Grand Angle – Dopage dans l’arène – Ce que le Yamba, le Khéwar et les anabolisants « apportent » aux lutteurs

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Grand Angle – Dopage dans l’arène – Ce que le Yamba, le Khéwar et les anabolisants « apportent » aux lutteurs

Le fait est connu de tous, mais on refuse de l’admettre. L’absence de logistique (Senego) de contrôle est convoquée pour accréditer cette thèse. N’empêche, la prise subite de volume musculaire et certaines attitudes suspectes de plus en plus notées chez les lutteurs attestent de l’existence du dopage dans le monde de la lutte avec frappe. Un fait corroboré par une étude scientifique. Le décès en juillet 2004 de trois (3) jeunes lutteurs avait relancé le débat.

S’il y a un sujet sur lequel on épilogue beaucoup dans l’arène, sans l’air d’y toucher, c’est bien celui du dopage des lutteurs. Cette pratique illicite, pour avoir de la réussite dans le sport, est
aussi vieille que la discipline. Elle a pris un contour moderne et une plus (Senego) grande ampleur, depuis quelques années, à la faveur de l’intrusion accrue de l’argent dans le
milieu de la lutte avec frappe. Le décès en juillet 2004 de trois jeunes lutteurs avait poussé les pratiquants de cette discipline à monter au créneau. Khadim Gadiaga, à l’époque, le secrétaire général de l’association des lutteurs en activité, avait organisé une conférence animée par feu le professeur Fallou Cissé, pour prémunir les lutteurs contre les méfaits du dopage.

«Où sont les preuves ?», s’était défendu le président de la Commission médicale du Comité national de gestion (Cng) de la lutte, le professeur Abdourakhmane Dia « Ardo ». Membre de la Sous Commission médicale de lutte antidopage de la fédération internationale de lutte amateur (Fila), il avait expliqué que: «La médecine n’est pas une donnée de spéculations. Le Sénégal ne possède, à l’heure actuelle, aucune logistique pour des contrôles. Les deux seuls pays africains en à posséder sont l’Afrique du Sud à Blœmfontein et la Tunisie».

Transformations subites et extraordinaires des lutteurs

Le dopage dans l’arène emprunte des contours achevés et se reflète à travers deux constats. Le premier aspect est le changement radical de morphologie chez certains lutteurs. Mais il y a surtout un comportement suspect observé chez d’autres qui sont en transe lors de leurs combats. «Le dopage est répandu dans toutes les disciplines sportives et partout dans le monde», reconnaît le président du Cng, le docteur Alioune Sarr.

Il lève même un coin du voile en lâchant, à propos (Senego) des compétitions continentales, «en 1999, lors des Jeux Africains en Afrique du Sud, à Johannesburg, Yékini qui avait gagné la médaille d’argent en lutte olympique avait été contrôlé. Contrôle qui s’est révélé négatif ». Mis en cause, les lutteurs s’enferment dans un mutisme troublant. Argument avancé : le devoir de réserve découlant de leur implication dans les joutes de l’arène. L’ancien président de l’association des lutteurs en activité, Moustapha Guèye avait lancé tout dernièrement un appel aux instances dirigeantes de la lutte, le Cng.

« Il faut que le Cng nous aide en ce sens d’autant qu’on remarque de plus en plus des lutteurs avec une masse musculaire impressionnante. On ne peut rien avancer mais le fait est là et il urge de faire désormais des contrôles», avait lancé le Tigre de Fass.

Le dopage mystique

Il y a une autre forme de dopage que les plus performantes machines ne pourraient détecter: c’est ce que l’ex-président des managers appelle le «dopage mystique». Aux yeux de
feu Jacques Diène, cette notion intègre les bains mystiques pris par le lutteur pendant sa préparation, les potions que ses marabouts lui font ingurgiter avant et durant le combat, et l’encens qu’on lui fait inhaler et s’embaumer.

«Toutes ces données, expliquait-il, relèvent (Senego) du dopage mystique qu’aucune machine ne peut détecter». Feu Dame Dieng alias «Dame Soughère», après plus d’une décennie dans l’arène,
éclaire les lanternes sur cette réalité. «C’est vrai que l’encens et les mixtures nous donnaient des forces incroyables lors de nos combats. Après usage, il m’arrivait de ne plus pouvoir faire un pas», révèle-t- il. Et le reste sortait de l’ordinaire.

«J’avais une stratégie un peu différente des lutteurs, car ma force, je la tirais de mon nguimb (Ndlr : petit pagne moulé en forme de slip, que portent les lutteurs autour de leur taille), qui affaiblissait mon adversaire au fur et à mesure qu’il se collait à moi», confessait le regretté Dame Soughère.

Le 1er Tigre de Fass a toujours dénoncé: «les protéines ont détruit les jambes de Khadim Ndiaye»

Lors d’une émission de Bantamba de la 2stv, Mbaye Guèye n’avait pris de gants pour montrer son indignation sur les lutteurs qui prennent des produits dopants comme les protéines pour augmenter leur masse musculaire. Ce que tout le monde pense tout bas, Mbaye Guèye de Fass le dit tout haut. «Ce n’est plus un secret que certains lutteurs prennent des protéines. Un homme ne peut doubler son poids en moins d’un an et les lutteurs sont en passe d’en être les champions. Khadim Ndiaye, c’est ce qui l’a perdu car il en prenait et il faut un entraînement proportionnel à ces prises de produits. Mais, il n’est pas le seul à l’utiliser ou à l’avoir utilisé», accuse l’ancien Tigre de Fass.

A l’en croire, il faut beaucoup s’entraîner et récupérer. «Ce n’est pas en prenant ces produits prohibés que l’on est fort. Et on est exposé à toutes sortes de maladies après ou
avant la fin de sa carrière», avait averti le manager des «Tigres».

Certains lutteurs seraient dopés par un Allemand
Les Sénégalais ne sont pas les seuls qui profitent des retombées de la lutte. Un Allemand serait au cœur d’un (Senego) vaste trafic d’injection d’anabolisants, à raison de 50.000 F Cfa par flacon. La révélation est d’un ancien lutteur de la capitale. Un autre nom de la lutte, trouvé dans la salle de musculation de Thiam « Hercule », y est allé de ses confidences.
«Dans le milieu de la lutte, ceux qui ne prennent (Senego) pas d’anabolisants ni de protéines sont moins nombreux que les autres. Tous les moyens sont bons pour avoir une masse musculaire importante. Un Allemand dont je vais taire l’emplacement de son cabinet injecte des doses d’anabolisants à raison de 50.000 F Cfa le flacon très petit du reste. Quand on en prend deux ou trois, au bout de
trois semaines, la personne double quasiment de poids. Je dis bien que beaucoup de lutteurs en prennent», révèle-t-il.
Pour lui, il est malheureusement difficile de contrôler cette mafia qui est dans l’arène d’autant que d’autres variétés existent.
«Hormis les injections, il existe la poudre qui est mélangée au lait et les pilules communément appelées «nieybi» l’éléphant. La bouteille contient entre cinquante et cents comprimés et le résultat ne se fait pas attendre », insiste notre source. Et parmi les sept mille licenciés que compte l’arène, qui peut distinguer la bonne graine de l’ivraie?

Visites inopinées du Cng en 2007
Le Comité de Gestion de la Lutte (Cng) avait décidé de prendre les taureaux par les cornes en obligeant les lutteurs à des visites inopinées, en partenariat avec l’Ama, chez eux, ou aux entraînements. Cependant, le cas le plus médiatisé (Senego) est le combat de Sa Thiès contre Lac Rose où les deux (2) lutteurs ont été obligés de donner un échantillon de leur urine après la rencontre. D’ailleurs, Sa Thiès a eu du mal, tétanisé par l’attente. Il est ensuite retourné au stade pour satisfaire au contrôle anti-dopage.
Ce qu’il faut savoir…

Produits dopants: cannabis, khéwar…

L’ampleur du phénomène, on la cerne surtout en parcourant la thèse de doctorat en pharmacie portant sur le dopage dans l’arène soutenue, en début 2002, par Mlle Ndèye Khar Bâ. Il se dégage du sondage effectué auprès de cent vingt (120) lutteurs (Senego) que le recours à des substances dopantes est une réalité avérée. Celles-ci vont des testostérones et des anabolisants prohibés par le comité international olympique (Cio), à des décoctions traditionnelles. Même s’il est clair que certains lutteurs qui ont acquis une masse musculaire considérable avancent qu’ils prennent des « protéines », une matière qui est autorisée par la médecine sportive.

La préférence des combattants, comme les lutteurs, se porte sur les anabolisants, pour un développement de la force. Le cannabis ou yamba est le plus utilisé, selon la thèse de Ndéye Khar Bâ par les lutteurs pour évacuer l’anxiété, la peur, le stress et la fatigue. Ensuite c’est le khéwar qui s’avère être dopant (Senego) quand on dépasse une consommation de 100g. Au-delà de cette quantité, le khéwar peut tuer un mouton. Le petit cola fait partie aussi des produits qui peuvent doper le lutteur.

SANCTIONS: le Sénégal signataire du code de l’Ama

Le Sénégal est signataire du code de l’Agence mondiale antidopage (Ama). À ce titre, il est tenu de se conformer à la réglementation internationale notamment en matière de sanctions. Ne sont concernés cependant que les pays qui cotisent annuellement, au risque de ne pas participer aux Jeux Olympiques.

COMMISSION INTERNATIONALE: la riposte interne

Le Sénégal s’est doté en 2003, d’une commission (Senego) internationale de lutte antidopage. Mise en place par l’ex-ministre en charge des sports, Youssoupha Ndiaye, cette structure était présidée par feu le professeur Fallou Cissé, professeur titulaire de chaire à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, par ailleurs président de l’Asms. Sept (07) techniciens sénégalais avaient déjà subi une formation dans le cadre de cette mission. L’Etat est en contact avec l’Allemagne pour une assistance idoine.

Omar Sharif NDAO (Senego)

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