Covid-19 – Touba : La mise en quarantaine devient un objet de chantage envers les médecins

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Le coronavirus poursuit sa propagation au Sénégal. Après les cas contacts, les cas issus de la transmission communautaires prennent l’ascenseur. Plus de mille huit cent cinquante personnes sont mises en quarantaine. Une mesure prise pour limiter la propagation du virus qui commence à être source de nombreuses critiques. Toutefois, à Touba, mettre un cas suspect en quarantaine est synonyme de chantage.

C’est ce qui explique d’ailleurs le cas élevé de malades issus de la transmission communautaire dans cette zone. Dans cet entretien accordé à Senenews, le Dr Amadou Dieng, médecin chef de la région médicale de Diourbel après avoir suggéré la fermeture du marché Ocass, a appelé les populations à être plus vigilants dans les comportements et à respecter les directives sanitaires.

Sept cas issus de la transmission communautaires et plus de 30 personnes mises en quarantaine en une semaine. La situation est alarmante dans le ville de Touba qui a été le premier à enregistrer le premier malade de coronavirus.  « Le plus grand problème à Touba, c’est que les populations ne respectent pas la quarantaine » a fait savoir le médecin-chef de la région de Diourbel qui demande la fermeture des marchés et la suspension des transports publics.

Puisque, détaille Dr Dieng, « tous les cas communautaires de Touba ont un lien avec les marchés, surtout le marché de Occass. Il y’a un seul cas qui a un lien avec le marché de Madiyanna sinon tous les autres cas sont issu du marché Ocass. Même les cas communautaires que l’on a diagnostiqués à Mbacké sont des commerçants et/ou travailleurs dans ce marché. Vraiment les marchés jouent un grand rôle dans la transmission des cas communautaires ».

En effet,  renseigne  Dr Amadou Dieng, médecin chef de la région médicale, «seule la communauté peut combattre les cas communautaires. C’est très difficile d’établir tous les contacts des cas issus de la transmission communautaire. Les médecins et les infirmiers ne peuvent en aucun cas combattre les cas communautaires. Ils n’ont pas d’emprise sur ces cas. Le système de santé n’a  pas de maîtrise sur la survenue des cas communautaires. Au contraire, le système de santé n’a qu’un seul défit sur les cas communautaires, c’est de pouvoir les détecter et les prendre en charge. C’est seulement la communauté qui a une emprise sur les cas communautaires»

A la question du comment la communauté peut-elle combattre le coronavirus, Dr Dieng répond : «En étant conscient que la maladie du coronavirus peut se transmettre d’une personne à l’autre par le biais de gouttelettes respiratoires expulsées par le nez ou par la bouche lorsqu’une personne tousse ou éternue. Ces gouttelettes peuvent se retrouver sur des objets ou des surfaces autour de la personne en question. On peut alors contracter la covid-19 si on touche ces objets ou ces surfaces et si on se touche ensuite les yeux, le nez ou la bouche. Le coronavirus peut aussi être contracté en inhalant des gouttelettes d’une personne malade qui vient de tousser ou d’éternuer. C’est pourquoi, il est important de se tenir à plus d’un mettre, de ne pas saluer avec la main, d’éviter les rassemblements, ne pas tousser face aux gens. Donc toutes ces mesures doivent mis en œuvre par la communauté pour combattre les cas communautaires ».

Seulement se désole le médecin-chef de la région de Diourbel, « de nombreux  gens pensent que si le médecin t’informe qu’on doit te mettre en quarantaine, c’est à lui d’assurer la dépense quotidienne.  Mais nous n’avons pas les moyens, ni le budget pour ces frais ».

Pire, révèle Dr Dieng, « avant d’aller en quarantaine, les patients ont tendance à faire du chantage aux médecins. Ils réclament un sac de riz, une bouteille d’huile, du sucre, du lait et la dépense quotidienne. Sinon, ils n’irons pas en quarantaine ».

Le district sanitaire de Touba ou étaient recensés les plus nombreux cas au début de la présence de la maladie du coronavirus reste actuellement un foyer préoccupant dans le cadre de la lutte contre le covid-19.Cela, à cause de l’évolution des cas issus de la transmission communautaire et le non-respect des mesures sanitaires par les populations.

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