« Une République sénégalaise ou une République gauloise «sénégalisée» ?
La réflexion première doit porter sur les fondations de notre République. Après 61 ans, devrons-nous nous contenter de la forme actuelle de la République dans laquelle nous évoluons? Cette République qu’on dit être la nôtre, est-elle celle théorisée par Ceerno Souleymane Baal ou bien c’est celle provenant de la Gaule et tropicalisée pour une nécessité d’indépendance?
Quel regard porte aujourd’hui le peuple sénégalais face à cette République ? Qu’eveille chez nos jeunes frères et sœurs la tryptique Un peuple-Un But-Une Foi ? Renseigne-t-il sur nos valeurs joom, fulë, kersa, ngoor, teraanga, nawlé.
A cela, PASTEF nous y invite dans son programme JOTNA dont le chapitre premier est réservé à cette problématique : Réconcilier nos identités et renforcer notre ancrage dans nos valeurs.
2. Tensions sociales et politiques en 2021, aveu d’échec
Qui dit tensions dit forcément un déséquilibre dans les rapports entre deux et plusieurs éléments en interaction. Un déséquilibre qui se manifeste par la mésentente, la désunion, la crise de confiance. Les amers événements de Mars 2021 traduisent l’échec d’un système politique et social calqué sur un modèle qui n’est pas le nôtre. A l’origine des maux, je peux dire que de 1960 à nos jours le Sénégal se retrouve confronté à la même problématique : Un pouvoir (État) utilisé non pas pour mener la barque Sénégal à bon port mais pour dompter, inhiber, annihiler toute forme de contradiction souveraine.
Si nous remontons l’origine de ces maux à travers l’arbre des causes nous constaterons avec effroi que :
– Dans cette République, nous sommes dirigés aujourd’hui comme le colon dirigé nos aïeuls durant la douloureuse période dite colonisation. La plupart de nos textes de lois répressifs sont d’inspiration coloniale;
– Notre administration publique n’a pas été construite dans l’optique de servir le citoyen (contribuable). L’indicateur le plus frappant est la qualité de l’accueil dans nos services publics, police, hôpital, etc. Cette administration sert plutôt un État (système) représenté par le Chef;
– Notre République ne considère pas le citoyen comme un acteur mais plutôt un benificiaire de ce que le « Chef » a bien voulu lui octroyer (Ndimbeul lii joggé si njittu réw mi);
– Notre République considère le Chef comme un Roi («Buur») qui a tous les droits et tous les pouvoirs comme on a l’habitude de voir dans les royaumes;
– Notre démocratie est en retard par rapport à l’évolution de notre société. Du fait de l’échec des représentants du peuple (je ne suis pas un député du peuple, je suis un député de Macky Sall), il y a une fracture abysalle entre cette démocratie qui se veut representative par rapport au soif de paroles, d’expressions du peuple qui n’a d’autres moyens que les seuls espaces que l’Etat n’a aucun contrôle (les réseaux sociaux, la rue, etc).
3. Pour les perspectives
– Nécessité de changer de paradigme par le bas, par l’éveil d’une conscience nationale (plus jamais ça);
– Institutionnaliser la place de l’autorité spirituelle et de l’autorité coutumière dans la république;
– Nécessité d’intégrer les valeurs d’éthique et morales dans nos transactions quotidiennes entre politiques mais aussi entre Administration et contribuable;
– Nécessité de bâtir des consensus forts autour des thématiques souvent facteurs de discorde profonde entre politiques mais également entre organisations sociales;
– Nécessité d’ériger la justice en véritable contre-pouvoir de l’exécutif. »
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