalisé à des stades sévères.

« Nous n’observons pas d’effet important, à ce stade de nos recherches, sur les passages en réanimation ou sur le sevrage en oxygène », explique le responsable d’une nouvelle étude sur le médicament plébiscité par le professeur marseillais Didier Raoult.

Si l’étude française n’a pas été conduite sur des groupes randomisés (tirés au sort), c’est le cas de deux études chinoises publiées en même temps et qui aboutissent aux mêmes conclusions.

« La randomisation est la meilleure manière de conduire une étude », explique Matthieu Mahévas, « mais elle pose des problèmes éthiques car certains patients refusent d’être tirés au sort, et aussi logistiques car elles demandent plus de temps. Nous avons opté pour une étude observationnelle sur deux groupes comparables puis nous avons supprimé les biais d’analyse ».

Le débat scientifique autour de l’utilisation de la chloroquine, un anti-paludique, et de son dérivé l’hydroxychloroquine, utilisé pour traiter des maladies auto-immunes, agite le monde scientifique dans le cadre de la lutte contre le Covid-19.

Plus de deux cents études sont actuellement en cours dans le monde pour évaluer l’efficacité de ce traitement, déjà expérimenté dans de nombreux pays. Matthieu Mahévas, de son coté, appelle à la prudence : « Il faut être humble : le Covid-19 est une nouvelle maladie, nous ne la connaissons pas bien, seule la reproduction de données et des études randomisées nous permettront d’avoir des certitudes ».

Enfin, le professeur rappelle que l’étude française est basé sur l’utilisation de l’hydroxychloroquine en monothérapie pour des cas graves uniquement et n’apporte pas d’éclairage sur l’utilisation de ce médicament à d’autres stades de la maladie.

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