Pourquoi les hommes ont-ils plus de désir que les femmes ?

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SUNUBUZZ – Nous lisons partout que les hommes ont plus de désir que les femmes. Et surtout c’est notre expérience : les hommes sont généralement plus demandeurs de relations sexuelles que les femmes et celles-ci sont convaincues, comme leurs mères et leurs grand-mères que les hommes ont plus de « besoins ». Qu’en est-il vraiment ? J’ai déjà écrit sur le désir des hommes ici.

Qu’en est-il du désir des femmes ?
Serait-il complètement disproportionné au désir des hommes ? L’expression dit que la nature est bien faite. Y aurait-il un domaine où décidément, les choses auraient été mal conçues ??

Si nous regardons d’autres civilisations que la nôtre, nous découvrons qu’en Grèce antique par exemple, les femmes étaient connues pour la puissance de leur désir. Alors qu’est-ce qui fait qu’aujourd’hui la plupart des femmes traversent un manque de libido important ? Pourquoi est-ce qu’aujourd’hui les hommes ont (généralement) bien plus de désir que les femmes ?

En mettant de côté les cas spécifiques d’un traumatisme suite à une violence sexuelle ou la peur de tomber enceinte qui couperaient les femmes de leur désir, il me semble, avec toutes les femmes que je rencontre dans mon cabinet, que la réponse est dans notre éducation.

Comment sont éduqués les garçons ?
Ils sont élevés dans l’idée qu’ils vont s’accomplir dans leur travail. C’est important qu’ils y soient suffisamment bien parce qu’ils auront probablement charge de famille. On dit parfois que les hommes sont fainéants. En fait, tant qu’ils n’ont pas trouvé une passion, ils ne mettent aucune énergie dans leur travail et les parents peuvent désespérer d’avoir un Tanguy à la maison.

Une fois qu’ils ont trouvé ce qui leur convenait, ils peuvent être des flèches, efficaces, utiles, heureux d’avoir une vraie plus-value dans la société.

Comment sont éduquées les filles ?
Même si le féminisme a fait son œuvre et qu’on leur parle de carrière, de partage des tâches, etc., les filles sont élevées à être sages, mignonnes, gentilles… ce qui n’est pas compatible avec le désir d’explorer le monde. Les petites filles ont autant envie que les garçons de grimper aux arbres, de sauter dans les flaques d’eau, de faire des châteaux de sable, etc. Mais si nous acceptons difficilement de les voir rentrer les cheveux en bataille, le pantalon déchiré et souillé, nous les conditionnons à rester jolies et bien gentilles. Ainsi, nous les invitons à se détourner de certains de leurs désirs pour pouvoir rester aimables. Si elle veut être aimée, la petite fille doit renoncer à une partie de ses désirs qui ne sont pas conformes à ce qu’on attend d’elle.

Puis, à l’adolescence, la jeune fille peut oublier peu à peu ses grands rêves pour se conformer à ce qu’on attend d’elle : intelligente mais pas trop, belle mais pas trop, carriériste mais pas trop, maman mais pas trop. Si elle est une fille qui croque la vie à pleine dents, passionnée, on va lui dire de se calmer. On va lui reprocher exactement ce qu’on encourage chez les garçons.

Ou bien elle va être moquée, vue comme une fille facile parce que curieuse, gourmande, amoureuse de la vie, ce qui pour les garçons de son âge signifie amoureuse tout court. Son appétit de vivre va être confondu avec son appétit sexuel. C’est beaucoup trop de vulnérabilité. La jeune adolescente va alors trouver plus économe d’être réservée. C’est moins risqué, à un âge où elle se cherche, elle va taire une partie de ses désirs pour se couler dans le moule et ne pas se faire remarquer.

Le prix à payer est que peu à peu elle se coupe de ses aspirations profondes, ayant pour modèles davantage de femmes qui sont dans l’abnégation comme pouvaient l’être nos mères et grands-mères plus que dans la puissance de femmes qui se réalisent pleinement. Ce faisant, elle se coupe de son désir. Parfois, cela peut se manifester dans son corps, elle se sent coupée en deux, sans lien entre le haut et le bas de son corps.

Bien plus tard, sa libido peut être en berne du fait des différents événements de la vie : un métier stressant, une grossesse, un allaitement… Et cela peut durer longtemps parce que la femme n’est pas habituée à faire vivre ses désirs, à les faire exister. Comment les retrouver lorsqu’elle s’est coupée si longtemps de ses aspirations profondes ?
L’homme et la femme n’ont pas la même physiologie ; ils n’ont pas le même désir.
L’homme produit chaque jour des spermatozoïdes, il peut concevoir un enfant dès qu’il a une relation sexuelle. Son désir traduit cette permanence. La femme est cyclique : son désir est le plus fort au moment de son ovulation, quelques jours seulement dans son cycle. Comment comprendre les choses si, véritablement, la nature est bien faite ?

D’abord, nous ne sommes pas que le résultat de nos hormones.
Notre désir n’existe pas seulement quand nous souhaitons prolonger notre filiation.

Ensuite, il me semble que nous avons à apprendre de nos différences.
Comment l’homme peut-il s’inspirer du cycle de sa femme, qui est donc en lien avec la lune, en lien avec le rythme des saisons ? Lorsqu’il s’intéresse à ce que vit la femme, il peut être enseigné par sa façon à elle d’être au monde, dans un lien particulier avec la nature, avec l’univers.

Et comment la femme, face à la permanence du désir de l’homme, peut entendre cette invitation à être vivante, à être vibrante par la sexualité, jour après jour ?

Si nous voyons nos différences comme l’opportunité de nous ouvrir à ce qu’est l’autre, d’apprendre de l’expérience masculine ou féminine, alors nos désirs peuvent s’accorder.

Je nous invite, nous les femmes, à nous inspirer de la permanence du désir masculin et à nous laisser guider par des hommes qui ont été moins habitués à renoncer à eux-mêmes. Comment dans notre quotidien, peuvent-ils nous aider à nous reconnecter à notre désir, à faire le lien entre notre tête, notre cœur et notre sexe ?

Je nous invite, non pas à vivre comme des hommes, mais à nous donner la permission comme eux de vivre de nos passions, de nos aspirations profondes, de rêver grand pour vivre grand ! Qu’en pensez-vous ?

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