Le roi du Mbalakh Youssou Ndour a souffert la perte d’un ami cher avec le rappel à Dieu du grand Thione Seck. Suite à l’enterrement de ce dernier, il a rendu visite à Wally Seck accompagné de son fils Birane Ndour.
Reconnaissant envers Thione Seck, Youssou Ndour lui a dédié ce grand prix. Joint par L’Obs, dans la soirée d’hier lundi, Youssou Ndour, qui observe le deuil du leader du Raam Daan, n’a pas voulu s’épancher sur le sujet.
“Je dédie le Grammy Award avec Burna Boy à mon grand frère Thione Ballago Seck”, confie-t-il. Sa peine se manifeste par un long silence. Pas un autre mot de plus.
Le Sénégal a eu un réveil brutal ce dimanche. Thione Ballago Seck n’est plus. L’artiste a rendu l’âme à l’hôpital Fann où il était suivi depuis jeudi. A 66 ans, il a marqué la musique Sénégalaise d’une pierre blanche.
Le passé sera désormais de mise quand on parlera de Thione Ballago Seck. Le leader du Raam Daan a tiré sa révérence ce dimanche 14 mars. Il était admis à l’hôpital Fann de Dakar depuis jeudi passé. Musicien hors norme mais surtout parolier d’exception, l’auteur, compositeur et interprète repose au cimetière musulman de Yoff. Ainsi à 66 ans, le père de Waly Seck lègue au monde culturel un répertoire composé que de classiques.
De la musique, il connaissait tous les rudiments ! Né en 1955 dans une famille griotte,papa Thione comme l’appellent affectueusement ses fans, a grandi le micro dans la bouche. Pour autant, il ne s’est pas contenté que de perpétuer le leg des anciens. En effet, alors que la tendance au Sénégal pour les griots est de distiller à profusion des laudations à but lucratif généralement, Ballogo a franchi le seuil du mythique Orchestra Baobab de Dakar pour se former.
Avant, il a su peaufiner sa voix dans les séances de lutte noctures et les cérémonies de circoncision. Le verbe étant déjà acquis car étant innés chez les griots, Thione s’occupe des percussions. A cette époque, le salsa avait fini de conquérir le monde. Avec son ami Mountaga, ils sont relégués au second plan. Son cursus scolaire s’étant arrêté avant la classe de 6ème, Thione savait qu’à 17 ans, l’apprentissage d’un métier n’est plus possible. Son seule alternative était la musique.
Mais avec les 6 mille Cfa par semaine qu’il percevait à Baobab, il était tout simplement impossible de continuer sur cette lancée. Cependant, un fait majeur le pousse à tracer son propre chemin. En effet, le marimbar, un xylophone africain à résonateurs qui s’est répandu dans certains pays de l’Amérique latine, commençait à faire son trou au Sénégal. Youssou Ndour surfe sur cette tendance et se fait un nom sur le plan international. Le top départ est donné. Thione quitte le Baobab et forme son Raam Daan. Il va s’en suivre une rivalité entre les deux ténors du Mbalax. Les soucis d’argent s’éclipsent pour Thione mais la reconnaissance internationale tarde à se matérialiser.
3 ans après avoir formé son Raam Daan, Thione honore sa première tournée internationale. L’Europe lui ouvre ses portes en juin 1987. Avec le producteur Félix Anagonou, il sort son premier album en 1988 intitulé Le pouvoir d’un cœur pur. Cet opus a fini de concrétiser les espoirs que les singles Chauffeur Bi, Jongoma et Aïda Soukeu produits entre 1983 et 1985 ont placé en Thione. Ses multiples tournées internationales n’y seront rien : Thione Seck demeura cet artiste pétri de talent icone dans son pays et méconnu à l’étranger.
Il a fait mentir l’adage qui dit que nul n’est prophète chez soi ! Même son album Orientissimo conçu entre Dakar, Caire et Bombay pour lui ouvrir le marché international ne fera pas changer les choses. C’est son destin ! Néanmoins, il peut se targuer d’avoir un disc d’or honorifique décerné par la famille de Michael Jackson.
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