Le vendredi dernier, Cheikh Diop, un ex-émigré a voulu mettre fin à ses jours en s’immolant par le feu devant le palais de la République. Ce geste de désespoir est motivé par une « injustice que Cheikh Diop a vécu », nous confie un de ses frères trouvé dans la maison familiale des « Ndiobéne » sis à Dalifort.
En effet, Cheikh Diop, père de trois enfants s’était exilé en Italie en 2006 après avoir travaillé des années durant à l’usine de fabrication de mèches « Darling ». Il revient en 2011 au Bercail en tant que homme d’affaires tout en évoluant dans l’énergie solaire. Cheikh Diop menait bien sa vie jusqu’au jour où il voulait envoyer un de ses frères en Italie. C’est ainsi qu’il a loué les services d’un démarcheur de visa. Seulement, le natif de Dalifort s’est tourné vers la mauvaise cible car, ce dernier avait procurer un faux passeport au frère de Cheikh. C’est ce qui a conduit à l’arrestation de Cheikh Diop pour faux et usage de faux sur des papiers administratifs.
Interpellé sur cette affaire qui secoue la toile depuis la semaine passée, l’avocat de Cheikh Diop, Me Assane Dioma Ndiaye précise qu’il est intervenu dans ce dossier après sa mise en liberté provisoire. « Mon client m’avait saisi en m’expliquant les conditions dans lesquels il a été amputé du bras droit. Et, il m’avait effectivement expliqué que souffrant de douleurs au niveau de son bras droit, les médecins de l’infirmerie à la Maison d’arrêt de Reubess avaient fait une injection sur son bras droit. Depuis lors, il a commencé à voir son bras enflé. Finalement, il a été référé à l’hôpital de Fann. Ce dernier, après l’avoir diagnostiqué l’a transmis à CTO où il a été conclu la nécessité ou à l’impératif d’une amputation« , détail le conseil de Cheikh.
En effet, quand Cheikh Diop a été amputé, il a été amené au pavillon spéciale et, lors d’une visite du Procureur et du ministre de la justice, Sidiki Kaba à l’époque, ils ont été sensible à son cas et ils ont insisté auprès du juge d’instruction afin que le détenu bénéficie d’une liberté provisoire.
Donc, il a été conclu qu’en entrant à la Maison d’arrêt, Cheikh Diop n’avait aucune pathologie de nature à entraîner une amputation. Cependant, admet le conseil de Cheikh Diop, « s’il y’a mutilation, c’est bien en raison de cette injection qui certainement était défectueuse et il a estimé que la responsabilité de l’Etat était engagé. Puisque, si vous êtes en détention, c’est l’Etat qui est garant de votre sécurité, de votre état de santé. C’est donc dans ces conditions qu’il m’a contacté afin que je mette en œuvre la responsabilité de l’Etat afin qu’il soit indemnisé pour fonction défectueuse du service publique de la justice« .
Malheureusement, malgré moult péripéties, l’avocat s’est heurté à une intransigeance des juges qui voulaient avoir d’avantage de preuves relativement à la causalité entre l’amputation et l’injection que Cheikh avait reçu. Mais là aussi, « on ne pouvait l’avoir à notre niveau« , affirme Me Ndiaye. Parce que s’explique t-il, « il appartenait soit à la Maison d’arret de Rebeuss, soit à l’hôpital Fann de dresser un bilan médical ou des antécédents médicaux qui, pourrait étayer la reddition du tribunal. Nous attendions l’arrêt de la Cour d’Appel pour aller devant la Cour Suprême, mais, malheureusement, Cheikh Diop a craqué ».
En ce qui concerne le reste du combat pour l’obtention de l’indemnisation de Cheikh Diop, Me Assane Dioma Ndiaye apprend que « tout dépend des héritiers de Cheikh Diop« . Mais, de son avis, s’il ne tenait qu’à lui, il aurait bien aimé continuer la procédure. « Pour l’exemple et surtout pour une modélisation des angoisses sociales. Je pense que l’on peut pas laisser des citoyens à la merci des fautes du services publics. On doit aussi bien préserver l’intégrité physique que la dignité humaine. Et, ce serait dommage que l’on se résigna ou laissa cette affaire à l’Etat. Il doit savoir qu’il est un sujet de droit« .
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