Divulgation de l’identité d’agents français : le signalement du Quai d’Orsay contre Juan Branco classé sans suite

Le ministère des Affaires étrangères a informé la justice le 13 juillet de la publication par l’avocat Juan Branco de l’identité de fonctionnaires de l’ambassade de France au Sénégal. Ce dernier est également visé par un mandat d’arrêt international pour des « crimes et délits » en lien avec les troubles survenus en début juin dans le pays ouest-africain.

Cependant, le parquet de Paris a annoncé que le signalement du ministère français des Affaires étrangères concernant la révélation des informations personnelles des fonctionnaires de l’ambassade a été classé sans suite le 2 août. Le parquet a estimé que l’infraction de divulgation d’informations personnelles n’était pas suffisamment caractérisée pour engager des poursuites pénales.

Juan Branco, l’avocat de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko, avait déposé une plainte en France et une demande d’enquête à la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye contre le président sénégalais Macky Sall pour « crimes contre l’humanité », suite aux troubles qui ont secoué le Sénégal en juin. Cependant, malgré le mandat d’arrêt international émis à son encontre, Juan Branco était présent à Dakar lors d’une conférence de presse des avocats de Ousmane Sonko le 30 juillet dernier.

Ces événements se sont produits après les graves troubles survenus au Sénégal en juin dernier, suite à la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison. Ces troubles ont fait officiellement 16 morts selon les autorités, tandis que l’opposition estime qu’il y en a eu au moins une trentaine. Le parti de Sonko, le Pastef, a été dissous par les autorités, et l’opposant lui-même a été placé en détention pour divers crimes, dont l’appel à l’insurrection. Le pouvoir en place conteste les accusations de détention de « détenus politiques ».